! 8 S GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
peu connues aux plus grands écrivains de l'antiquité ces
régions si florissantes alors;, et tant il est vrai qu'aujourd'hui
qu'elles ne sont plus que l'ombre.du passé, et
qu'elles commencent à devenir à peine accessibles aux
explorations des savants, l'incertitude et même l'ignorance
à leur égard n'en doivent paraître que plus excusables.
Au Selendji-tcbaï succède le Kalédéré-sou ; c'est un trèspetit
torrent qui traverse du nord-nord-est au sud-sudouest
une pittoresque vailée creusée dans le Cragus.
Ainsi que depuis Alaya jusqu'au cap Anémour, le littoral
cilicien ne nous avait offert que des cours d'eau très-peu
considérables dont nous avons signalé les principaux, de
même la çôte comprise entre le cap susmentionné et je promontoire
Lissan el Capé (Zephyrium promontorium) ne
nous présente pas, sous ce rapport, une plus grande importance,
et nous allons également nous contenter d'indiquer
ceux des petits torrents qui peuvent offrir le plus
d'intérêt. Le premier qui se présente en allant du cap Anémour
à l'est, est l'Anémour-tchaï, qui.débouche à deux
lieues environ au nord-est du cap du même nom. 11 descend
du revers méridional de la chaîne d'Imbarm, et peut
avoir de sept à huit lieues de longueur; sa direction
moyenne est du nord-nord-ouest au sud-sud-est. Dans son
cours supérieur, il est fortement resserré par les montagnes,
et traverse souvent des gorges profondes, mais en
approchant delà côte, il se déploie dans une belle plaine
où il se divise en plusieurs bras, qui occupent une surface
considérable. Au coeur de l'été, il est parfaitement guéable,
mais les, premières pluies de l'automne suffisent pour le
grossir comme par enchantement. Après l'avoir traversé à
cheval vers la fin dn mois d'octobre, je fus étonné, en m'y
CHAPITRE VI. .
présentant le 6 novembre, de le voir rouler avec impétuosité
un volume d'eau, qu'il m'était impossible de franchir
sans inonder mon bagage. Force me fut d'attendre l'arrivée
d'une caravane que nous avions devancée de quelques heures,
et nous en. profitâmes pour placer nos effets, et-iious
jucher nous-mêmes sur le dos voûté de quelques énorme^
chameaux, tandis que nos chevaux avaient de la peine s
faire la traversée à la nage, où la rapidité de la rivière et
surtout les inégalités de son, lit caillouteux,, tantôt ..leur
faisaient toucher le fond, tantôt les replongeaient dans des
excavations profondes» ,,. ,. [ _ , b m
Il est probable que YArymagdus de Ptolémée est l'Anémour
tchaï d'aujourd'hui.
Après l'Anémour-tchaï yient lo Soflat-tchaï, qui débouche
à deux lieues et demie au nord-est du premier. 11
est bordé de hauteurs dont l'une se trouve couronnée par
les ruines du pittoresque château, connu dans le pays spus
le nom de Soflal-kalessi. Le petit torrent est assez rapide,
et fort rarement guéable, même en été. Il est traversé par
un pont en pierre.
Non loin du Soflat-tchaï, on voit le Mélas-sou déboucher
dans la baie pittoresque située.à l'est de celle de Kalendria.
Il vient des revers de la chaîne d'Imbarus, peut avoir six
lieues- environ de longueur, et coule du. nord-nord-ouest
au sud-sud-ouest. 11 n'a que très-peu d'eau en été; et.
lorsque je. le traversai au mois de novembre, son lit se
trouvait complètement à sec.
A peu de. distance au nord-est du.cap Zephyrium, commence
toute une série de cours d'eau plus ou moins considérables
qui nous conduiront jusqu'au golfed'Alexandrette.
Le premier est l'Ermének-squ, qui débouche s 'rois