
: ii
Ile s Mariannes. engagèrent l’un d’eux, ie P. Cantova, à s’y rendre. On a vu plus haut,
Histoire. Jans l’esquisse de l’histoire des Caroiines, qu’il chercha vainement cette
¡ 722.
■7 3 '
■735
île depuis ie 1 1 mai jusqu’au 6 juin 17 2 2 .
Les désordres que nous avons signalés continuèrent long-temps encore
sous divers gouverneurs, au mépris des ordres réitérés de la cour
d’Espagne pour ies faire cesser et des lois protectrices des malheureux
indigènes. La diminution du nombre des habitans suivit une progression
rapide ; et quoique la sollicitude royale demandât souvent des renseignemens
à ce sujet, ii est fort douteux que ies véritables causes en aient jamais
été exposées, et très-certain, du moins, qu’on n’y apporta aucun remède.
Le 1 1 février de l’année 17 3 i , ie P. Cantova partit une seconde fois
de Gfflam pour aiier à la recherche des Carolines, et arriva heureusement
cette fois-ci à Mogmog, puis à Faiaiep. Il reçut, peu de temps après,
la couronne du martyre, sur la première de ces îles.
D’après les représentations faites en 17 3 5, par ie gouverneur, sur ia
décroissance progressive de ia population, ie roi crut ne pouvoir mieux
remédier au mai qu’en prescrivant d’envoyer tous ies deux ans, de
Manille aux Mariannes, cinq ou six familles philippinoises, pour les
y faire jouir de tous ies privilèges accordés jusque-ià aux colons. Cette
céduie royaie , quoique datée de 1 7 4 1 . ne parvint à Goam qu’en juin
174 3 ; aussi est-ce alors seulement que ie développement de la population
coioniale a commencé à devenir sensible.
L’année 17 4 2 est remarquable par l’arrivée à Tinian du commodore
Anson, dont les aventures sont généralement connues. D. Miguel Fernandez
de Cardenas gouvernoit en ce moment ies Mariannes.
Sous son administration et celle de ses successeurs, ies naturels
continuent de traîner une existence que l’excès du malheur rend quelquefois
criminelle. Les uns s’arrachent la v ie , qu’ils ne peuvent pius
supporter; d’autres se procurent, par i’assassinat, une justice que i’au-
torité leur refuse. Mais jamais ces crimes ne furent plus nombreux que
sous l’administration de D. José de Soroa, qui arriva au gouvernement des
Mariannes en 17 59 . On doit cependant à cet officier ie rétablissement
de la ferme royaie de San-José de Dandan, et un recensement des terres
cultivables des environs.
1741.
1742.
17 5 0 .
'7 5 9 -
Dans le cours de son voyage autour du monde, le commodore Byron lie s Mariannes,
Histoire.
17 6 7 .
176S.
17 6 9 .
relâcha, en 1765 , quelques jours à Tinian : sa relation est universellement
connue.
Deux ans après, on enjoignit de nouveau aux ecclesiastiques de ne
plus enseigner la doctrine chrétienne aux naturels en employant la langue
mariannaise, dont on s'étoit servi jusqu’alors; on craignoit que ceile-ci
se confondant avec l’espagnol, il ne résultât de ce mélange un langage
inintelligible ; ce dernier idiome étoit le seul qu’on devoit suivre désormais.
Cette même année, le capitaine anglais Wallis s arrêta a Tinian,
et l’année suivante on vit arriver Pagès à Gtsam : D. Henrique de Olavide
y Micheiana en étoit gouverneur à cette époque. Son administration,
sous laquelle continuèrent les anciens désordres, n’offre de remarquable
que le départ des Jésuites missionnaires, expulsés en i 769 des Mariannes,
comme iis l’avoient été déjà de toutes les autres colonies espagnoles.
Cinq religieux Augustins remplacèrent ces zélés et savans propagateurs
de la religion chrétienne ; l’un fut destiné à Rota , ie deuxième à Agagna,
et les trois autres s’établirent ailienrs sur divers points de Goam.
Un nouvel abus d’autorité étoit venu couronner tous ies autres : au
mépris des droits légitimes des colons, le gouverneur, les corrégidors,
les alcades, avoient usurpé le monopole du commerce; un ordre du roi,
du mois de juillet i 7 7 0 , en rendit le libre exercice à toutes les classes
d’habitans.
Après tant de commandans avides et cruels, on ne peut voir sans
plaisir l’administration de ces îles confiée, en 1 7 7 1 , à D. Mariano
Tobias, homme instruit, généreux et piein de zèie pour la mission dont
il étoit chargé. Sans lui attribuer, comme le fait Raynal, l’importation
du riz et du sucre aux Mariannes, ce qui est formellement démenti par
les faits , nous le iouerons d’y avoir, dès son arrivée, introduit le maïs et
favorisé l’agriculture en se montrant lui-même agriculteur. Non content
de relever, autant qu’il le pouvoit sans trop blesser l’orgueii de ses
compatriotes, la condition des naturels, et de faire, par une équitable
répartition de droits, disparoître d’injurieux privilèges , il sollicita continuellement,
en faveur de ses administrés, des ordonnances royales; puis
Voyage de l'Uranie. — Historique. T . 11. j; g
17 7 0 ,
1 7 7 1 .