3 7 6 GÉOGRAPHIE' PHYSIQUE.
S " n T e
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C - ' é ' , elle p6r d d e ^POrtanco- lorsque,
abstraction faue de leur position, on les compare avec les
grands cours d'eau de l'Europe, sans parler de ceux dè
Amérique, qui n'admettent absolument aucune comparaison.
Ainsi, la rivière la plus considérable de l'Asie
Mineure le Kizil-Irmak, possède, à très-peu de chose
près a longueur de la I.oire<de„x cent vingt-neuf lieues)]
q U ' e l e - m Ô m e û' ° c c " P e q»e la dixième place parmi les
grandes rrneres de l'Europe, à la tête desquel s figure le
Volga. • ° • •
Mais tout en rivalisant avec la Loire sous le rapport de
la longueur, le Kizil-Irmak est de beaucoup inférieur, nonseulement
à cette rivière quant à sa largeur et à sa profondeur,
mais encore il est bien loin d'égaler sous ces deux
rapports la Tamise, qui n'a presque que le tiers de sa longueur
(quatre-vingt-seize lieues), ni beaucoup d'autres
rivières de l'Europe qui comme le Pô (cent quatre-vingttreize
I,eues}, le Severn (cent soixante-six lieues), la
e
„Seine deux cent deux lieues) et l'Èbre (cent quatre-vingts
heues) sont tous beaucoup moins longs q ,e célèbre
Halys. ' • ' ' - ..-
Le Sakaria, qui occupe en Asie Mineure la seconde
place après le Kizil-Irmak, pourrait à peine réclamer la
« U * M parmi les rivières de l'Europe, rangées d'après
1 ordre de l'étendue de leur cours, car ie Sakaria n'égale
même pas tout à fait le Severn, qui a cent cinquante-deux
heues de longueur, et il en a cinquante-six de moins que
la Seine; de plus, il est très-inférieur en largeur et en profondeur,
non-seulement au Severn, mais encore à beaucoup
d'autres rivières qui en Europe ne sont presque plus
comptées comme telles.
CHAPITRE VII. 31 7
Pour ce qui est du reste des cours d'eau de la péninsule,
aucun n'égale la longueur de la Tamise, et tous sont infiniment
moins profonds et moins larges que çellës des rivières
de l'Europe, qui sous ce rapport se trouvent placées bien
au-dessous de ta Tamise. C'est surtout à l'égard de
l'Angleterre, que le contraste que présentent les cours
d'eau de l'Asie Mineure avec ceux des autres pays de
l'Europe, ressort de la manière la plus saillante. Or, ce qui
caractérise particulièrement les cours d'eau des îles britanniques
, e'est la remarquabledispropôrtion entre leur développement
en longueur et leurs dimensions dans le sens
de la largeur aussi bien que dans le sens vertical. On y voit
des cours d'eau qui, comme le Tyne, le Tay, le Clyde, le
Severn, le Humber et bien d'autres, n'ont qu'une longueur
peu supérieure à celle de plusieurs ruisseaux de l'Asie
Mineure, et qui cependant sont beaucoup plus larges que le
Kizil-Irmak, et se trouvent sillonnés par des bateaux à vapeur.
Souvent ces derniers pénètrent même dans des cours
d'eau où l'on ne s'attendrait pas du tout à les voir : ainsi,
à son extrémité septentrionale, le lac Lomond rëçoit une
petite rivière dont la longueur n'est que de sept milles anglais
, longueur qui en Asi« Mineure correspondrait à
environ 1 ou 2 mètres de largeur, avec une profondeur de
quelques centimètres ; or, cette petite rivière, qui traversé
la jolie vallée de Falloch (glen Falloch) permet aux bateaux
à vapeur qui parcourent le lac Lomond, de la remonter
sur une certaine distance. Aussi, quand le voyageur, arrivé
au village Invernan, s'apprête à aller jusqu'au lac pour y
prendre le bateau, il est tout étonné lorsqu'on lui dit que
c'est le bateau qui viendra le prendre presqu'à son auberge
(Hivcrarnan innl?et eiî effet, il ne tarde point à voir Ce