
I
1 les des Papous. sâtre, translucides sur les bords , semés quelquefois de cavités tubulaires,
Géologie. d’où l’on pourroit conclure que ies masses qui offrent cette particularité
auroient été des madrépores très-volumiijeux, dont la contexture animale
a tout-à-fait disparu ( i ).
f , Calcaires évidemment madréporiques , dans iesquels ie tissu animal, quoique
presque effacé, est encore reconnoissable. Ils sont blancs ou d’un blanc
grisâtre, en partie composés de masses fréquemment cellulaires, d’une
cassure inégale et raboteuse, ou à grains spathiques, dont l'éclat
contraste avec le fond terne de la roche.
g . Calcaires compactes différemment imprégnés de fer hydraté rougeâtre,
figurant des agglomérations remplies de cellulosités, qui la rendent,
à l’extérieur, semblable à une scorie volcanique ; ce n’e s t, au fo n d ,
qu’une variété accidentelle entre les échantillons e et f
Ces calcaires renferment quelquefois des amas ou des veines de carbonate
de chaux fibro-iaminaire , d’unbianc jaunâtre, parfaitement cris-
tailin, et épaisses de plus d’un décimètre.
V aig iou . Cette lie , dont nous avons mentionné pius haut i’étendue, étant à peine
séparée de Rawak, il est à présumer que ses hautes montagnes sont aussi
de même nature.
Notre opinion à cet égard est confirmée par les,remarques de M. Duperrey,
qui n’a vu, sur tous les points où il a pu débarquer, que des
roches schisteuses d’une couleur tantôt noire et tantôt verdâtre ; les premières
étoient toujours rongées par ia mer, tandis que les secondes opposoient
aux plus fortes lames une barrière pour ainsi dire indestructible.
II résulte des observations faites par M. Quoy, pendant sa course dans
le havre Boni, que les iieux qu’il a visités ont pour base un schiste de
première formation, bleuâtre, méiangé de nombreuses portions ferrugineuses
qui se sont arrondies; que l’inclinaison des couches s’approche de la
verticale, et que leurs parties les plus exposées à l’air tendent évidemment
à ia décomposition. Le même naturaliste y a trouvé encore des veines de
feld-spath considérables; et dans le lit de la rivière qui coule en face de
i’île Boni, des cailloux roulés dont voici les échantillons :
( i ) C e s ca lca ires rappellent, plus ou moins pa rfaitement, certains calcaires compactes des
terrains zoolithiques d’Europe.
/;. Beau jaspe rouge , avec quelques veines peu distinctes de quartz blanc,
i. Ja spe b ru n , avec des veines de chaicédoine laiteuse. ^
M. Duperrey, qui a exploré, dans les environs de notre mouillage,
ies côtes de Vaigiou, y a découvert un nombre considérable de grottes ,
et entre autres quelques-unes assez grandes pour que les canots pussent y
pénétrer; elies étoient remplies de stalactites, et quelquefois de colonnes
ou de piliers fort curieux qui en soutenoient la charpente et prévenoient
les ébouiemens : dans celles qui étoient les pius exposées à la houle, la mer
s’engouffroit en se brisant avec un bruit épouvantable. On peut dire,
avec cet officier, que, sur toutes les côtes rocailleuses de l’île, les bords
sont déchiquetés de ia sorte ou minés à d’assez grandes profondeurs :
quelquefois, comme au cap des Grottes ( i ) , ces enfoncemens communiquent
entre eux, et présentent à l’oeii des espèces de iabyrinthes
dont il est impossible de démêler les ramifications. Ce sont toujours,
comme nous l’avons dit, les roches dun schiste noirâtre qui sont minées
de la sorte.
Telle est la composition de la pointe Nord-Est de la baie de Kabaréi,
située à l’E. S. E. de Rawak, et sous laquelle par conséquent la mer
exerce la même action. Au Sud-Ouest, et tres-pres de cette pointe,
M. Duperrey a visité une grotte dont ia voûte n’a pas moins de cent pieds
de hauteur au-dessus du niveau des eaux; 1 entree en est petite, mais se
développe beaucoup à l’intérieur, dans ie sens meme de ia cote. Cet officier
y a pénétré en canot : la mer étoit on ne peut pas plus belle ; et vers le
milieu de ia largeur, ie long des parois , ii trouva 7 brasses d’eau sur un
fond de sable gris foncé.
A l’extrémité opposée, c’est-à-dire à droite en entrant, de petites
plages de sable s’inclinent vers la mer par une pente très-rapide.
Dans cet antre solitaire régnoit le plus grand silence, qu’interrompoit
seulement la chute de quelques gouttes d’eau qui s’échappoient de la
voûte par intervalles.
Ainsi qu’il l’avoit déjà remarqué dans un des enfoncemens de la côte
de Vaigiou, à l’Ouest de Rawak, un banc ou trottoir naturel en corail et
( 1 ) Voyez îa planche n.° 3 de notre Atla s nautique. L e cap des Grottes g ît, sur V a ig io u ,
directement au Su d de l’extrémité Sud-Ouest de l’île ilan ou a ran .
Voyage de r Uranie.— Historique. T . 11. F
lie s des Papous.
G éologie.