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présentaient les contours très-distincts des chaînes du Hassan
dagh, du Boulgar-dagh et de l'Ala-dagh. A cette distance,
qui est de plus de dix-huit lieues pour la dernière et
de vingt-cinq lieues au moins pour la seconde, ces chaînes
s'offraient à ma vue sous la forme d'une bande dentelée
complètement blanchie par la neige.
Du côté de l'est le massif central de l'Ala-dagh est déln
mité d'une manière assez tranchée par la gorge profonde
de Farach qui le sépare de la chaîne transversale du Kermès
dagh; mais du côté opposé-l'Ala-dagh se confond tellement
avec le labyrinthe de chaînes qui se rallient aux
massifs trachitiques du Hassan-dagh et même aux remparts
granitiques qui bordent le grand, lac Salé, que la séparation
de cette partie du groupe du Taurus des massifs de
la région centrale de la péninsule, ne peut plus se faire sur
une base purement orographique, et ne doit emprunter-les
principes de sa classification qu'aux résultats des explorations
géologiques; aussi, c'est particulièrement à cette
portion de la description orographique de l'Asie Mineure
qu'est applicable l'observation que nous avons déjà énoncée
une fois pour toutes , savoir : que les indications orographiques,
faites dans la présente partie de notre travail,
ne peuvent être que provisoires et dénuées d'une véritable
base scientifique, de manière que la rigoureuse classification
des chaînes qui parcourent la péninsule en tous sens', né
pourra être donnée que dans la partie géologique de'cet
ouvrage, partie pour laquelle nous avops déjà recueilli
tous les matériaux nécessaires, qui n'attendent que l'élaboration
finale.
L'extrémité septentrionale de l'Ala-dagh est ^marquée
d'une manière assez distincte non-seulement par les carac-
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tères géologiques; mais aussi par les conditions topographiques.
C'est à une demi-lieue au sud du village deHodjahadjeli
que l'on voit le grand plateau volcanique du mont
Argée limité dans cette direction, par un renflement calcaire
qui s'élève très-doucement du sud au nord et qui forme lé
point le plus septentrional du domaine de l'Ala-dagh. La
hauteur de ce point est de 1115 mètres. La vallée de
Yahally, qui traverse cette saillie septentrionale de l'Aladagh,
conduit vers le Zamanta-sou, qui forme la limite
naturelle de la chaîné du côté de l'est. En parlant de cette
rivière, nous avons déjà signalé les gorges profondes qu'elle
s * creuse le long des flancs de la montagne, dont le pied
oriental, à l'endroit où se trouveTe village de farach, est de '
1018 mètres, et conséquemment moins élevé que son pied
septentrional, près du village de Hodjahadjeli. Les flancs
orientaux de la montagne sont façonnés en une succéssibn
de plateaux irréguliers et bordés de rochers pointus qui
descendent en forme de terrasses vers le Zamanta-sou.
Celte disposition terrassiforme ou en gradins, se reproduit
assez souvent dans toutes les régions de la chaîne. C'est
ainsi qu'en-la coupant du nord-ést au'sud-ouest, èomme
je l'ai fait pour me rendre de Farach à Eskimadène, situé
sur le revers occidental de la chaîne, on franchit successivement
des plateaux bordés par des masses pointues et
séparés' les uns des autres par des vallées étroites. J'ai
trouvé la hauteur d'une de ces vallées, située à trois lieues
et demie au sud-ouést de Farach, de 2094 mètres au-dessus
du niveau de la mer. Une autre vallée beaucoup plus élevée
que cette dernière est celle de Deliktach, qui traverse la
'chaîne dans toute sa longueur, et a près de trois lieues de
nord-est au sud-ouest, en s'élevanl graduellement dans cette