
i ¡ili!
lie s Mariannes. dans un mastic commun. Il est permis de douter que la couverture de
D e l’homme plâtre dont Anson a cru les voir revêtus ait jamais existé; toujours esten
ami e. certain qu’il n’en reste maintenant aucune trace : ieur surface a la couleur
grisâtre et même la dureté du rocher, tandis que l’intérieur est cassant
et presque friable ( i ).
* » Non loin de là, on voit beaucoup d’autres ruines; mais les piiiers
en sont incomparablement pius petits. Dans un endroit, ils sont alignés,
et formentune avenue de plus de 200 toises [ jp o ™ ] de longueur, sur
uñe direction Est et Ouest : l’un d’eux étoit entouré des branches d’un
figuier multipliant. Toutes ces constructions, au reste, paroissent être
composées des mêmes matériaux, et sont plus ou moins dégradées par
le temps. Sur les montagnes, dans les plaines, sur quelque point de l’île
en un mot qu’on aille, par-tout on trouve de ces débris en grand nombre,
preuve évidente de l’étendue de la population ancienne.
» Je pense que ies grands piliers que j’ai décrits plus haut n’ont pu
appartenir qu’à un édifice public, car il y a une différence trop sensible
entre leurs dimensions et celles des autres ouvrages de cette nature.
La plupart de ceux qui sont disséminés sur ia surface de l’île n’ont pas
au-delà de 6 à 7 pieds [ i™,9 5 à 2 '",2 7 ] de haut; il y en a de plus petits
encore. On ne peut s’empêcher de reconnoître qu’ils ont, à une époque
parties de ces p ilie r s , nous les rapporterons i c i , en pieds français et en mètres;
Py ramid e.
Base inférieure rectangulaire.
C ô té latéral........................................... . = T t a ,62.
C ô té transversal................................. I , 14 .
supérieure carrée.
C ô té du carré...................................... . = 3. 1/2 = I ,14 .
Hauteur du tronc de pyramide. , 5 ,20.
Chapiieau.
H auteur v e rtica le ................................ — 4. — I ,30 .
Diamètre supérieur............................. = 7. = 2 ,2 7 .
( Voyez pl. 8 , fig. a , b e x c .)
( I } ce Ju sq u ’ i c i , dit encore M . B é ra rd , je n’ai parlé que des grands piliers qui sont réunis en
deux files comme les colonnes restantes d’un ancien édifice. N ous en avons rencontré d’autres,
mais moins élevés et moins gros. Près de la grève la plus voisine du m ouillage , on remarquoit
un pilier unique et assez grand, placé au milieu d’un tas de ruines. »
LIVRE III. — D e T im o r a u x M a r ia n n e s i n c l u s iv e m e n t . 3 i 5
reculée, servi de supports à des toitures d’habitations ; en effet, leurs lie s Mariannes,
ruines reçoivent encore aujourd’hui, dans le pays, le nom de casas de los De D’ omme
antiguos [maisons des anciens]. »
Quant à ceux qui se font distinguer par une ampleur et une élévation
beaucoup pius considérables, iis avoient pour objet, d’après la tradition
locale, de supporter la toiture de vastes hangars destinés à mettre à
l’abri du soleil les pirogues halées momentanément sur le rivage ( i ) : on
cite néamoins des chefs puissans qui en avoient fait ériger de la même
nature , pour donner à leurs demeures une apparence plus somptueuse.
A l’aide des renseignemens qui m’ont été fournis à Goam , j’ai cherché
à donner une idée d’une de ces maisons monumentales, et j’en présente,
sur la pianche 8 i , les élévations, le pian et la perspective. Un fort plancher
soutenu par des piiiers, et ayant au milieu une large ouverture par
iaquelle on monte, servoit au logement de la famille : ià étoient contenus
les lits, les provisions et les objets précieux. Le dessous formoit une espèce
de hangar, où l’on se tenoit pendant le jour et où l’on travailioit. On remarquera
que le toit, qui descendoit fort bas, ombrageoit cette partie
inférieure de i’édifice, et y entretenoit une fraîcheur toujours agréabie
dans les régions équatoriales. Probablement, ainsi qu’on le pratique aux
îles Caroiines (2) et aux Sandwich, le sol étoit recouvert d’une couche
de pierres, de gravier ou de coquillages, sur laquelle on piaçoit queiquefois
des nattes, pour le rendre moins accessible à i’humidité.
Notre planche 8 i contient en outre une esquisse de la disposition des
maisons ordinaires des temps antiques. A gauche , sur la même planche,
se voient encore l’éiévation et ie plan d’une des maisons actuelles du plus
grand nombre des habitans, et déjà l’on peut y reconnoître une sorte
d’imitation de l’architecture européenne. Ainsi que dans les habitations
( I ) Nous v e r ro n s , dans une autre partie de ce chapitre, que l’usage de ces grands hangars se
conserve encore à Goam ; comme autre fois, ils sont supportés par des piliers en p ie r re , mais
maçonnés à la manière européenne. Kn gén é ral, ces hangars paroissent plutôt destinés aujourd’hui
à mettre les ouvriers à l’ab ri, ou à servir de lieu de réunion pend ant les jours de fê te ,
qu’à recevoir des pirogues.
( 2 ) Les maisons de R a d a k , dans l’archipel des îles C a ro lin e s , dit le capitaine Kotzebue ,
sont de simples hangars avec un plancher plus élevé où se logent le bagage et les effets; de
p lu s , des huttes en forme de tentes rondes. L e sol est recouvert de petits fragmens de corail
et de coquillages. ( Voyage autour du monde, t. I l l de la traduction anglaise .)
R 1- *