
lies Mariannes. trouve à Gfflam , sur ies hauteurs de Dandan, des tronçons d’arbre enfouis
Géologie. et carbonisés.
» Enfin, des éruptions se sont fait jour au travers du calcaire même,
comme l’indique le piton de Santa-Rosa, dont nous avons déjà parlé.
» Les feux souterrains de Goam paroissent éteints depuis longues années
: mais deux des îies les pius septentrionales de i’archipel mariannais
brûlent encore avec beaucoup d’activité ; ce sont celles de Pagon et
de l’Assomption ( i ).
» De tous les faits que nous venons d’esquisser, il semble résulter que,
dans cette partie du globe, la mer s’est abaissée (2 ) , et que les îles qui
nous occupent sont bien éloignées d’avoir formé, ainsi que ie pensoit
Buffon, une seule terre avec ie continent indien , terre que l’Océan auroit
rongée et submergée insensiblement; tout annonce au contraire qu’elles
sont sorties du sein des eaux. Si ce phénomène s’est opéré graduellement,
comme on est tenté de le supposer, quelques-unes d’entre elles n’ont dû,
en raison de leur peu de hauteur, paroître que long-temps après les
autres. »
Minéralogie. Métaux. — Des personnes dignes de foi nous ont assuré qu’à Gfflam
ie sable de plusieurs rivières, et notamment de celles d’Ynarahan et
d’ômata, contient des paillettes de fer. M. le docteur Quoy, pendant
son voyage d’histoire naturelle dans l’intérieur de l’île, a vérifié l’exactitude
de cette remarque : vers l’embouchure de la première de ces rivières,
il en a trouvé le sable ferrugineux. On prétend encore que les
paillettes de fer de la rivière d’Ynarahan sont plus pures que celles de
la rivière d’ômata.
La tradition rapporte que les premiers Jésuites qui ont habité Goam,
tiroient d’une mine entre Ynarahan et Dandan un certain métal dont on
ignore aujourd’hui la nature : étoit-ce du cuivre! étoit-ce de l’argent !
Terres à poterie. — Les environs de Tachogna, et quelques autres lo-
( 1 ) U y avoit jadis un volcan sur i’ île G r ig a n , voisine des deux précédentes; mais il est éteint
maintenant. D . Luis de T o r rè s , de qui je tiens ces renseignemens, m’a dit qu’ il existe même
deux volcan s sur l’île P a g o n , et que l’un de ceu x -là est le plus considérable de tout l’archipel.
Malheureusement nous n’avons vu celte île qu’à grande distance.
( 2 ) Ou que le terrain s’ est é le v é , par l’ effet des feux souterrains.
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 255
calités possèdent des terres alumineuses de diverses couleurs, d’un grain lie s Mariannes,
très-fin, qui seroient précieuses pour la fabrication des poteries. Les an- Miné ra logie.
ciens habitans en employoient à cet usage.
Soufre. — On rencontre sur l’île Pagon du soufre en assez grande
quantité, et l’on en trouveroit sûrement encore sur ies autres îles de
l’archipel où des volcans sont en activité; mais il n’y en a point à Gfflam.
Au reste, cette substance minérale, qui pourroit être de quelque importance
commerciale, n’est nulle part exploitée ici.
Houille et tourbe. — Plusieurs personnes ont cru apercevoir des échantillons
de houille sur les hauteurs de Dandan; M. Quoy, qui ies a
examinés, pense que c’est tout simpiement de la lignite ou bois carbonisé
fossile. Quant à la tourbe, il est probable, nous a-t-on d it , qu’on
pourroit en retirer des terres marécageuses situées à i’Est ou plutôt a
l’E. S. E. d’Agagna.
Salpêtre. — Le salpêtre se récolte à Gfflam, et l’on y en a même
fait usage pour fabriquer de la poudre de guerre, ainsi que nous le
dirons pins particulièrement dans le paragraphe consacré à l’industrie
manufacturière.
Analyses de roches. — M. Huot, à qui M. Gaudichaud a communiqué
de petits échantillons de roches recueillis sur cette île , y a reconnu de la
chaux carbonatée appartenant à la cristallisation appelée primitive et
cuboïde, de ia chaux carbonatée aciculaire, de la chaux carbonatée argileuse
tendre, des silex de diverses couleurs dont queiques-uns renferment
des cristaux de quartz hyalin , et une roche siliceuse contenant des veines
et des cristaux de chaux.
§. IV.
Fertilité du sol; productions.
L’admiration encore récente qu’avoit laissée dans notre esprit la prodigieuse
fertilité des îles des Papous et des Moluques , a dû affoibiir à nos
yeux le charme du riant tableau qu’étaient réellement quelques-unes des
Mariannes. Il étoit en effet difficile, ici comme à Timor, de se garantir
Fertilité.