
Les parcs [ g h ig a e ] , connus jadis des indigènes, étoient, à ce que
rapporte la tradition , construits en pierres sèches sur le rivage ; mais il
n’en existe pius maintenant, du moins qui soient faits de cette manière :
on y a substitué des bourdigues en roseaux qui, placées dans des positions
avantageuses , procurent une quantité bien plus considérable de poissons.
La plus développée de ces constructions, établie entre l’île Apapa et
Gaam, vis-à-vis de l’espace qui sépare Magnilao de l’embouchure de la
rivière Masso ( i ), a , dans sa longueur, plusieurs tours divisées ordinairement
en trois et quelquefois en deux chambres ; le tout est lié par des
châsses en clayonnage g h , ik , consolidées par des piquets et des traverses
, comme le sont aussi les tours elles-mêmes.
Ai
Dans la figure ci-contre, qui représente
une de ces tours, l’espace A B est
d’environ i 5 pieds ; le goulet de la première
chambre, partagé en deux également
, laisse une double entrée au poisson,
qui peut ensuite se rendre par d’autres goulets,
de pius en plus étroits, dans ies chambres
E et F. Construits, ainsi que ia figure
— H
E
...A . .j
c
; i ;B
I ............
1 indique , en entonnoirs flexibles, ces goulets offrent un accès facile au
poisson qui arrive , mais la sortie lui est interdite.
...................................N è puh tornare.
Che quel serraglio è con m ira b il uso
Sempre a ll’ entrar a pe rto, a ll’ uscir chiuso ( 2 ) .
Quelques-unes des tours, quoique partagées aussi en trois chambres ,
n’offrent cependant pas, pour reteñirle ------
poisson, une combinaison aussi parfaite que { "). j
la précédente : on voit cette dernière dis- .......—•— ...........
position dans le dessin ci-contre.
Lorsqu’on veut prendre les poissons dans ces réservoirs, on fait
( J ) Voyez pl. 59.
( 2 ) 11 ne peut s échappe r, car l’e n c e in te , par une combinaison merv e illeuse, est
toujours ouverte pour l’ entrée et toujours fermée pour la sortie. ( Gerusalemme lib e ra ta ,
cant. VI I . )
LIVRE III. — De T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 4 3 9
usage du lagaa popo, ou bien, s’ils sont trop gros, on ies pique avec la lie s Mariannes,
fouène. Peche .
Le magnahak, remarquabie par ses habitudes singulières, se pêche
régulièrement sur le rivage, pendant les mois d’av ril, mai, juin, et
quelquefois, ce qui est rare , en septembre et octobre , mais seulement
pendant les trois ou quatre jours qui précèdent ia fin de chaque lunaison.
Les habitans Tiommeni maghahak ahaba [magnahak fou , qui extravague]
celui qui vient en septembre et octobre, parce qu’en effet cette circonstance
se présente à peine une fois en vingt-cinq ans.
Mais quel que puisse être le mois où le magnahak arrive, il se voit toujours
en nombre prodigieux. A peine commence-t-il à paroître, que
tous les habitans riverains se précipitent sur le rivage , et s’empressent d’en
faire de très-amples provisions. Notre planche 63 montre quelques détails
de cette pêche. On y remarque, à droite, les personnes qui traînent au
rivage un lagaa pala qui na été tendu qu’à peu de distance de terre;
sur une natte, à gauche, est déposé ie poisson déjà pris, et que des
femmes mettent en toute hâte dans un sac de vacoua, pour le transporter
au iieu où il doit être salé.
Lorsque commence i’apparition du magnahak sur la côte, disent
ies pêcheurs, ce poisson n’a encore pris aucune nourriture; dès qu’il
mange, il change de couleur, et ne va plus par bandes, mais se tient au
milieu des rochers. On reconnoît deux espèces de magnahaks, dont une
est un peu plus grosse que l’autre. Quand ceux de la petite espèce
arrivent les premiers, on doit s’attendre que le lendemain il en arrivera
encore, soit de petits, soit de grands ; si les petits continuent de venir
le second jour, on aura, sans aucun doute, de grands magnahaks le
jour suivant ; si c’étoient au contraire ceux de la grande espèce qui
vinssent le second jour, il ne faudroit pas en attendre d’autres ensuite.
Lorsque ies grands magnahaks se montrent le premier jour, il n’en
vient point de petits; on peut compter, au contraire, qu’il y en aura
abondamment le lendemain, et peut-être encore le jour suivant, si les
petits et les grands sont entrés ensemble dans ia baie. A-t-on vu les
petits les premiers, et les grands sont-ils venus ensuite dans ia même
journée, on n’en aura aucun le lendemain. En général , il est fort rare