
lies Mariannes. ©mata, mais en nombre bien moins considérable que quelques personnes
Industrie
agricole.
ont cherché à l’établir. Tinian et Saypan sont, sous ce rapport, plus
favorisés, quoique, sur la première de ces îies , on en voie annuellement
périr beaucoup par suite de la sécheresse. D’après les renseignemens
recueillis à Tinian par M. Bérard, ii n’y en auroit pas eu moins de
2 000 à i’époque où il s’y trouvoit. Saypan, mieux arrosé, doit en nourrir
un bien plus grand nombre.
Nous avons dit que le boeuf reçoit à Goam les soins de l’agriculteur ;
mais , il faut l’avouer, ces soins se réduisent à bien peu de chose. Dandan ,
ainsi qu’on le verra plus bas, est le lieu où ie gouvernement fait élever ie
pius de bestiaux; on trouve aussi beaucoup de porcs et de volailles dans
les fermes du district d’ômata.
Des enceintes établies en plein air servent à réunir pendant ia nuit
les vaches et ies taureaux ; ie jour ils vont paître dans les savanes, sous
ia conduite de gardiens chargés uniquement de veiller à ieur conservation.
Lorsqu’une vache se sent parvenue au terme de la gestation, il arrive
souvent qu’elle s’enfuit dans les bois, pour y mettre bas, et , au bout
de quelque temps, revient au parc avec son veau.
Les jeunes taureaux sont coupés à deux ans et demi on trois ans, et il
résulte d’un calcul moyen qu’il en meurt i sur 10 par suite de l’opération.
La méthode consiste à lier les testicules, et à en faire, presque
immédiatement après , l’extraction avec un couteau ordinaire : on cicatrise
ensuite la piaie avec un fer chaud.
S’il est indifférent que ies boeufs vivent ou non en plein air, il n’en est
pas tout-à-fait de même des porcs , qui, pour bien s’engraisser, ont besoin
d’être mis à couvert. Le parc ou plutôt ie hangar sous lequel on les
réunit, est désigné par le nom espagnol de rancho. Le nourrissage de
ces animaux n’a guère d’autre but que de faire des approvisionnemens
de salaison et de saindoux. « La chair de coco est presque ia seule
substance qu’on leur donne à manger, et presque la seule aussi qui
serve à la pâture des chiens. » [M . Quoy.)
Il est d’usage de châtrer ies porcs mâles domestiques , et i’on fait
quelquefois , à Tinian , ia même opération à des porcs sauvages.
M. Bérard, qui l’a vu pratiquer, en rend compte en ces termes : « H ne faut
LIVRE III. — D e T im o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 423
aux Tinianais ni ligature, ni bistouri; il suffit de leur énorme machete. Iles Mariannes.
Après avoir mis à découvert par nne double incision chacun des deux
corps glanduleux, ils ies extirpent avec beaucoup de dextérité; pour
reconnoître plus tard l’animal opéré, on lui enlève une bonne moitié de
i’oreilie. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que le porc supporte cette mutilation
douloureuse sans pousser le moindre c ri, et que pas une goutte de
sang ne sort de sa blessure. »
Les mêmes insuiaires laissent vivre en paix les coqs et ies poules,
dont ieurs campagnes sont très-peuplées. On les traite à-peu-près de
même sur l’île Goam , où cependant on leur laisse nn peu moins de
liberté. En général, on y fait peu de chapons ; à peine en voit-on çà
et là un petit nombre dans quelques fermes particulières.
Les anciens Mariannais soignoient jadis, près de leurs demeures , une
espèce de gallinacée fort rare aujourd’hui, appelée par eux sesnghet, et
à laquelle nous avons donné le nom de mégapode: cet oiseau a toutes les
habitudes de notre poule domestique; mais on ne remarque aucune
différence sensible entre ie mâle et la femelle.
Nous terminerons cet article par le tableau détaillé et chronologique
du bétail appartenant au gouvernement de la colonie.
É t a t g é n é r a l des bestiaux domestiques et sauvages existant aux îles Mariannes, dans
les fermes et domaines du ro i, à différentes époques.
TABLEAU N.° I. —■ BESTIAUX DE l’Île g©am , EN 1799.
BOEUFS DOMESTIQUES. BOEUFS SAUVAGES.
NOMS
DES LOCALITÉS.
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Administration d'fflmata................. 1 4 4 11 22 8 12 62 9 z 10 Y Ö 7
Ferme royaie de Dandan.................. 8 S 33 90 30 30 232 3^ 27 28 33 7 ’~ 26 ^5 243
FAvrY,/:» Vi-i'irnl/'- i iic n t î to n a . . . . • ! J i 2 1 7 2 1 70 3^ 37 2CO 1 1 6 7 1 2 2 3 41 r c r m c r o v a i c u c i a v ..u w ^ iia .« • . • • ‘ /
vrixml/a Ae- fil -R o ^ H . 1 I 4 '3 1Ö 7 '3 55 5 5 '4 1 1 0 I 1 1 204
Estimation du bétaii sauvage qu’on
n’a pu compter, à G o am .............
190
T o t a u x ........................................ 2 I 2 2 5S 78 198 77 98 605 I 1 0 40 33 64 224 35 4Ó 74z