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il coule jusqu'au Keupru-sou, puis traverse Wezir-Keupru.
Il va se joindre, à 8 lieues environ au nord-est de cette
ville, avec le Stavros-tchaï, pour former une petite rivière
qui tourne au sud -ouest et se jette dans le Kizil-irmak, à
10 lieues environ au nord-est de Wezir-Keupru. Jusqu'à
cette ville, le Keupru-sou est assez rapide, et son volume
d'eau, même en été, est sujet à de grandes variations;
pendant l'hiver, il inonde quelquefois les campagnes environnantes.
Le Stavros-lchaï a également sa source dans le Taouchandagh,
mais $f une hauteur beaucoup moins considérable
que le Keupru-sou; il court presque parallèlement à ce
dernier. Le lit du Stavros-tchaï est fort large, cependant il
ne renferme en été qu'un mince filet d'eau. A trois lieues
à l'est de Wezir-Keupru, la hauteur de la vallée .est de
401 mètres.
Maintenant que nous avons terminé la description, du
Kizil-irmak et de ses affluents, nous pouvons jeter un coup
d'oeil sur le rôle qu'il a pu jouer dans l'antiquité, qui savait
tout aussi bien que nous que cette rivière; était la plus
considérable de toute l'Asie Mineure, sans cependant lui
vouer une attention proportionnée à son importance. En
effet, il est assez singulier que le .plus grand cours d'eau
de l'Asie Mineure soit précisément au nombre de ceux
sur lesquels les anciens nous ont laissé le moins de renseignements
positifs. Strabon ' se contente de nous apprendre
que le nom de Halys vient du mot grec qui signifie saline ;
airo TGIV aXuv, parce que le sol que traverse cette rivière est
imprégné de sel.
C H A P I T R E IV. «¡ F
Ce nom parait avoir été conservé avec plus ou moins de
modifications jusqu'au XVe siècle, puisque dans le recneil
de Rarmizio P l e reconnaît quelquefois sous talonne estropiée
de Lais. ,, . . „ .
Jornandès l'appelle Alis5j Vibius Sequester » Ah et Halys,
Edrisi tantôt E i - W e t tantôt Ah,| Aboulfeda* le nomme
m « Procope, Çedrènè6', Constantin Porphyrogénèle,
Cantacrizène, et 'en général presque tous lès auteurs
byzantins, écrivent Halys ou Alys. " S I
Les écrivains les plus considérables de l'antiquité n ont
eu qu'une idée pins'ou moins obscure, plus ou moins
fausse des sources du Halys. Hérodote? les place enCillcie,
Pline 8 au pied du TauruS, et conduit le fleuve à travers la
Cataonie; Strabon9 dans la grande Cappadoce, - toutes
désignations ou complètement erronées ou très-vagues.
Dans le moven âge, la confusion, à cet égard, devient
encore plus grande; et si ce qu'Aboulfeda dit là-dessus
pouvait être c o n s i d é r é comme l'expression des notons que
l'on avait à cette époque relativement au Halys, il faudrait
en conclure, qu'au xiv" siècle cette rivière était pour l'Europe,
ainsi que pour l'Orient-, àl'état de mythe, car le géographe
arabe la fait sortir des. montagnes voisines de la
lille d'Alaya, en lui donnant une direction du sud au nord,
ce qui .couperait presque toute la péninsule en deux portions,
dont celle de l'ouest serait en quelque storte une île.
. | l I l K i « . c - , P- 6 e . H . éd.-de J t | ~ .
3 . G i o j r . d'Edrisl, ttad. d e l ' a r a l e p a i Am. J a u t a l , yoI. H , p . S05.
4" Ibid., p. 394. ' ' " '
S . L a Giogr. d'Ai., I r a i . p a r B e t a a n d , t. I , p . 64.
g vol. I, p i 241-24*, éd. d e Bonn.
i, L. 1..V.J. - 9-1.. »«•