
f
Ile des Papous, Humidité. — « Les bois dont l’île Rawak est couverte concourent à y
M eieorologie. fixer les vapeurs , etlarendent d’autant plus humide, que de sa situation
sous ia ligne équinoxiale résulte une évaporation plus considérable. Aussitôt
que le soleil a quitté l’horizon, une rosée abondante pénètre tons
les corps; il nous est même arrivé, par cette même cause, de souffrir du
froid, lorsque, couchés à terre, nous n’avions pour abri qu’un toit en
feuilles de latanier. L’hygromètre à l’observatoire nous a montré que
L e maximum d’humidité y arrive, terjne mo yen, ïi 7 '’ du matin,
E t le minimum................................................................. îi 2 '’ du soir.
« D’abord on craignoit l’insalubrité du local ; cependant aucun de
nos hommes n’y contracta de maladies sérieuses durant tout notre séjour,
quoiqu’ils eussent beaucoup travaillé, et souvent même en se mettant
dans i’eau. « (M. Quoy.)
Nous nous bornerons à noter les principaux résultats de nos observations
de physique relatives aux oscillations du pendule , au magnétisme
et aux marées.
Pendule.—Le pendule, qui faisoit à Paris 8 ô 4 oo oscillations en
24 heures solaires moyennes, à -H 20 “* centigrades de température, dans
le vide, et réduit au niveau de la mer, faisoit à Rawak, dans les mêmes
circonstances, 8 ô zy
Magnétisme. — Nous avons déduit d’un grand nombre d’expériences
qui ont eu iieu avec diverses aiguilles, les quantités moyennes suivantes :
Observations
de physique.
Inclinaison de l’aiguille aimantée = 1 4°
Déclinaison idem............................ = 1.
26'
29.
57 Pointe élevée Nord.
N. E.
Marées.— On trouvera dans lapartie Nautique de ce Voyage, d’amples
détails sur les observations de marées-faites à Rawak; voici ce qu’elles
nous ont offert de plus saillant :
supérieur. = 6'’ 38 '
Établissement
des marées.
Marnage ( i)
de la mer.
C o n c lu du passage de la lune au méridien. .
M o y e n ................................................................................
Plus grand marnage ob se rv é.................................
Plus petit id em ..............................................................
inférieur. = 7 . 1 2 .
.................... = 6 . 5 5 .
................ =2 2'",207.
............... = o ,4' 7-
( 1 ) M a rn a g e : différence entre le niveau d’une basse mer et celui de la haute mer consécutive.
§. II.
Géologie des îles des Papous : R aw a k , Vaigiou, Boni et Manouaran.
La plupart des naturalistes admettent que ies îles du grand Océan
équatorial et de l’Archipei d’Asie reposent toutes sur une base de roches
madréporiques. Sans rechercher jusqu’à quel point on pourroit contester
ia généraiité de ce fait, il semble qu’eile doit du moins être restreinte,
d’après les observations de M. Quoy à Timor, et celles que nous avons
faites avec un soin particulier à Rawak.
Sans doute les rivages de cette dernière île sont en grande partie entourés
de madrépores ; mais c’est seulement aux endroits où le fond est
de sable et ie brassiage foible, et jamais près des côtes de roches ,
qui, plus abruptes, sont baignées par une mer profonde.
Passons à l’examen détaillé du soi. Nous avons dit que cette île se
compose de deux parties distinctes, montueuses et réunies par un isthme
fort bas : une des chaînes occupe la partie septentrionaie, et se dirige de
l’Est à l’Ouest; l’autre a moins d’étendue. Le cap voisin, au Sud-Est
du lieu où nous avions notre observatoire, est entouré de brisans qui
s’avancent assez loin au large, et que les basses eaux laissent presque partout
à découvert. On ne rencontre en général sur la côte qu’une roche
extérieurement verdâtre , espèce de cyanite , sans aucun mélange de
coraux, mais disposée par couches parallèles, dont je n’ai pu mesurer
alors l’inciinaison avec exactitude, à cause de la difficulté de ies pénétrer
assez avant ; toutefois on pouvoit voir déjà qu’eiies piongeoient vers
le S. S. O.
Lorsque la mer est haute, elle arrive au pied d’une petite montagne
escarpée ( i ), composée de roches de différentes sortes, recouvertes par
intervalles d’un terreau végétal, et, sur tous les points, d’une riche végé-
( I ) Nous l’avons communément désignée sous le nom de P e tite montagne, pour la distin*
guer d’une autre plus septentrionale et plus élevée. J ’estime la hauteur de la première à environ
1 50 toises [2 9 3 mètres] et pas davantage; la seconde p ourroit bien a voir 20 0 toises [ 3 9 0 mètres] :
ces estim a tion s , qui n’ ont pas été faites sur les lie u x , ne sont appuyées sur aucune mesure
exacte.
Kawak.