
Jle s Mariannes. les relations fréquentes de ceux-ci avec Manille, pourroient faire penser
D e Thomme qu’ils employoient, pour obtenir du feu par le frottement, ies memes
moyens que ies Philippinois : il n’en étoit rien cependant; et, ce qui
étonnera peut-être, c’est que le procédé mariannais est identique avec
celui des Papous de Vaigiou , que nous avons décrit ailleurs (i). On
désigne, à Goam, sous le nom de djagdjag [ frottoir ] ies morceaux de
bois qui servent pour cet objet.
Aux Philippines, on fixe contre un arbre ou par terre, un éclat de
bambou dans une position horizontale ou verticale ; on frotte dessus ,
en appuyant fortement des deux mains , un autre morceau pius court
du même bois, ayant une cannelure perpendiculaire à sa longueur, et
percée d’un trou à l’une de ses extrémités : une poussière fort ténue
s’échappe bientôt de ce trou, et ne tarde pas à prendre feu.
Manière de recueillir l’eau de pluie. — « Dans beaucoup de villages,
dit M. Duperrey, les habitans préfèrent i’eau de pluie à celle de rivière ;
mais comme ils ne sauroient avoir de citernes, ils posent une jarre au
pied d’un cocotier ou d’un palmier quelconque; une feuille de 1 arbre ,
fixée au tronc par un bout avec une corde, va aboutir par l’autre extrémité
à l’ouverture du vase, et y conduit i’eau de pluie qui coule le iong
de la tige, en quantité suffisante pour fournir à la consommation de
plusieurs familles. »
( I ) Ch ap . X X I , p. 63.
§. VII.
De l ’homme réuni en société.
Hâtons-nous; leurs combats, leurs travaux et leurs fêtes ,
Encore quelque temps ne se reverront p lu s ,
E t tous ces grands tableaux sont à jamais perdus.
D e u l l e , les Trois règnes, ch. IV.
Dans le paragraphe relatif à la géographie, nous avons, pour ainsi dire,
épuisé le peu qu’il y avoit à dire sur les villes et les- villages mariannais,
misérables débris d’un état de choses jadis plus développé et plus prospère.
Peu de monumens, en effet, s’y font remarquer; et quant à leur
architecture, il en a été question dans ies pages qui précèdent.
Ile Goam : Agagna. — Notre planche n.° 60 donne une idée exacte
de la disposition relative des maisons d’Agagna et des quartiers qui subdivisent
cette ville. Sur le nombre total des habitations, un sixième
seulement est bâti en pierre; le reste l’est en bois, ou en bois avec des
fondations maçonnées, et de ia forme décrite plus haut sous le nom de
maison ordinaire. moderne [voyez Tpî-. 8 i). Aujourdhui, chacune de ces
maisons a sa plantation de tabac qui y est contiguë ; souvent plusieurs
de ces espèces de jardins ne paroissent distingués par aucune limite;
mais, à peu d’exceptions près, il n’en est point qui aient une cloture
quelconque pour les séparer, soit entre eux, soit des rues qu ils bordent.
Les édifices les pins remarquables sont, à partir du côté de l’Est, ie
collège royal de Saint-Jean-de-Latran et ses dépendances (pl. 66) \ plus
loin, l’église et le presbytère, le magasin générai, le palais du gouverneur,
et ie bâtiment des casernes, dont la partie méridionale sert d hôpital; on
voit ensuite la maison qu’occupe le gouverneur, lorsquil n est pas encore
entré en fonctions, ou qu’après son remplacement il attend 1 instant du
départ (voyez plus haut, p. 14 2 ). C ’est là que furent logés les officiers de
l’Uranie. Dans la rue de la Mar est située la demeure du major D. Luis,
qui nous intéresse trop, par les sentimens de gratitude que ce nom rappelle
à notre souvenir, pour que nous la passions sous silence. Indépendamment
du collège royal, dont le nombre des élèves est illimité , il y a encore
deux écoles primaires, une pour les garçons, dans ia rue de laEscuela;
Ss*
D e i’homme
en société.
V illes
et villages.