© GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
de l'Oulou-sou jusqu'à son embouchure, le Soanur-sou peut
avoir 43 lieues environ, tandis que la distance entre sa
source et son embouchure n'a pas en ligne droite plus de
15 lieues; il fait donc presque trojs fois la longueur de
la route qui le conduirait de sa source à son embouchure.
Près du village Gurdjuc-koï, qui est déjà au pied du
revers septentrional de l'Ala-dagh, l'Oulou-sou a 1409 mètres;
et comme il parait sortir de la montagne un peu audessus
de ce village, on pourrait admettre que la source
la plus élevée du Soanur-sou a de 1450 à 1500 mètres
de hauteur. A Gurdjuc-koï, l'Oulou-sou coule entre des
rives sablonneuses et basses, mais avec assez de rapidité,
et il n'est presque plus guéable.
Près de Baëndir sa hauteur est de 1043 mètres, mais à
Hamamlu, qui n'est qu'à une lieue de distance de Baëndir,
il n'a que 986 mètres, et un peu plus loin, au nord-est de
Hamamlu, 698 mètres. A mesure que la rivière avance
vers le point d'où elle revient pour ainsi dire brusquement
sur ses pas, elle devient de plus en plus rapide, et revêt
en même temps tous les caractères pittoresques d'un torrent
des Alpes, mais sur une très-grande échelle. C'est ainsi
qu'à Hadji-Abbas on la voit se précipiter au milieu de rochers
inaccessibles qui ne laissent qu'une seule ouverture
du côté de l'embouchure du Gheukagatch-sou ; aussi c'est
le seul endroit où l'on puisse traverser la rivière par un
pont d'assez mauvaise construction. Là où il reçoit le
Wirancher-sou, c'est-à-dire à peu près à 14 lieues de son
embouchure, le Soanur-sou (cap ici il ne s'appelle plus
Hamamlu-sou), a une hauteur de 622 mètres. Je ne l'ai
pas longé au delà de cet endroit, et ne puis par conséquent
f
CHAPITRE IV.
rien dire sur la partie de la rivière comprise entre son embouchure
dans le Filias-tchaï, et l'endroit où il reçoit le
Wirancher-sou ; cependant on voit déjà par les faits bypsométriques
que je viens de présenter, que depuis l'Oulou-sou
(en admettant la hauteur de sa source à 1500 mètres), jusqu'au
Wirancher-sou, c'est-à-dire sur une ligne de 27 lieues
environ, la différence des hauteurs est de 878 mètres, ce
qui donne une pente de plus de 24 mètres par lieue.
Nous ne pouvons quitter cette intéressante rivière, presque
inconnue jusqu'à aujourd'hui dans son ensemble, sans
signaler quelques-uns de ses affluents, parmi lesquels les
principaux sont le Tcherkess-sou, l'Aratch-sou, le Wirancher
sou et le Gheukagatch-sou.
Le Tcherkess-sou 1 a sa source à 10 lieues environ au
sud-çudrest de Hamamlu, dans la proximité du village de
Karadjaeurène, sur le revers septentrional du rempart qui
borde au nord-nord-est la vallée de Xchenguéri. Jusqu'aux
parages de Tcherkess sa direction moyenne est de l'est à
l'ouest, puis il décrit une courbe et se relève au nord-nordest
pour opérer sa jonction avec l'Oulou-sou ; il est presque
partout guéable, bien que le mouvement de ses eaux soit
assez rapide à cause de la fort? pente que possède son lit ;
aussi dans les parages de Tcherkess, c'est-à-dire à plus
de 4 lieues de son embouchure, sa hauteur est encore de
1119 mètres, tandis qu'il n'en a que 986 à son embouchure
même, près àe Hamamlu, où il se précipite dans un
1. 11 est aussi appelé par les gens du pays Qulou-sou; mais comme ce nom
s'applique également au petit torrent (pie nous avons décrit comme source, du
Soanur-sou, nous préférons lui conserver le nom de Tcherkess-sou, d'après celui
de la ville limitrophe ; de plus, nous lui affectons exclusivement ce nom jusqu'aux
parages de Hamamlu où il débouche dans le Hamamlu-sou, que les gens du pays
appellent aussi quelquefois Tcherkess-sou. f