
Iles Mariannes, forme d’étui (pl. 79 , fig. 26 ), servoient en voyage au transport des
De ^omme provisions de guerre et de bouche : le premier se portoit en bandoulière,
à la hauteur des hanches, et le second, avec des cordes ou bretelles,
derrière les épaules; la plus grande dimension de ce dernier étoit au
moins de 3 pieds. Il y en avoit aussi de même construction, mais de
I o pouces seulement de côté, qu’on appeloit danglon. Les alan tagtag
étoient des paniers divisés en deux compartimens égaux; lepapang et ïala
(pl. 53 et 6 8 ), corbeilles grossièrement tissées en feuilles de cocotier,
l’une grande et l’autre petite , propres seulement à contenir des objets de
peu de valeur, tels que des racines d’igname , &c. ; le g&éghé, destiné à
mettre le poisson pris à ia pêche; le tataho, sac tissé en vacoua, pour
recevoir le riz après la récolte (pi. 6 2 ) ; le Idiman, vaste natte, sur
laquelle on faisoit sécher le poisson ou toute autre espèce de denrée.
Des calebasses de dimensions variées permettoient de faire un nombre
assez considérable d’ustensiles de ménage : les pius spacieuses, à large
goulot \_samag], étoient ordinairement réservées pour l’eau douce, ou pour
conserver le poisson salé ; dans ce cas , eiles prenoient le nom de tagaa :
on faisoit des seaux avec l’espèce plus petite [linghig]-, enfin, on tiroit
aussi parti des fragmens mêmes de calebasse.
Les tronçons de bambous n’étoient pas moins utiles, soit pour contenir
certaines substances (pl. 68 ), soit pour transporter l’eau en voyage
( pl. 67 et 80, fig. m).
Au nombre des objets en terre cuite connus des anciens, ii faut
compter des marmites [pitor] de plusieurs dimensions [pl. 79, fig. 2 8 ] ,
qui , sans être vernissées , ailoient sur ie feu , et servoient à faire
cuire certains alimens; d’autres avoient depuis un pied et demi jusqu’à
4 pieds d’ouverture, sur une profondeur égale aux trois quarts
de ce diamètre [pl. 6 2 ]: on avoit aussi des vases de ia forme indiquée
pl. 79, fig. 8. Toutes ces poteries portoient le nom générique de sa-
hadjan; les plus grandes étoient employées , les jours de fête , à la
préparation du riz.
Chaque ménage avoit aussi son grattoir de coco [kamdja] (pl. 79,
fig. 2 ), pour réduire l’amande de ce fruit en poudre ; son auge en bois
[salohan] (pl. 62 et 79, fig. 2 7 ), ses grands mortiers en pierre [losong]
D e l’homme
en famille.
LIVRE III. — De T imor aux M ariannes inclus ivement. 3 19
(pl. 79, fig. 27, et pl. 62 et 7 1 ) , ses petits mortiers en bois [patad] Iles Mariannes.
(pl. 66 et 68 ), et ses pilons [fala] (pl. 6 2 , 66, 68 et 71 ).
Meubles modernes. — L ’ameublement des maisons modernes est en
raison de l’opulence des personnes qui les habitent, mais toujours extrêmement
borné : un buffet, un grand coffre servant de banc, un lit en
bois grossièrement travaillé, et des hamacs en filet (pl. 66), sont communément
ce qui compose celui des gens aisés. Les personnes titrées du
pays ont un mobilier un peu pius considérable; on y voit eH effet une
table, des chaises, des bancs, quelquefois une glace, et toujours une
estampe représentant un sujet religieux.
Les ustensiles de ménage sont certains vases de Chine [kahaa] en
métal fondu, dont ies plus grands n’ont pas moins de 3 pieds de diamètre
; de petites bassines [karahdi] , de même forme et de même matière ,
n’ayant pas au-delà d’un pied et demi de largeur : on peut voir le dessin
d’une de ces dernières au-dessus de l’alambic de notre pianche 68 ; ies
autres font l’off ce de nos chaudrons, celles-ci de poêles à frire. Il faut
ajouter une chocolatière en laiton et son moussoir, un ou deux plats,
et des bols en porcelaine de Chine ; quelques bouteilles, des jarres en
terre cuite [pl. 6 8 ] de fabrique philippinoise; une pierre à broyer ie
maïs, et son rouleau (pl. 69 et 80) ; enfin des calebasses, bambous,
mortiers, pilons et paniers, suivant l’usage ancien du pays. Un grand
coco emmanché, piacé à proximité d’une jarre pleine d’eau, fournit à tout
venant ia facilité de se servir à boire.
Pour l’éclairage intérieur , quelques habitans placent une mèche de
coton, humectée d’un peu d’huile de coco, au fond d’un vieux bol de
porcelaine, ou dans une lampe en fer d’Espagne, ou dans une demi-noix de
coco frais. On ne faisoit point usage de lampes autrefois ; et quand on
avoit besoin de s’éclairer en voyage ou à la pêche, on allumoît une espèce
de torche [lagos] composée, soit de roseaux secs simplement, soit de
roseaux mêlés avec des feuilles de cocotier, ou bien d’un assemblage de
roseaux et de fleurs desséchées du cocotier. Ce même moyen d’éclairage
est encore employé aujourd’hui.
Au nombre des ustensiles modernes, nous devons également citer un
plateau en bois propre à vanner le grain ou à placer des tasses (pl. 80,