<84 GÉOGRÀ'PHIE PHYSIQUE.
Le Ghenk-irmak prend sa source sur le revers occidental
de l'Ilkas-dagb, à 10 lieues environ au sud de la ville de
Kastamouni, il porte dans son cours supérieur le nom de
Kara-sou. La hauteur de ses sources doit être bien au-dessus
de 1000 mètres, car en entrant dans la vallée de Kastamouni.
l'attitude de la rivière est encore de 979 mètres. Le
Kara-sou descend de la montagne avec beaucoup de rapidité,
en se précipitant à travers un lit' étroi t et profond ; mais
dans la vallée de Kastamouni il n'a déjà plus le caractère d'un
torrent alpestre, et le perd complètement à mesure qu'il s'éloigne
deKastamouni et qu'il tourne à l'est, en conservant cette
direction jusqu'à son embouchure. Entre Tach-keupru et
Boyabad, ses rives deviennent quelquefois assez abruptes,
à cause des montagnes qui se rapprochent de la rivièrecependant,
pour la plupart, cette dernière en est séparée
par des surfaces planes, quoique souvent assez étroites.
Un des points où la rivière se trouve le plus rétrécie par
lés montagnes, forme le défilé Karadéré qui se trouve au
sud-est de Boyabad, près de Bèykoï, situé à côté de l'embouchure
du Gheuk-sou dans le Kizil irmak.
Ce défilé, fort pittoresque, possède toutes les conditions
pour avoir une haute importance stratégique, car il constitue
un des passages principaux qui conduisent de la région
littorale dans l'intérieur de la Paphlagonie. La largeur
moyenne du Gheuk-sou est de 12 à 15 mètres; sa profondeur
dépasse rarement un mètre, et le plus souvent n'est
que de 6 à 8 décimètres, aussi est-il partout guéable en été,
où l'on ne fait guère usage des ponts qui se trouvent dans
plusieurs endroits, et qui, comme nous l'avons déjà observé,
sur presque tous les Cours d'eau de l'Asie Mineure, n'ont
qu'une signification hivernale, et sont dédaignés dans la
CHAPITRE IV. 18 8
belle saison. Parmi ceux qui traversent le Gheuk-irmak, le
pont de-la ville.de Tach-keupru (Pont dr pierre), a laquelle
fl a donné son nom -, fait une exception avantageuse a ce
aeure de construction si négligé en Turquie.
Au nombre des affluents du Gheuk-irmak, nous ne mentionnerons
que le Karadéré-sou, dont nous avons exploré le
cours supérieur, et qui, selon les assertions desgens du pays,
débouche dans le Kizit-irinak, près de la ville de Boyabad,
ce qui lui donnerait une longueur d'au moins v.ngt lieues.
Le Karadéré-sou à sa source dans • régions élevées de
rilkas-dagh, à une hauteta de 1861 mètres ; il n'est composé
que de d e u x très-petits ruisseau* qui sourdent de dessous
tes rochers. En coulant le long du massif central delà
montagne, ils forment chacun une petite vallée, et-, a une
hauteur de 1396 mètres, ils se réunissent en un torrent qui,
après avoir quitté les régions alpestres, tourne à l'est et se
¿¡rise parallèlement au Gheuk-irmak, dont I est séparé par
la chaîne du Sarykavak-dagh. Là où le Karadéré-sou tourne
à l'est, c'est-à-dirè à „ne distance de 2 lieues environ au
sud'snd-est de Kastamouni, sa hauteur est de 4068 metres,
Ce torrent est assez rapide, et offre quelquefois une profondeur
de 2 à 3 mètres. -
Le dernier affluent que reçoit le Kizil-irmak avant de terminer
son long cours, est la petite rivière formée par la
réunion du Keupru-sou et du Stirvros-tchaï. Le Keupru-sou
vient du massif central du Tâonchan-dagh,- où sa source se
trouvé à une lieue et demie au-dessous du petit village
alpestre Chehler, à une hauteur de 1612 mètres; >1 n y
figure que comme un mince filet d'eau qui, renforcé par
d'autres sources, descend, sous forme d'nn ruisseau, dans
une vallée dirigée de sud-ouest au nord-est, dans laquelle