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222 VO YA G E AUTOUR DU MONDE.
Iles Mariannes. d’un père qui, indigne de ce nom , avoit consommé sur sa propre fiiie
Histoire. le double crime d’inceste et d’adultère.
i8 o 2 (sutte). p g navire ¡a Maria, de Boston, destiné à faire la pêche des holothuries
aux Carolines, ayant relâché à Goam, le major D. Luis de
Torrès saisit cette occasion pour aller rendre visite à ses amis de l’île
Gouliay, qui, depuis long-temps, ne venoient plus aux Mariannes.
L’état de corruption dans lequel la colonie étoit plongée ne fit que
18 0 6 . s’aggraver encore après l’arrivée, en 18 0 6 , du gouverneur D. Alexandre
Parefio, celui de tous qui a , dit-on, par son insatiable cupidité, laissé
après lui de moins honorables souvenirs.
18 0 7 , Un ouragan avoit détruit, an mois d’avril de l’année précédente, un
grand nombre d’habitations; pendant deux ans elles restèrent en ruine;
encore ne furent-eiles relevées que sur un ordre formel du gouverneur
des Philippines.
Une pirogue caroiinoise de l’îie Rouk fut jetée sur la côte orientale de
Goam : malgré son manque absolu de vivres, i’équipage, composé de
quinze personnes, frappé d’une terreur panique, se remit en mer précipitamment;
mais ayant heureusement été rencontré par la flotte de Lamoursek,
qui se rendoit elle-même aux Mariannes avec le roi des Carolines
en personne, cette embarcation reçut ies secours dont elle avoit le plus
urgent besoin.
La vaccine étoit depuis peu introduite aux Mariannes, lorsque le
18 0 9 , gouverneur des Philippines rendit, e n 18 0 9 , les gobernadorcillos responsables,
sous peine d’amende, de la conservation de ce précieux préservatif;
il ne paroît pas cependant que cet ordre ait beaucoup excité ieur
surveiiiance, car dix ans après, quand l’Uranie aborda sur ces rivages,
le vaccin ne s’y trouvoit déjà plus.
Nous n’avons pu savoir exactement l’époque à laquelle les moines
de Saint-Augustin furent remplacés par des religieux doctrinaires. L ’un
de ces derniers, le P. Cristoval y Bañez de Sant-Onofre , avoit demandé
au gouverneur des Philippines la suppression des villages de Tépongan
et d’Aporgoan : celui-ci ia refusa, en août 18 0 9 , quant au premier de
ces villages, comme contraire au voeu des habitans, et décida que ceux
d’Aporgoan, composé seulement de trois maisons, pourroient, s’ils y
U
Histoire.
180 9 ( su ite ) .
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 223
consentoient, être réunis à la bourgade de Mongmon. Plusieurs de ces Ile s Mariannes
religieux doctrinaires existèrent aux Mariannes jusqu’en 1 8 1 5 ; mais en
1819 il n’y en avoit plus dans tout l’archipel qu’un seul, qui étoit curé
d’Agagna.
On accuse D. Pareno d’avoir accablé les Mariannais de vexations et
de corvées, sans que, pendant toute ia durée de sa gestion, il ait rien
payé, soit pour les travaux publics qu’il fit exécuter, soit même pour
ceux qu’il commanda pour son propre compte. Aussi, après son départ,
les malédictions des habitans le poursuivirent, et dix-neuf causes criminelles
, assure-t-on , furent dirigées contre lui à Manille : mais déjà
une partie de sa grande fortune, fruit des exactions dont on 1 accusoit ,
iui avoit acquis de puissans protecteurs ; au iieu d’être puni, il parvint,
selon l’opinion reçue à Goam , à se faire accorder les récompenses dues
aux talens et aux plus loyaux services. On imaginera sans peine ce qu’a
pu être ia morale publique sous une telle administration : ies excès, les
désordres et les crimes furent plus nombreux que jamais ; la vie licencieuse
des veuves, les adultères des femmes mariées , la subornation et
l’abandon des filles, portèrent le scandale ou la terreur dans les familles ;
nombre de fonctionnaires donnèrent leur démission ; et piusieurs habitans
, abandonnant leurs demeures , cherchèrent dans les antres sauvages
des montagnes un refuge contre ies vices de la société.
Dans le courant de juin i 8 i i , D. Pareno fut informé qu’il y avoit à
Saypan et à Tinian neuf Angio-Américains et vingt-huit naturels des
îles Sandwich, au nombre desquels on comptoit sept hommes, quinze
femmes et quelques enfans. Voici comment ils se trouvoient là. Un
navire (anglais! ), ayant eu le projet de se rendre de la côte Nord-
Ouest d’Amérique à Ganton, relâcha aux Sandwich, y reçut en complément
d’équipage quelques Anglo-Américains, et enleva les indigènes
qui lui avoient apporté des rafraîchissemens. Forcé ensuite, par ie
manque de vivres, de débarquer ces mêmes hommes à Tinian, il leur
laissa de la poudre, des armes, un canot, et de pius des clous, quelques
autres ferrailles, et tous les outils nécessaires pour construire un bâtiment.
Les Anglo-Américains mirent aussitôt sur le chantier un petit navire;
mais les Sandwichiens, mécontens , après l’avoir brûlé, se sauvèrent avec