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444 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Iles Mariannes, petitesse fait encore aujourd’hui peu rechercher, ils n’en faisoient aucun
P êche . c a s _ On assure qu en perforant avec précaution tine des valves de ce
coqudlage et en le remettant à la mer, i’animal contracte une maladie
qui fait grossir considérablement les perles qù’ii sécrète. Je n’ai point
été à portée de vérifier l’exactitude de cette assertion.
Peche des holothuries. — Depuis fort peu de temps on a essayé de faire
aux Mariannes la pêche de ce précieux mollusque, complètement dédaigne
jusque-là, quoique susceptible d’offrir de grands produits. On
le prend à la main en plongeant à la petite profondeur où il se trouve
ordinairement, et on ie fait sécher au soleil. M. Bérard a vu chez l’alcade
de Tinian un grand nombre de ces animaux ainsi préparés, qui n’atten-
doient quune occasion favorable pour être transportés en Ghine : la
consommation en est presque nulle dans l’archipel, où les colons espagnols
sont les seules personnes qui en mangent quelquefois.
§. IX .
Industrie manufacturière.
Les matières qui font 1 objet de ce paragraphe seront réparties en
trois divisions principales : les arts chimiques, les arts mécaniques et la
construction navale. Nous aurons soin, comme précédemment, de distinguer
ce qui tient à 1 industrie primitive des aborigènes, de ce qui est dû
à leurs communications plus récentes avec les Philippinois et les
Espagnols.
Eau-de-vie de coco. — On a déjà vu (p. 307) que les anciens .Mariannais
ne connoissoient aucune espèce de liqueurs alcooliques ; elles
sont maintenant au contraire fort multipliées dans leurs îles, et c’est
principalement du cocotier qu’ils en retirent. A l’âge de quatre ou
cinq ans, cet arbre, parvenu à toute sa croissance, est propre à participer
à 1 approvisionnement d’une tabarie [ fabrique d’eau-de-vie de
coco]. On coupe à cet effet, un peu avant la floraison, la cime des
spathes (i), que l’on insère dans des tronçons de bambou destinés à
( I ) Ordinairement on se sert de la machete ou coutelas; la serpette s’emploie aussi, mais
Arts chimiques.
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 4 4 5
recevoir la sève qui découle de la blessure en abondance. Ges espèces Iles Marianne s,
de récipiens sont vidés chaque matin dans de grands vases que l’on Industrie
, . c , . . I \ T / r • manufacturière. transporte a la fabrique. [Voyez pl. 60. J La récolté peut se continuer
pendant cinq ou six mois, sans que l’arbre paroisse en souffrir ;
seulement il est superflu de dire qu’il ne porte point de fruits.
Nous n’avons rien à ajouter aux détails donnés en parlant de Timor
(t. I , p. 6 76 ), sur la tranformation de cette sève en vin d’abord,
puis en vinaigre; mais on sera peut-être bien aise de connoître par
quels procédés on en extrait ici la partie spiritueuse.
« L ’appareil distillatoire, dit M. Lamarche, est composé de quatre
pièces principales : 1 . “ d’une jarre (2) ou baril défoncé; 2.° d’un chaudron
en métal fondu [kahaa], sur lequel la jarre ou le baril repose;
3.° d’une bassine en fer [karahdi]: 4 ° enfin, d’une palette striée, en
bois [voyez P'- 80 , fig. / et k, et fig. 68). Voici comment il fonctionne.
» Après avoir posé le chaudron sur trois caiiloux assez gros pour
l’élever de 6 pouces au-dessus du sol, on place le baril défoncé dans
le chaudron iui-même, de manière qu’il s’appuie à-peu-près exactement
sur son rebord; on les lute ensemble avec un mélange de terre glaise,
de feuiiles de bananier ou de fiente de boeuf. La cucurbite étant ainsi
préparée, on verse le vin de coco jusqu’à ce qu’il arrive aux deux
tiers environ de la hauteur du vase, puis on couvre le tout avec la
bassine destinée à faire l’office de l'éfrigérant ; cela fait , on garnit
exactement les interstices avec le lut ci-dessus; et ayant mis de l’eau
-fraîche dans la bassine, il ne reste plus qu’à faire du feu sous l’appareil
et à commencer la distillation.
» J ’oubliois de dire qu’avant de fixer le réfrigérant, ii a fallu mettre
en place le disque en bois destiné à recevoir les gouttelettes de vapeur
qui, condensées contre les parois de la bassine, doivent retomber par
leur propre poids. La figure / de notre pianche 80 représente cette
palette vue de face, et montre que, terminée en queue, elle aboutit
spécialement, avons-nous dit (p . 4 0 2 ) , pour rafraîchir la taille du p éd oncule, opération qui
doit être renouvelée tous les matins, afin d’avoir un fiux de sève plus abondant.
( 2 ) Les habitans modernes appellent ces jarres ti^ ia s s a , ce qui n’ est que le mot espagnol
tinaja [g ran de cruche ou ja r r e ] mal orthographié.