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la fait errer deux mois à l’aventure, arrive, dans l’état le plus déplorable,
sur la côte d’Ynarahan (pl. 59), où les trois hommes qui la montoient
reçoivent des Espagnols toute espèce de secours. Une carte de ces îles,
dressée par le gouverneur d’après ies informations que les naufragés lui
donnèrent, a'été conservée depuis dans les archives de Guam ( i ).
Le capitaine Mortlock, sur le Youug-William, reconnoît, en 17 1 5,
les îies Ronk, et passe entre Poulousouk et Poulouhot. L’année suivante,
le Ciiffiiell voit au Sud-Ouest de Yap les îles Lamoiiao-Ourou (2 ),-qu’il
prend pour les Matelotas, situées beaucoup plus à l’Ouest.
Nous avons dit qu’on connoissoit déjà aux Mariannes l’existence des
îles Gouliay; elles furent aperçues de nouveau, en 1797, pai' le navire le
Duff[3), qui les désigna sous le nom des Thirteen islands; le même vaisseau
eut aussi connoissance de quelques îles voisines de ces dernières et des
Palaos.
Plusieurs groupes des îles Ralik furent encore explorés sous les noms
d'îies Hunter, d’îles Lambert, d’îles Ross, &c. ; et l’année suivante, ie capitaine
Fearn passa auprès des îles Brown, déjà découvertes par Butler.
Le Nautilus visita, en 1799, les îles Odia, de la chaîne des Ralik, et
ttne portion des Radak ; tandis qu’Ibargoita, capitaine espagnol, rangea
de près Poulousouk , île qu’il revit encore deux ans plus tard, ainsi que
d’autres qui gisent au Nord de ceile-ià. La navigation de Lafita lui permit
de reconnoître à son tour les îles de la Passion, déjà découvertes par
Tompson.
D. Luis'de Torrès , respectable officier, né aux Mariannes, dont nous
aurons si souvent désormais à signaler l’esprit observateur et la rare
instntction, étonné de l’absence prolongée des Carolinois de Lamoursek
et de Gouliay qui, en 1787, lui avoient promis de revenir, profita du
voyage du navire la Maria de Boston (4 ) pour aller visiter, en i 804,
( 1 ) C e tte carte diffère peu de celle qui a été gravée dans notre Atla s nautique.
( 2 ) Keyt'z pl. 7 de l’Atlas précité.
(3 ) L e navire le D u f f est le premier q u i , sous les ordres du capitaine Wilson , ait été chargé
de transporter des missionnaires anglais aux îles de T a i t i , des Amis et Marquises. C est en
faisant son retour en Europe qu’ il traversa l’archipel des Ca roline s.
(4 ) L e vo y ag e de la jVIaria avoit pour but la pêche des holothuries, qui s o n t , comme on
s a it , les tripangs des Malais et les bichos d em a r des Espagnols et des Portugais,
LIVRE IIL — De T i m o r a u x M a r i a n n e s i n c l u s i v e m e n t . 87
ses anciens amis. Ce fut alors seulement que put être constatée la perte des lie s Ca roline s,
pirogues qui avoient quitté ces îles en 1788, et dont, jusqu’à cet instant, Histoire,
on avoit tout-à-fait ignoré le sort. Les naturels crurent long-temps que
leurs compatriotes avoient été massacrés aux Mariannes, et que telle
étoit ia cause de leur absence : D. Luis prouva l’innocence des Espagnols,
et engagea les insulaires à revenir à Guam; ils le promirent, et depuis
cette époque jusqu’à celle où se termine cette notice historique, iis y ont
paru régulièrement, en plus ou moins grand nombre.
Le navire anglais l'Océan explora, la même année, quelques-unes des
îles Ralik, qu’il désigna sous les noms de Lydea et de Margaret.
En 1806, Monteverde découvre les îles Lougoulos, puis l’île San-
Rafacl; et la frégate la Pala, un groupe d'autres îles dans l’O. N. O.
des premières , auquel on a donné plus tard le nom de Dunkin,
Une pirogue de i’île Roiik, égarée dans sa route, en 1807, fut jetée
sur i'Île Guam; elle portoit quinze personnes, auxquelles on fit un accueil
favorable: mais quelques salves d’artiilerie, tirées pendant une fête qui
se céiébroit alors, ayant répandu l’effroi parmi ces timides insulaires, ils
remirent en mer ia nuit, quoiqu'ils n’eussent à bord aucune provision.
Fleureusement ces pauvres gens rencontrèrent la flotte annuelle de Lamoursek,
dont ils reçurent des secours : le roi, en personne, se trouvoit
sur cette petite escadre.
La même année, le navire Hope signale le premier, dans le S. O. des
Ralik, l’existence de l’île Oualan, à laquelle on impose d’abord le nom de
ce vaisseau lui-même. Le brig E/'/2,î/ fait connoître, deux ans plus tard,
les îles Ehnore, Banham et Paterson, qui appartiennent toutes à la chaîne
des Ralik; puis le capitaine Mac-Askill, un groupe d’îles au Sud des
Arecifes ; celles-ci furent vues de nouveau , en i 8 i 1 , par le navire la
Providence.
Un vent d’Ouest violent pousse , en 181,3, pirogue des Gouliay
jusqu’à l’île Aur ( Aour ), appartenant à la chaîne des Radak. Kadu
(Kadou), un des hommes qui montoient cette pirogue, est rencontré en
18 16 par ie capitaine russe Kotzebue, pendant le cours de son voyage
autour du monde, et obtient de lui de curieux renseignemens. Le même
olficier complette, l'année suivante, i’expioration de la chaîne d’îies que