
Ile s Mariannes. vie comme en pleine terre , sont des accessoires au tableau qui peut-être
F ertilité du sol ; ne le déparent pas. La côte Nord, où il y a des plages de sable assez
productions. ^ ^ ^ ^ ^ • , • , , t f , etendues, est parsemee de cocotiers depuis le bord de la mer jusqu au
pied de la montagne; de là jusqu’au sommet, se développe une forêt
non interrompue.
Tinian. — » Quand on arrive du côté du Sud-Ouest, l’aspect de Tinian
n’a rien d’agréable; puis, à mesure qu’on approche , on distingue de distance
en distance un peu de verdure , et quelques grands végétaux sur les
montagnes ; tout le reste est couvert de broussailles et d’arbres secs , qui
donnent au sol une couleur jaunâtre. Aussi, dans nos courses, avons-
nous rarement rencontré ces sites délicieux que les descriptions brillantes
de nos prédécesseurs nous avoient fait espérer de découvrir à chaque pas.
Le terrain qui avoisine la mer, en face du village de Sanharom (pl. 59),
est mêlé de sable et de gravier; vers l’intérieur, il prend nne teinte de
plus en plus rouge, et se montre propre à recevoir toute espèce de semences.
Rien n’est singulier comme l’aspect de ces plaines arides, en présence
d’un sol qui paroît bon et très-convenable à l’agriculture.
» Sur quelques points sont accumulés de grands arbres morts et
renversés; sur d’autres, végètent un petit nombre d’arbustes et des
plantes qui s’élèvent à peine de terre; on diroit qu’un vent brûlant a tout
dévoré. Cependant, et d’après ces débris mêmes, tout porte à croire que
le pays a été jadis bien boisé, et que peut-être les rédacteurs du Voyage
d’Ansoii n’ont pas tant exagéré sa fertilité qu’on seroit tenté de les en
accuser au premier abord. L ’état languissant de la végétation a sans doute
aujourd’hui pour principale cause la grande rareté de l’eau douce sur la
surface de l'île, provenant à son tour de la destruction trop grande des bois.
» La densité des forêts qui tapissent le sol montueux de la partie Sud-
Est de Tinian, la rend en divers endroits inaccessible. » (M . Bérard.)
Saypan. — Nous ne donnerons pas des détails aussi circonstanciés sur
l’ile Saypan , où nos observateurs n’ont pu descendre : considérée à
quelque distance au Large, la végétation y paroît magnifique; ainsi nous
ne saurions douter qu’elle ne soit susceptible d’offrir de grandes ressources
à une nombreuse population.
Iles du Nord. — Les îles qui gisent au Nord de Saypan, nous ont, en
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général, paru peu fertiles, et quelques-unes même frappées d’une stérilité lies Mariannes,
complète, si toutefois il est possible, et nous avons fait souvent 1 expé- ’
rience du contraire, de bien juger des objets vus à grande dislance.
Peu de pays sont aussi favorisés que ies Mariannes, sous le rapport Végétaux,
des substances végétales propres à la nourriture de l’homme : plusieurs
espèces d’arbres à pain, de palmiers, de bananiers, d’ignames, diverses
autres racines farineuses, le riz, le maïs enfin; telles sont les principales
ressources alimentaires qui viennent comme à l’envi s’offrir à ses besoins.
Nous ne répéterons pas ce que déjà nous avons dit du cocotier dans
notre description de Timor ; on l’emploie ici aux mêmes usages, ainsi
que l’aréquier, qui donne aux consommateurs son fruit pour leur betel
et son chou pour ieur table. Le cycas, palmier très-multiplié, fournit
aujourd’hui une abondante provision de fécule : c’est seulement depuis
l’arrivée des Espagnols que les naturels ont appris l’art d’extraire oette
substance nutritive, et de la dépouiller du suc délétère qui jusqu alors
leur en avoit interdit l’usage.
L’introduction du maïs est encore plus récente; on la doit au gouverneur
D. Tobias, qui apporta cette graminée de Manille en 17 7 i. Le riz,
n’en déplaise à quelques voyageurs, est ici indigène : ie nom mariannais
qu’il conserve en est un indice presque certain, que confirme d’ailleurs
l’usage avéré qu’en faisoient, comme nous le verrons bientôt, les habitans
primitifs. . ,
Le rima et ie dogdog, arbres de la même espèce et dont ii existe ici
de chacun deux variétés, fournissent, le premier sur-tout, un fruit
abondant et précieux pour la nourriture des insulaires , à laquelle contribuent
non moins utilement une fouie de racines féculentes quils désignent
par les noms de dago, nika, sont, piga , papao, haha, gap gap, Sic.
Les fruits indigènes n’étoient pas en grand nombre; mais les Espagnols
en ont naturalisé plusieurs à Goam , parmi lesquels on compte la
mangue, l’orange, ie citron, l’ananas, la goyave, ia grenade, le raism, &c.
Considérée dans ses rapports avec l’architecture navale et les arts industriels
, la végétation des Mariannes n’est pas non plus sans importance.
Beaucoup de bois qui conviennent à la construction des vaisseaux ;
diverses plantes textiles propres à la fabrication des cordages ou des
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