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Iles Mariannes. 6 )2 " hokok naï.
Histoire. resserreront ( d a n s un lU u é troit et ca ch é ) j et ( nous serons o b lig é s d e ) tout donner.
16 S 4 (suite). T a , fanmalolog goi pinto-ta djan haani-ta
N o u s , vivons à notre g r é selon volonté-notre et vie-notre [ nos h a b itu d e s ] ,
sa ga in ha hoto homolat i pélo nga tanoan
p a r c e que s i e u x ach ev e r d ’ a v o ir con quis le s a ut re s terres h a b ita b le s
gffli T im ik , hokok n in a n g a - ta ; mano ta fa la g a i ! D e lag djo
a u N o r d , f i n i r espérances - nôtres ; où nous en fu ir [ a l o r s ] ! S u iv e z -m o i
djan ta fanmatana g a i taï hinikok sa ta na
et nous être loués à n ’a vo ir p a s [ d e ) f in p a r c e que nous être cause
n ia la la g i ta n o - ta .
v iv re en lib e r t é le p a y s -n o tr e .
Ce discours eut tout l’effet que Djoda s’en étoit promis ; ses partisans ,
animés par son exemple, engagèrent dans la révolte piusieurs chefs in-
fluens des villages de Ritidian et de Pago. Ils virent bien qu’il n’y avoit
pas de temps à perdre ; aussi, après s’être promis une fidélité inviolable ,
fixèrent-ils l’exécution de leur dessein au 23 juillet. Chacun eut un rôle
calculé d’avance, et voici comment il fut rempli.
Au jour désigné, soixante hommes pleins de résolution, sous prétexte
de venir à la messe du dimanche, entrèrent à Agagna bien armés.
A l’issue de l’office divin, ils se répandirent sur divers points convenus
pour se mettre en mesure de surprendre les Espagnols par-tout en même
temps. Le gouverneur, qui se promenoit sans défiance sur la place, est
assailli à i’improviste et percé de coups par Djoda et trois de ses affidés;
ies sentinelles tombent égorgées : une partie de ces furieux pénètrent
dans les maisons, parcourent les rues et ies places, tuent une cinquantaine
de soldats et en blessent plusieurs ; d’autres révoltés courent au
collège, proclament à grands cris que le gouverneur est mort, et font
main-basse sur tout ce qui se présente ; le P, Solorzano et le F. du Bois
sont poignardés, quatre de leurs commensaux sont criblés de blessures ;
le sang ruisselle dans ia maison. Sur ces entrefaites, paroît un domestique
du gouverneur, qui annonce que son maître existe et qu’il demande
son confesseur : un des missionnaires, quoique horriblement
maltraité , s’empresse de s’y rendre.
A cet instant ies rebelles , apprenant que ie gouverneur n’a point succombé,
éprouvent un sentiment de crainte : mais leur découragement
est au comble, quand iis ne peuvent douter que Djoda a payé de sa vie
le sang qu’il a versé par trahison. En effet, deux soldats espagnols avoient
tout-à-coup abattu le meurtrier à côté de sa victime, qu’ils transportèrent
ensuite dans la citadelle. Là, on s’occupa en toute hâte des moyens
d’opposer une vigoureuse résistance; le danger paroissoit d’autant plus
imminent, qu’on avoit reçu l’avis c|u’un nombre considérable d insulaires
descendoient des montagnes et s’avançoient en armes vers la ville ;
mais bientôt l’espoir et la confiance redoublèrent, lorsqu’on sut que
cette troupe étoit dirigée par ie major Hineti, fidèle Mariannais, qui,
indigné de la conduite de ses compatriotes rebelles, accouroit a la defense
des Espagnols.
A la mort de Djoda, un chef de Ritidian s’étoit mis à ia tête des
conjurés ; ses premiers actes furent d’égorger un missionnaire, le P. de An-
gelis, et d’envoyer des émissaires à Rota pour faire soulever la population
de cette îie. II s’avança ensuite avec un corps imposant de Goamois pour
attaquer la forteresse. D. Hineti gardoit, il est vrai, les dehors, et de-
fendoit i’égiise avec ses troupes ; mais ayant été obligé de se replier sous
ie canon de la forteresse, il eut bientôt le chagrin de voir brûier i’église,
les deux séminaires, et la maison des missionnaires. Desespere dune
telle perte, et soutenu d’un renfort de jeunes gens venus d’Anigoa, ii
parvint à battre l’ennemi et à ie mettre en fuite. Les barbares revinrent
piusieurs fois à la charge, mais furent constamment vaincus et obligés
de se retirer en désordre. Diverses tentatives qu’ils firent pour attirer
D. Hineti dans ieurs intérêts, ainsi que pour faire assassiner le gouverneur,
n’eurent aucun succès.
Cependant les Espagnols de Goam étoient fort inquiets sur ie sort de
Quiroga, quand le P. Strobach , désirant concourir à la défense commune,
se chargea de porter à cet officier la lettre par laquelle le gouverneur
lui peignoit les dangers de sa position, et le rappeloit auprès
de lui. Ce courageux missionnaire ne s’attendoit pas à être tué à Sonha-
rom dès son arrivée à Tinian , non plus que ie P. Boranga, qui eut le
même sort à Rota, où tout étoit porté à la révolte. Soixante pirogues.
Voyage de l’ Uranie. — Historique. T . II. G C
lie s Mariannes.
Histoire.
1Ó84 (suite).