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9Ô VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Iles Carolines. mngnifique, qui lui avoit fait donner à bord le nom de beau tatoué. Ceiui
^ ^ nous ayons vus, paroissoit aussi
individu. fort bien constitue : il avoit les lèvres saillantes, les cheveux noirs , longs et
plats, Je lobe de l’oreille largement percé : d’un côté il portoit un clou
dans la duplicature de cet organe; l’autre oreille étoit garnie d’un hameçon.
VALEUR DES .MESURES
DESIGNATION DES MESURES PRISES. POUR LE ■CAROLINOIS
N.o ! . 1 X . o , .
H auteur du c o r p s ..................................................................
------------ d e la colon ne v e r té b r a le ......................................
G ran d e c ir co n fé ren c e .de la tête......................................
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L o n g u eu r du m emb re sup é r ieur................. ...................... Ci n 1 f
C ir c o n fé re n c e du b r a s ..........................................................
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L o n g u eu r du memfere in fé r ie u r .........................................
C ir c o n fé re n c e de la c u is s e ................................... 0 , jo y .
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1 L a ri/eu r du p ied ................................................................
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C ir c o n fé re n c e d u co u d e -p ied ..............................................
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Agilité. — L ’agilité et l’adresse des Carolinois sont très-remarquables :
exceiiens nageurs, toutes les fois quêtant sous voiles ils desiroient de
venir à bord de l'Uranie, iis ne balançoient pas un instant à sauter à la
mer pour saisir i’amarre qu’on leur envoyoit du navire. Vouloient-ils ensuite
rejoindre leur pirogue, ils montoient sur le bastingage, et s’élançoient
a i’eau avec autant de tranquillité que s’il se fût agi de descendre un escalier.
M. Quoy a été étonné de voir qu’en nageant, ils eussent presque
toujours la tête couverte d’eau , et ne la relevassent que pour reprendre
baleine: une telle manière d’agir leur est appare.mment plus comiroJe ,
De Thon’.me
com me
individu.
LIVRE III. — De T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 97
en ce qu’ils ne sont pas obligés de siîpporter le poids de cette partie du Iles Caroiines.
corps. Ils plongent aussi d’une manière étonnante. Maintefois, ainsi que
M . Lamarche a eu occasion de l’observer, on les voyoit plonger par quinze
et vingt brasses pour aller amarrer à une roche ou à quelque branche de
corail le bout de corde qui, destiné à ieur servir de cablot, devoit retenir
1 embarcation au mouillage. Quand ii s’agit d’appareiller, un des leurs
plonge de nouveau pour aller larguer l’amarre ; et je crois qu’ils préfèrent
cette manière de procéder à celle dont nous faisons usage, l’emploi de nos
ancres étant un moyen toujours plus long et plus pénible.
Caractère moral. — Rien n’est aimable comme le caractère de nos
Carolinois; toujours iis se sont montrés à nous aussi vifs, intelligens et
enjoués que confians et intègres. Dans nos échanges réciproques, jamais
nous n avons remarqué ni l’astuce, ni la mauvaise foi, ni la honteuse
rapacité, si manifestes et si choquantes chez les Guébéens. A bord, il
est vrai, leur curiosité et leur distraction étoient extrêmes; mais il faut
l’attribuer à la confusion que faisoient naître en eux la multitude d’objets
nouveaux et extraordinaires qui frappoient ieurs yeux, autant peut-être
qu’à leur légèreté naturelle. Leur extérieur annonçoit plus d’assurance
que de crainte, mais sans timidité comme sans effronterie : la bonté étoit
répandue sur tous leurs traits.
Les habitans de i’île Gouliay (üiée) ont de la gaieté dans l’esprit, dit
Cantova, sont retenus et circonspects dans leurs paroles, et s’attendrissent
aisément sur les infirmités et les misères d’autrui ( i ).
Kotzebue (2 ) , d après le major D. Luis, rapporte que ces mêmes
insulaires sont humains, affectueux, généreux et reconnoissans. Ils ont
la mémoire du coeur : reçoivent-ils en don un instrument utile, par
exemple, cet instrument prend et conserve parmi eux, comme signe inaltérable
de souvenir, le nom de l’ami auquel il est dû.
Quoique plusieurs individus fussent, ainsi que nous l'avons dit, af- Maladies
iectés de la lèpre, et qu’un, entre autres eût un sarcocèle d’une grosseur
extraordinaire, lair de santé dont brilloient tous les autres tendroit à
prouvér que leurs îies sont fort salubres. A Guam, nous en vîmes un
( r ) Lettres édifiantes.
(2) Voyage of discovery, in iSiy—iSiS, t. III,
Voyage d c l’U rank. — Ilistoncjue, T . II.