
Iles Ca roLne s, la végétation y soit pâle, et bien différente par conséquent de la belle
Productions.
verdure des Moluques ; enfin que l’abord en est difficile, à cause des récifs
qui les entourent. Mais nous savons qu’il n’en est pas toujours ainsi : il
y eu a de hautes , et plusieurs laissent entre les récifs des ports favorables
à la sûreté des navires. Nous nous bornerons à ces généralités,
(¡ue nous ne saurions dépasser sans sortir du pian que nous avons div
nous prescrire.
L’arbre à pain et le cocotier paroissent y être très-communs; ces grands
végétaux, avec le bananier et certaines racines farineuses, occupent, sans
aucun doute, un rang distingué parmi les élémens de la nourriture de
l’homme. Nous ne pouvons rien dire de pius sur les productions.de la terre.
La tortue, qui se plaît sur les rivages sablonneux, les coquillages., et une
grande variété d’exeellenspoissons, sont les seuls animaux qui paroissent
offrir des ressources alimentaires. La pouie domestique, naturalisée sur
quelques îies, n’y est que peu multipliée. On assure qu’on n’y voit aucun
quadrupède; ce qu’il faut peut-être entendre de celles des îles qui n’ont
que de petites dimensions. Les holothuries ou tripangs y abondent; mais
ies naturels iront fait jusqu’ici aucun usage de cette denrée si recherchée
des Chinois..
Température. — La moyenne de plusieurs jours d’observations thermométriques
, prises du 9 au 15 mars, et rapportées à la latitude de
7° 2o'Nord, nous a donné, pour ia température de J’air, 2 6 ^ » «t pour
celle de la mer, à sa surface,
Vents. ■—■ il n’est pas douteux que les Caroiines ne soient toutes piacées-
sous l’influence des moussons : celle qui souffle de l’Est amène le beau
temps; l’autre est accompagnée de tempêtes et d’orages. Le voisinage où
ces lies se trouvent des Mariannes, nous fait penser que ce que nous
dirons pius tard des vents qui régnent dans ce dentier archipel, sera égale-
meiK applicabie à celui des Caroiines..
MtTcoroIogio
§. I I I .
De Thomtne coTisidéré comme individu.
Quelque similitude qu’il soit permis de supposer e.xister entre les Carolinois
que nous avons observés et ceux des autres provinces, nous devons
prévenir que, dans ce qui va suivre, nous aurons plus particulièrement
en vue les Iiabitans des îles Poulousouk, Pouiouhot, Tamatam, Oila]-),
Fanadik, Satahoual, Gouliay, Goulimarao et Lamoursek, entre lesquels
nous n’avons remarqué aucune différence apprcroiable.
. Qualités physiques. — « La couleur de leur peau, dit .M. Gaimard,
est assez difficile à bien déterminer; on pourroit dire qu’elle est intermédiaire
entre le noir oiivâtre et le ronge cuivré. Ils ont en général
les cheveux longs, noirs, lisses ou crépus ( i ) ; plusieurs ies ont ramassés
derrière la tête; chez d’autres, ils tombent majestueusement sur
les épaules en boucles élégantes, qui ne sont point le produit de l’a r t ,
et que l’on voit flotter au gré du vent. Ces insulaires, d’une tailie assez
ordinairement au-dessus de la moyenne, sont musculeux, forts et bien
constitués; quelques-uns sont grands, bien faits et fort beaux hommes;
ils ont les traits réguliers, le front haut, les yeux vifs, variant du gris au
noir; le nez bien dessiné, quoique peut-être un peu large à sa base; la
bouche grande, sans être disproportionnée, et garnie de dents cbiouis-
santes de blancheur; les lobes des oreilles percés d’une ouverture tellement
grande, qu’ils descendent presque sur les épaules; ieur physionomie,
enfin, est intéressante , spiritueile et douce. La barbe n’a pas ia
même forme chez tous les individus ; ies uns l’ont très-forte et réunie
aux favoris , d’autres, et c’est ie plus grand nombre , n’en laissent subsister
qu'une touffe au menton ; quelques-uns ont des moustaches qui , dans ce
cas, sont assez longues ( 2 )..
( 1 ) Nous avons v u , dans une des plus grandes piro gue s, un vieu.x homme à cheveux
blancs..
( a ) L e P. Cantova , dans les Lettres édifiantes, parle ainsi de quelques Ca rolinois -¡ui vinrent
de F arroïlep à t .u am , en 1 7 2 1 .- « Ces [euples sont bien pris dans leur t.aiHe ; ils i’ont haute
lie s Carolinesi