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lies Mariannes, d’assiga dans ie pays ; ii prend celui de Lrgan dès qu’il a au moins un
Industrie ^n de conservation,
manuracturiere.
Préparation des fiasses. — De temps immémorial les Mariannais savent
préparer le brou filandreux qui enveloppe la noix de coco, pour en faire
ces cordages de kair si connus aux Indes et dans tontes les parties de
l’archipel d’Asie. Le travail se réduit à battre et à laver à grande eau
cette espèce de bourre.
Voici, d’après M. Lamarche, de quelle manière on extrait la matière
filamenteuse de divers autres végétaux. « Dès que les fibres corticales des
jeunes branches du balibago ont été enlevées, ainsi qu’on le fait en France
pour l’écorce du saule et du tilleul, à l’époque de la sève montante, on
les met rouir pendant i o à i 2 jours dans une eau tranquille : ce temps
écoulé, on les retire, on les fait sécher, et l’on obtient une filasse très-
soupie, très-soyeuse, propre à servir aux mêmeiusages que notre chanvre.
» Pour avoir ia substance fibreuse de l’abaca et des autres bananiers,
on déroule l’une après l’autre les feuilles qui enveloppent leurs troncs ;
on les racle des deux côtés avec un instrument tranchant quelconque;
et quand les fibres sont a nu, on les lave à i’eau de mer, pour enlever la
partie ligneuse qui reste interposée entre elles : on les met ensuite sécher.
» Par ies mêmes moyens, on retire encore des feuiiles de l’ananas une
filasse blanche et soyeuse, très-propre aux ouvrages les plus délicats de
tissage et de couture. »
Ouvriers travaillant le bois. — Les anciens habitans, fort habiles dans
l’art du charpentage, s’appliquoient plus particulièrement à la construction
de leurs barques; nous entrerons plus loin, à ce sujet, dans quelques
détails.
Les charpentiers modernes comptent aussi à Goam des hommes fort
adroits. La scie, la hache, l’herminette, et un petit nombre d’autres outils
d’origine européenne , sont connus d’eux; cependant on ne peut s’empêcher
d’admirer leur intelligence et les ressources de leur esprit, lorsque, privés
d’un instrument qui nous paroîtroit indispensable ou d’une machine propre
à donner plus de précision à ieur ouvrage, ils savent y suppléer par quelque
moyen ingénieux de leur invention. En général, le même homme est
ici à-ia-fois charpentier, menuisier, ébéniste et tourneur.
Arts
mécaniques.
LIVRE III. — D e T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 4 5 7
Il n’y a point de luthiers proprement dits; mais plusieurs ouvriers Iles Mariannes.
sont assez habiles pour confectionner des flûtes , des violons, des guitares Industrie
et des basses. Les insulaires de Rota excellent sur-tont à faire ces der-
nières; aussi n est-ii pas rare de leur en voir porter en quantité à Goam,
pour les vendre. Les colons d’origine philippinoise sont aussi éminemment
adroits et inventifs ; presque jamais ils ne se montrent embarrassés quand
ils ont à faire quelque chose.
Ouvriers travaillant les métaux. — On ne compte qu’un seui maître
serrurier-forgeron à Agagna; mais il a cinq ouvriers et trois ou quatre
élèves , ce qui forme en tout neuf ou dix personnes qui travaillent le fer
et qui se transforment au besoin en armuriers et même en couteliers.
La ville est plus riche en orfèvres; elle en a six ou sept. Des médailles
de saints estampillées , des rosaires, des pendans d’oreilles, des bagues
grossières, de formes à-peu-près invariables; tel est le cercle des objets
sur lesquels leur routine est appelée à s’exercer.
Faut-il citer un malheureux chaudronnier, plus apte, dit-on, à mettre
des pièces à de vieux chaudrons qu’à en faire de neufs î
Maçons. — On compte à Goam une trentaine de maçons, qui sont en
même temps couvreurs. Convenablement dirigés, ils travaillent passablement
bien, et ne s’acquittent point mal non pius de la taille des
pierres. Des fours en brique, construits aussi par eux, nous ont paru ne
rien laisser à desirer [voy. pl. 68).
Cordiers. — Chacun selon ses besoins s’occupe de la confection des
cordages et des petites tresses [fla g ] qui servent aux amarrages. Le kair,
autrefois très en usage, a cédé maintenant le pas au balibago, filasse plus
souple, et dès-lors plus facile à manipuler; je crois pouvoir assurer que
le commettage se faisoit jadis comme il se fait encore, avec la main, sans
1 intermédiaire d aucune machine. Depuis que les Carolinois viennent
apporter régulièrement à Gtoam presque tous les cordages en kair nécessaires
au grément des barques mariannaises, la paresse des habitans les
incite à se dispenser d’y travailler eux-mêmes.
Tisserands. —-La plus grande partie des étoffes qui se consomment aux
Mariannes sont aujourd hui importées de Manille ; une ou deux personnes
seulement, ayant fait venir de cette dernière colonie à Goam des métiers