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r-6 4 OYACE AUTOUR DU MONDE,
connoissance ries Carolines ( i ). Tes îles qn'il nonnna Scqtii'ini, ne paroisscaïf
tbre antres , en eti'et, que les ALitcloUis, situées rliins l’E. N. E. ries l’alaos.
Naviguant pour se renrlre des Mariannes aux Moluques, Alvaro dr-
Saavedra dccoiwrit, en 1 5 2 " , par 1 1 " de latitude septentrionale, un
archipel qu'il nomma îles Je los Reyes, et qui sont évidemment les
iies Égoy (2), un des groupes les plus importans des Carolines. .Après
avoir fait un court séjour à Tidor, et abordé à la Nouvelle-Guinée (3 ),
Saavedra courut encore, en 1528, à 250 lieues loin de cette terre, et
aperçut d'autres îles, par 7° de latitude, où il vit des habitans blancs
et barbus. Ce gisement, et les mêmes caractères que nous avons retrouvés,
non sans étonnement, chez un petit nombre de Carolinois,
ne permettent pas de douter qu'une de ces îles ne soit Poulousouk.
Contrarié par les vents, et forcé d'abord de revenir aux Molucjnes,
Saavedra, l’année suivante, visita quelques îles nouvelles désignées par
iui sous le nom de los Pintados et los Buenos-Jardines : nous reconnois-
sons dans les premières une portion des îles Ralik, et dans les secondes
l'extrémité Nord des Radak, groupe exploré long-temps après (4 ) par ie
capitaine russe Kotzebue.
Ces parages cessèrent d’être fréquentés jusqu’en 1543- où 'Villalobos
visita quelques îles déjà signalées et connues (5).
Legaspi aperçut aussi, en 1565, ces mêmes îles Buenos-Jardines,
et l’on croit encore les Pescadores, ou l’extrémité Nord des îles Raiik,
ainsi que les îles Arecifes, situées plus à i’Ouest.
( i) J e ne compte pas au nombre des îles C a ro lin e s , File S an -B a r îh o lom é , découverte en
1 5 2 6 p a r L o y a s a ; car étant par 14 ® de latitude N . , elle dépasse les limites de cet archipel.
( 2 ) Ce s iles se trouvent indiquées, sur quelques cartes anc iennes, sous le nom de G a rb a n z o s ,
c’est-à-d ire , des P o ïs chiches, probablement parce q u e , suivant leur usag e , les pilotes carolinois
en figurèrent la position respective par l’arrangement de quelques-unes de ces graines. On les
connoît aussi sous celui de F a la le p , que porte l’île principale.
( 3 ) P a r 12 8 ® de longitude à l’E st de Paris. L a N o u v e lle -C u in é e avoit été découverte par
L o y a s a Tannée précédente.
( 4 ) E n 1 8 16 et 1 8 1 7 .
( 5 ) Notamment les B u en o s -Ja rd in e s de S a av ed ra . L es Espagnols ont attribué à Villalobos
la dé couve rte de ce lle sde s Carolines qui gisent au Su d des M arian ne s, opinion dont j ’ai trouvé
la preuve dans les archives de Guam , et qu’on a d’ ailleurs imprimée. II n’est pas douteux que ce
navigateur n’ait vu quelques-unes des C a ro lin e s ; mais rien n’est si incohérent que les réciis
qui ont été publiés de sa navigation depuis la Nouvelle-Espagne jusqu’aux Philippines.
LIVRE iiJ. — De T jmur aux Mariannes iNci.usivement. 77
Dans les Lettres édifiantes, le P. Cantova présume que ies métis Lianes
(|u’oii trouve aux Carolines clescendent de Martin Lopez, qui, pour
avoir cherché à s’emparer d’un vaisseau espagnol dont ii étoit pilote,
lut abandonné, en i 566, avec vingt-huit de ses complices, sur une ue
l)arl)are a l’Est des Mariannes. Nous ne saurions partager cette opinion,
que démentent assez les faits observés précédemment par Saavedra.
Drake, allant par l’Ouest de la côte d’Amérique en Europe, découvrit,
le 30 septembre i 579 > ùus îles qu’il nomma Islands o f Thieves, et qui paroissent
être les îles situées au Sud de Yap ( i ) ; il y séjourna trois jours.
En 1595 , Quiros, successeur de Mendana, fit la découverte de l’île
Hogoleu (2), qui d’abord reçut des Espagnols ie nom de Quirosa, puis
celui de Torres, d’un capitaine de cette nation (3).
La flotte de Nassau, sous les ordres de l’amiral Schapenham, vit,
en 1625 , deux îles seulement du groupe des Égoy.
Les Espagnols étoient établis aux Mariannes depuis plusieurs années,
lorsque en 1686, le pilote Lascano, commandant un de leurs navires,
aperçut, au Sud de la route qui conduit de ia Nouvelle-Espagne aux
Philippines, une île qui, nommée par lui Carolina en l’honneur du roi
Charles II, transmit ensuite son nom à toutes celles qu’on découvrit dans
ces parages. Cette île est, sans aucun doute, Farrdilep : elle fut depuis
cherchée long-temps et en vain par ie pilote mariannais Alonzo Soon (4 ,•
Dix ans après le voyage de Lascano, deux pirogues sorties, non pas
des Palaos, comme on l’a publié (5), mais des îles Lamoursek, situées
au Sud des Mariannes , furent portées par un coup de vent, avec ies
( 1 ) Elle s p o rten t, sur ia carte n.“ 7 de notre Atla s hydrographique, le nom d’iles Lamo lia o
Ourou. L ’ ile Y a p est nommée aussi E a p par quelques auteurs.
( 2 ) C e tte île gît par 6“ environ de latitude N o r d , et on ne lui donne pas moins de
2 ; lieues de tour.
(3 ) On a cru assez gratuitement, ce me sem b le , que Schouten a yant vu en 1 6 1 5 dans le
g r a n d O c é a n ,e t à plus de mille lieues au S . E . des M arianne s, u n e g ran d ep iro gu ed o u b le , cette
embarca tion, pleine de m on d e , devoit appartenir aux Ca roline s. Schouten étoit alors dans
le voisinage des îles des Am is , dont les C a rolinois ne s’approchent guè re; ils n’ont point
d ’ailleurs chez eux de doubles pirogues. (V o y e z le Voyage d ’A n s o n , VHis to ire générale des
voyages, a Chronological history o f the voyages a n d discoveries in the South s ea , & c .)
(4 ) On ne dit pas à quelle époque ; mais il paroît que ce n’est pas plus tard que l’année 1 - c c .
( 5 ) A cette ép oque , le nom de F a la o s s e donnoit généralement à toutes les îles connues
aujourd’hui sous celui de Carolines.
Jh-s t.aroline s.
Histoire.