
lies Mariannes. 2 3 .
Administration
coloniale.
Faire construire sur-le-champ, à l’endroit où le camp est formé, une muraille
de deux varas [ z mètres] au moins de hauteur, et partager également le
travail et le transport des matériaux, sans toutefois surcharger les naturels;
en outre faire construire un fort dans le port d’fflmata, pour la sûreté des
navires qui y mouillent, e t, en cas que le capitaine du brigantin découvre
un port plus commode et plus sûr, y faire aussi construire un fort.
24. N e consentir en aucune manière à ce qu’on se serve des lances des naturels
faites d’os humains, ou à ce qu’on déterre les morts pour cet objet, les
blessures que font de telles armes étant mortelles. Publier cette défense et
punir sévèrement les contrevenans.
2 5 . S ’il se commet quelque crirne entraînant la peine de mort, suivre ponctuellement
ce qui est ordonné dans les instructions précédentes, afin de ne
pas commettre d’injustice en châtiant les innocens et ne punissant pas les
coupables.
26 . Prendre un soin particulier à poursuivre les meurtriers, les séditieux et ies
traîtres qui pourroient empêcher les progrès de la religion.
2 7 . Veiller également à ce que les soldats vivent dans toute la rigueur de la
discipline militaire, et conformément aux ordonnances qui ont été rendues.
28 . Disposer d’un iieu à part pour les soldats papangas (i) , afin qu’ils soient
séparés des soldats espagnols, à cause de leur infériorité; si quelq u’un de
cette nation se distinguoit par ses mérites et par ses services, ne l’avancer
en grade que parmi les siens, sans qu’il puisse commander aux Espagnols.
29. Nommer officiers ceux qui paroîtront dignes de cette distinction, et envoyer
chaque année à sa Majesté les nominations qui auront été faites, pour être
ratifiées.
30. Tous les ans, lorsque le navire des Philippines qui se rend à Acapulco
[ l e g a lio n ] , passera à Goam, assembler les principaux chefs, le supérieur
et ies autres religieux de la mission, afin de se consulter sur les dispositions
à prendre pour la conservation de l’établissement et ses progrès; les réunir
aussi en conseil toutes les fois qu’on le jugera utile.
3 1 . Augmenter soigneusement chaque année le nombre des terres ensemencées,
faisant en sorte que les Indiens cultivent chacun un peu plus de terrain que
par le passé, pour se mettre à l’abri de la nécessité.
52. Avoir des jours fixés pour distribuer les rations à la troupe; donner à chacun
en meme temps ses vivres, de huit jours en huit jours ou de quinzaine en
quinzaine, selon qu’on le trouvera ie plus à propos.
( i ) On appelle pap angas , à Goam et aux P hilip p ine s, des militaires recrutés parmi les
habitans de la province de ce nom sur l’île Luçon.
3 3 . Sortir continuellement pour reconnoître les différentes parties de l ’île Goam , lies Mariannes.
et étudier la manière de vivre des In dien s , afin d’agir en conséquence ; Administration
mais ne pas prolonger ces sorties au-delà d’un mois. coloniale.
34. Faire tous ses efforts pour être uni et intimement lié avec le supérieur de
ia mission ; l ’union des deux principaux chefs étant indispensable à la prospérité
de cette colonie chrétienne.
3 5. Lorsque ies galions retourneront aux Philippines , ne permettre à aucune personne
d’aller à Manille, à moins que ce ne soit pour cause de maladie ou toute
autre raison g ra v e , mais toujours avec l’approbation du supérieur de la mission.
36. Jusqu ’à ce que Goam soit entièrement soumis, ne passer à aucune île du
même groupe , à moins que le nombre de soldats ne soit te i, qu’on puisse
sans imprudence les diviser et agir en même temps sur différens points.
3 7 . Mettre toute la diligence possible à réunir les naturels en autant de villages
qu’il sera convenable, et à leur assigner l’emplacement le plus favorable,
afin qu’ils s’accoutument à la vie sociale, selon qu’il est marqué dans l’instruction
précédente.
38. Four plus grande sûreté et comme gage de ia confiance qui doit régner entre le
ch e f militaire et celui de la mission, déposer publiquement l’argent monnoyé
et les denrées dans une caisse et dans des magasins à doubles clefs , dont
une restera dans les mains du gouverneur et i’autre sera remise au supérieur.
De cette manière ies deux chefs interviendront dans les distributions à ia
satisfaction de tous, ayant soin de se régler, pour îa paie des officiers et
des soldats, sur l’état des soldes et sur la quantité des parties prenantes, afin
que la répartition soit faite au prorata,
39. Eviter, comme on en a déjà averti, tout scandale; punir ceux qui en auroient
commis, et publier à ce sujet une ordonnance qui défende à tout soldat de
solliciter les faveurs d’aucune femme ni de l’inquiéter, sous peine d’un mois
de prison, s’il n’y a aucune circonstance aggravante ; et s’il en violentoit ou
forçoit quelqu’une, lui faire donner, par trois fois, des coups de corde, et
le punir même de trois ans de travaux forcés et des fers, dans ces îles.
4 0. N ’empêcher pour aucun motif les ouvriers forgerons, cordonniers, tailleurs et
autres gens de métier, de se rendre à l’appel des missionnaires pour ce dont
iis auroient besoin, mais au contraire les y obliger et les punir s’ils s’y refusoient.
Le roi, dans sa céduie royale du 28 mai 1741 , et d’après la représentation
faite en 1735 par ie gouverneur des Mariannes, sur la diminution
constante de ta population de ces îies, ordonna « que ies femmes
» fussent exemptes entièrement de travaux et occupations contraires à
» leur sexe, et que l’on contraignît les hommes à cultiver ia terre, à
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