8 8 8 Gé o g r a p h i e PHYSIQUE,
cependant cette partie de l'Ala-dagh est bien moins élevée
qne les parties centrales et orientales de la chaîne, car elle
n'y Offre qu'une longueur peu considérable et s'abaisse
promptement vers la vallée de l'Alan-sou, creusée dans le
massif montagneux, qui fait encore partie du revers mérid.
onal de la chaîne de l'Abbas-dagh. Ce revers s'allonge
sous forme de hauteurs qui vont toujours en Rabaissant '
jusque dans le bassin tertiaire du Sangarius, mais elles n'atteignent
point cette rivière là où elle décrit une courbe an
nord ce qui est le cas à l'égard de l'extrémité occidentale
de Ala-dagh, appelée généralement Turbalu-dagh • plus
a l'est, et nommément sur l'espace compris entre Nalihan
et Beibazar, la rivière qui tourne au sud-sud-est est directement
bordée par ces hauteurs. C'est dans ces parages que
le revers méridional de l'Ala-dagh a son plus grand développement;
aussi quand on se dirige de Beibazar à Boli
en suivant le sentier qui sert de voie de communication'
entre ces deux localités, et que l'on traverse la chaîne de
1 Ala-dagh dans toute sa largeur (ainsi que je le fis), on la
voit, a deux lieues et demie au nord de Beibazar atteindre
une altitude de 1250 mètres ; elle est de 1561 métrés à
Ouchakgheul-Koï, situé à trois lieues et demie au nord de
Beibazar, et de 1612 mètres à une lieue et demie encore
plus au nord de ce dernier, où la monfagne n'est encore
composée que de masses arrondies, sillonnées de vallées
profondes. A quatre lieues et demie au nord de Beibazar
et déjà au delà des sources de l'Eunizytchaï, la montagne
s'élargit en un plateau qui sert de campement d'été aux
habitants de plusieurs villages limitrophes; il est connu
sous le nom de Karaghml-yaïlassi; c'est une surface ondulée
plus ou moins rocailleuse et qui, excepté la fraîchçur
CHAPITRE X. 829
de sa température,, n'a rien des belles yaïla des régions
alpestres de la péninsule. Le coup d'oeil dont on y jouit
est assez étendu ; on voit très-distinctement au nord-ouest
la partie de la chaîne qui s'avance vers Jes parages de
Mudurlu, et qui se présente comme bien plus élevée que
le plateau d'où on l'aperçoit, en sorte que ses points culminants
pourraient avoir 2500 mètres. On voit également
que cette chaîne de Mudurlu ne forme point une masse non
interrompue avec la chaîne de l'Ala-dagh proprement dit,
mais qu'une vallée très-accidentée la sépare de cette dernière
qui se dresse droit au nord de l'Ouchak-Yaïlassi, et
court de l'ouest-sud-ouest à l'est-nord-est, tandis que la
direction de la "chaîne de Mudurlu paraît étrede l'ouest à l'est.
Le plateau d'Onchak-Yaïlassi, qui peut avoir trois lieues
de largeur du nord au sud, et que nous appellerons plateau
supérieur, va en s'exhaussant vers sa partie septentrionale
, où il s'abaisse ensuite par une pente très-rapide
que des" gorges profondes déchirent en tous sens. Le. revers
septentrional du plateau d'Ouchak descend sur un autre
plateau où se trouve le village Eibros également appelé
Yazadja, à sept lieues et demie au nord de Beibazar. Nous
le désignerons par le nom de plateau inférieur, il sépare tous
les massifs situés entre Beibazar et Eibros, de la masse centrale
de l'Ala-dagh, en sorte qu'on peut le considérer comme
ne formant que les" contreforts gigantesques de cette dernière.
La hauteur du plateau inférieur est, dans le village de
Eibros, de 1409 mètres. La masse centrale de l'Ala-dagh
qui le borde au nord, est entourée de ce côté par des hauteurs
coniques pittoresquement groupées le long d'une ligne
demi-circulaire qui constitue une espèce de ceinture tout
autour de la masse centrale, et la sépare du plateau de
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