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Hes Mariannes, cueillis avec boiité par le gouverneur, et repartent la même année pour
Histoire. regagner Lamoursek, ieur île nataie, d’où ils étoient partis.
1 7 8 7 ( su ite ). L ’exécution lente et incomplète des mesures relatives à ia propagation
■789- de la langue castillane, donna lieu, en 178 7 et 1789 , à d’autres ordres
179'-
plus impératifs d’établir de nouvelles écoles aux Mariannes , et d’interdire
absolument aux naturels 1 usage de leur idiome national. Les autorités
subalternes ou chefs de villages reçurent en même temps ie titre de
gobernadorciUo.
informé des visites que ies Carolinois faisoient à Gtaam, ie gouverneur
général des Philippines ordonna, par sa dépêche du 20 juin 17 9 1 ,
qu’ils fussent accueillis et traités avec bonté. On espéroit par-là les exciter
à multiplier leurs voyages , et engager peut-être quelques-unes de
leurs familles a s établir aux Mariannes : dès-iors les relations devenues
plus intimes auroient permis de se concilier ia confiance entière de ces
étrangers , et de travailler avec succès à leur conversion au christianisme.
La lepre ayant fait de nouveaux progrès, et l’hôpital consacré à ce
genre d infirmité étant devenu insuffisant, on en construisit un second,
ce qui donna les moyens de placer les malades des deux sexes dans des
bâtimens séparés.
En 17 9 2 , le célèbre navigateur espagnol Malaspina, voyageant en
découvertes, après avoir vu les îles Tinian et Rota, vint relâcher à Gaam.
Les Mariannais témoignoient toujours une répugnance invincible à
cesser de parler leur langue maternelle : on crut pouvoir stimuler ieur
inertie, en faisant à i’amour-propre un nouvel appel, plus sérieux et
plus exclusif; des ordres, arrivés en 17 9 3 , enjoignirent de ne confier
les emplois publics qu’à des naturels qui sauroient l’espagnol, et d’admettre
à-les remplir, sous cette condition, même les hommes des classes
inférieures, à l’exclusion de ceux d’un rang plus élevé.
Certains abus, tolérés par l’autorité coioniale, se renouveloient avec
si peu de précaution et de pudeur, qu’en 17 9 4 , Je gouverneur générai
des Philippines fut obligé de défendre expressément à D. Manuel
Muro, parvenu cette année au gouvernement des Mariannes, délaisser
équiper à I avenir des embarcations particulières avec les soldats et autres
employés de Sa Majesté , comme aussi de permettre qu’elles fussent
17 9 2 .
■793-
17 9 4 ,
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t , 2 2 1
années avec les voiles , menues armes , canons et autres effets appartenant
à l’État.
Trois Carolinois partis de l’île Gouliay, et iong-temps battus par ia
tempête, arrivèrent enfin à Gtaam, cette même année, dans l’état le plus
misérabie : iis y reçurent les secours que l’humanité prescrit.
Cependant l’abondance étoit loin de régner aux Mariannes; la disette
même s’y faisoit cruellement sentir , attendu que ies vivres qu’on avoit
demandés aux Philippines pour la nourriture des troupes avoient été impitoyablement
refusés. Pour prévenir le retour de pareilles calamités, le
roi ordonna, en 179Ô, que dorénavant on enverroit chaque année, de
Manille à Goam, une certaine quantité de poissons secs et de riz.
Le chef d’escadre D. Ignacio Maria de Aiava mouilla, au mois de
décembre, en rade d’ômata, avec sa division. Le navire anglo-américain
¡ ’Experiment se perdit sur Tinian à la même époque.
Sous le gouvernement de D. Muro, tous les genres de désordres
déjà signalés éclatèrent avec une nouvelle violence. La corruption des
moeurs, à laquelle la religion négligée n’imposoit plus de frein, donnoit
naissance à une fouie de crimes que la sévérité des lois pouvoit à peine
réprimer. Les ecclésiastiques des Mariannes étoient loin de déployer
ce dévouement et ce zèle apostolique qui caractérisoient si bien ies missionnaires
jésuites; l’oubii des devoirs alla même au point que la garnison
et les principaux habitans jugèrent convenable de faire parvenir au
gouverneur des Philippines leurs doléances à cet égard : ils exposoient
qu’on ne disoit plus la messe, même à Gfflam, et qu’on étoit privé de
toute espèce de secours spirituels à Rota, où le P. Francisco-Tomas de
Santa-Rita, nommé curé de cette île, avoit positivement refusé de se rendre.
Un fort fut bâti, en 17 9 9 , sur l’emplacement où avoit été martyrisé,
plus d’un siècle auparavant, le P. Sébastian de Mauroy; on donna à cette
forteresse, en mémoire de ce douloureux événement, le nom de Santa-
Criii de los Dolores, ou simplement de Santa-Cruz.
Au gouverneur D. Muro succéda , en 1802 , D. Vizente Blanco,
capitaine d’infanterie, qui n’eut pas ie bonheur de voir ia morale publique
s’améliorer sous son administration. La justice eut à punir des vois, des
meurtres, des viois , et un forfait nouveau jusqu’alors, dans la personne
lie s Mariannes.
Histoire.
17 9 4 ( suite).
16 9 6 ,
17 9 9 .