GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
cuter Jhrahim-Pacha, et qui, selon M.RusSegger, témoin oculaire,
rendent ce passage praticable même pour la cavalerie.
La masse du Boulghar-dagh, vue du haut de l'Ala-Tépéssi,
se présente d'une manière plus imposante que l'Aladagh,
qui parait ne pas atteindre la hauteur du premier
tandis que les sommités du Kermès-dagh s'élèvent au-dessus
de l'un et de l'autre.
Les contre-forts méridionaux du Boulgar-dagh s'étendent
bien avant dans les vastes plaines de Tarsus et d'Adana, où
lis forment localement des groupes assez considérables, et
offrent la transition la plus brusque que l'on ait jamais .observée
peut-être, entre le type des régions alpestres et celui des
régions chaudes, car M. Ainsworlh2 a trouvé, le 1" décembre,
la température de la plaine d'Adana de 22° 23 centigrades
à l'ombre, et de 46" 67 au soleil. De n.êmeja vallée
de Guzel-Thorré (Thoroglou) qui traverse le Boulgar-dagh
et forme, après le Gulekboghaz le passage le plus important
à travers le Taurus, se termine à cinq lieues environ à
l'ouest de Tarsus et à deux au sud de la côte, par une pente
naturelle qui a tous les caractères des.régions alpestres les
plus sauvages.
Les limites entre Boulgar-dagh et l'Ala-dagh sont trèsrdifficiles
à déterminer. A son extrémité orientale le Boulgar
dagh se dresse en rochers sourcilleux séparés par des
gorges profondes, dont une, entre autre, forme les fameuses
Portes Ciliciennes, les Piloe Cilicioe; au nord-est de ce défilé
le massif montagneux plonge d'une manière abrupte dans
la vallée où se précipite le Tchahyt-tchaï.
Le Kizil-dagh, qui constitue la paroi sud-est de cette
1. Russegger, loc. cit., p. 509.
2. Travels in Asia Alinor, etc., vûl. II, p, 80.
CHAPITRE VIH. 4, 8
vallée, peut déjà être considéré comme une des extrémités
méridionales de la longue chaîne de l'Ala-dagh, chaîne
dont le noyau central est composé d'une foule de masses
pointues et sourcilleuses parmi lesquelles se font remarquer,
par leur élévation, l'Apich-Kardagb, qui a près de
3400 mètres de hauteur ; le Bos-dagh, le Masmehu-dagh, et
le Karanfil-dagh. Ces montagnes ne Constituent qu une partie
des groupes nombreux qui composent le noyau central
de l' Ala-dagh, en formant une bande de deux lieues de largeur
movenne, sur seize lieues environ de longueur avecm
direction dominante de sud-sud-ouest au nord-nordest.
Cette bandé se présente sous la- forme d'un coin dont
la partie dilatée est tournée au nord-est, et a souvent jusqu'à
quatre lieues de largeur, tandis que la partie rétrécie
en a de une à « e 1 demie. La longueur et ta largeur
dé ce massif central gagneraient considérablement en dimensions
si l'on tenait -compte de leurs développements
latéraux, qui acquièrent somvent des p roposons tellement
grandes, qu'il devient impossible de déterminer le point de
séparation entre le noyau central et les parties qui s y rattachent.
Ce n'est que torique l'on considère le groupe de
l'Ala-dagh à use distance considérable, que l'on voit disparaître
tous ces innombrables détails et accessoires qu.,
vus de près, ne -permettent pas d'embrasser d'un seu coup
d'oiil et d'apprécier à leur véritable valeur les massifs élevés
qui constituent le noyau central et les points dominants
de la chaîne. Us reprennent toute leur importance quand
on les aperçoit se dessinant sut un horizon lointain. Ainsi
en me rendant au commencement de juin d'Akséra. a fal -
saria, je pouvais contempler du village de ïénezy {à douze
lieues à l'est d'Akséraï) le magnifique panorama f u e me