
Jles Mariannes. i’autre pour ies filles, dans ie quartier San-Ramon ; le local de cette
D e l’homme
en société.
dernière est une simple maison en bois.
Au Sud d’un fort joii pont de pierre, se distingue un grand hangar
soutenu par des piliers en maçonnerie, destiné, à ce qu’il sembie,
soit à mettre les ouvriers du gouvernement à l’abri, en cas de travaux
pressés et extraordinaires, soit à des réunions d’habitans pour assister
à certains jeux. Il y a dans ie Nord deux hangars plus petits, dont l’un
sert à préserver les. pirogues des ardeurs du soleii, et l’autre est un
chantier de construction pour de petits navires.
En s’avançant davantage vers i’E st, on aperçoit un second pont qui
sert à communiquer du quartier San-Nicolas aux sentiers conduisant au
viliage de Mongmon et aux campagnes environnantes. En descendant
la rivière, on trouve différens ponts pius petits, composés ia plupart
de deux tiges de cocotier mises parallèlement l’une à côté de i’autre,
pour la commodité des propriétaires riverains.
Les deux forts, dont le plan fait connoître la position respective,
n’étoient point armés Iors du séjour que nous fîmes à Goam.
Au palais du gouverneur, et aux deux corps de bâtimens qui l’avoi-
sinent, est joint un vaste enclos, connu sous le nom de jardin du gouverneur:
c’est là qu’étoit établi notre observatoire. Un carré intérieur planté
en tabac, ombragé par de magnifiques orangers et quelques cocotiers,
formoit, à la chute du jour, une retraite agréabie. Notre planche n.° 6 j
contient un dessin non moins exact que gracieux de ce site.
Mérizo- — Cette bourgade, déchue de l’importance qu’elle avoit
autrefois, se divise naturellement en deux portions , l’une à droite,
i’autre à gauche de la petite rivière de Papargoan; l’intervalle qui les
sépare n’est que de quelques centaines de toises : les habitans désignent
la première sous le nom de Mérizo-catan, et la seconde sous celui de
Mérizo-rochan (i). Depuis près d’un siècle, ie nombre de maisons dont
cette viiie se compose a varié de 63 à 39 ; ii étoit de 55 à i’époque où
( i ) C ec i a besoin d’explication. L’observateur placé au bord de la mer et lui faisant fa c e ,
appelle la partie qui est à sa d ro ite , catan ou Uatan ; celle qui est à sa gau ch e , radian ou
lachan ; celle qui est devant lui ou en a v a l, rago ou lago ; enfin ceile qui est en am o n t, haya ou
hadja. Ces mots e n tren t comme élémens dans plusieurs noms composés.
LIVRE III. — D e T im o r a u x M a r ia n n e s i n c l u s iv e m e n t . 325
la visita notre habile compagnon de voyage, M . Quoy. Toutes ses cons- Iles Mariannes,
tructions sont en bois; mais l’église qu’on y voyoit jadis n offre plus aujour- D® [ o d é t T
d’hui le moindre vestige.
Pago. — L ’église de Pago, et le couvent abandonné qui y est conti
gu , bâtis l’un et l’autre par les missionnaires jésuites, ont environ un
siècle et demi d’existence. Le palais du gouverneur (pl. 8 1 ) , une école de
garçons voisine du couvent, et une autre pour ies filles, placée dans
i’intérieur de la ville, sont les seuis édifices qui méritent quelque attention.
Agat. — On ne peut citer sur ce point que l’égiise, et la maison de
l’alcade, qui, plus jolie que ne ie sont ordinairement, à Gaam, ies habitations
de ce genre, appartient au roi. La position de cette petite ville
est fort avantageuse, attendu la facilité de communications qu elle offre
avec le port San-Luis et la baie d’Omata.
Qmata. — Peut-être a-t-on droit de s’étonner que cette bourgade, si
agréablement située, et visitée si souvent par les navires nationaux et
étrangers, ne soit pas d’une étendue plus considérable. L ’habitation du
gouverneur, d’un style analogue à celui de ia maison de Pago , mais
plus vaste ; une jolie église, un ancien couvent servant d’hôpital, un
grand hangar des embarcations, un autre garni de bancs à l’intérieur, et
qui paroît destiné, comme ceiui d’Agagna, à des jeux publics; deux
écoles pour les filles et pour les garçons : tels sont, avec ies forteresses
qui défendent la baie, ies édifices élégans ou utiles qu’offre aux regards
des Européens la petite viiie d’ômata. Les maisons en bois qui la composent,
sont disséminées, non sans régularité, au milieu d’un bocage
d’orangers qui embaument l’air et donnent un délicieux ombrage.
Les autres points habités de l’île ne se distinguent que par le plus ou
moins d’agrément du site; ils ont généralement peu d’étendue.
Avant de sortir de Goam , nous terminerons ce qui est relatif à cette
île par le tableau chronologique du nombre de maisons existant, à différentes
époques, dans diverses localités (i). Les diminutions numériques
considérables et subites qu’on y remarque parfois, sont dues , je pense, à
faction destructive des ouragans, ou peut-être, ce qui est moins probable,
à celle des incendies.
( I ) Prévost et de Brosse, d’après des documens qui leur sont p a rticu lie rs, disent que
quelques-uns de ces villages comprenoient jadis depuis cent jusqu’à cent cinquante maisons.