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Iles des Papous, en madrépores, large de dix pieds, s’élevant de deux pieds environ au-
G é olo g ie . dessus du niveau de la basse mer, et taillé à pic sur les bords avec une
régularité étonnante, régnoit en forme de ceinture autour de la grotte,
sans qu’il parût en pénétrer les parois; ii sembloit aussi être tout-à-fait
indépendant d’un banc de corail sous-marin qui s’étend à une encablure
au large en face de ia plupart des plages de sable.
, Boni. L’île Boni est petite, basse, formée de calcaires grossiers très-durs,
unis, près du village, à une couche de craie blanche : son soi est, en
grande partie, marécageux; ies hautes forêts et les plantes qui la couvrent
ne permettent d’en étudier la contexture que sur les rivages, minés,
comme à Vaigiou, par la mer.
La côte Sud offre une falaise abrupte, quoique peu élevée, dont les
flots ont découpé et sillonné la surface. Sür quelques points règne une
grande confusion dans les couches des rochers; on voit, en effet, à côté
d’une espèce de brèche calcaréo-siliceuse, des fragmens d’un grès rougeâtre
affectant une forme cubique.
Les échantiiions qu’on y a recueillis sont :
k. Calcaire grossier à grains fins, d’un blanc jaunâtre, d’une teinte quelquefois
un peu rou g e , très-dur, ressemblant plutôt â certains calcaires des terrains
zoolithiques d’Europe qu’à ceux des environs de Paris.
/. Calcaire jaunâtre, en partie compacte, en partie à grains spathiques ,
semblant annoncer, par la disposition de ses différentes parties, une
origine madréporique, défigurée par ia spathisaticàr. II a l’apparence de
certaines masses du calcaire zoolithique ordinaire. dans lesquelles le tissu
animal a entièrement disparu.
m. Grès argilifère, d’un rouge de brique très-clair, à grains fins, produisant
une vive effervescence avez l’acide nitrique, et se cassant en fragmens
rhomboïdaux.
n. Grès quartzeux, d’un jaune .clair, à grains fin s , contenant une petite
quantité de ciment caicaire. •
0. Calcaire crétacé, tachant et friable comme la craie ordinaire, sans fossiles,
de même que les pierres calcaires ci-dessus.
p. Pierres ponces ordinaires, de couleur grise.
Les ponces roulées trouvées sur le rivage de Boni attestent l’existence
d’anciens volcans, peut-être même l’activité actuelle de queiques-uns;
Manouran.
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 4 3
mais nous ne l’avons reconnue sur aucune des îles voisines, et toutes Ile s des Papous,
nos questions adressées aux Papous qui nous visitoient n’ont pu nous Géologie.
éciairer sur ce point.
L’ile Boni est entourée, sur-tout du côté du Nord et de iE s t, de récifs
très-étendus, sur lesquels la mer brise avec violence, et qui laissent
apercevoir çà et là quelques têtes de rochers.
M. Duperrey seul a visité Manouaran. II y a retrouvé les schistes
noirs et verts qu’il avoit observés déjà sur Vaigiou. Les rochers de ia première
sorte présentent des pitons aigus, beaucoup de cavités, et s’étendent
peu au large; les seconds, au contraire, garnissent les pointes les pius
avancées, et se prolongent sous l’eau à une grande distance. Leur surface
est tellement polie, qu’on ne peut y marcher sans être en danger de
glisser à chaque instant. Une remarque analogue a été faite sur les
côtes de Rawak et de Vaigiou.
A la pointe Sud-Ouest de Manouaran, ainsi qu’au cap des Grottes,
qui gît sur Vaigiou, avons-nous dit, directement au Sud de cette première
île, est une autre espèce de roche qui paroît schisteuse. D’une couleur
rouge blanchâtre, elle est disposée par couches en apparence verticales,
et taillées à pic, qui s’élèvent de 300 à 4oo pieds [97 à 130 mètres];
sa partie supérieure, dégarnie de végétation, est hérissée de pointes
très-aiguës déchirées dans tous les sens.
Il n’y a que la côte Sud de Manouaran qui, abritée contre la houle et
lèvent du large, soit dépourvue de brisans et abordable; néanmoins le
rivage y est très-abrupte. M. Duperrey a rapporté de cette île :
7. Des morceaux de serpentine, paroissant appartenir à un terrain analogue aux
roches serpentineuses de Rawak.
§. III.
Fertilité du sol; Productions.
La vigueur de la végétation dans ces parages présente au voyageur un F e rtilité du sol.
spectacle surprenant. « A Rawak, en particulier, elle n’est pas moins