tt GÉOGRAPHIE PHÏSIQUE.
carrés géographiques ; ce qui donne à cettè partie de
l'Asie Mineure une surface presque égale à celle de la
France *.
La configuration générale de la péninsule, toute simple
qu'elle est, paraît cependant n'avoir jamais été saisie par
les anciens avec ce degré de précision qu'on serait eu droit
d'en exiger, toute part faite à l'état d'enfance où se trouvaient
chez eux les sciences exactes. Aussi nous ne mentionnerons
point les nombreuses, erreurs commises par
Ptolémée et autres astronomes de l'antiquité relativement
aux déterminations de latitudes, erreurs que l'imperfection
des instruments rendait d'autant plus pardonnables que,
même jusqu'à aujourd'hui, des localités très-importantes
eu Asie Mineure attendent encore leurs astronomes, ét que
la position de villes telles que Conslantinople et Smyrne n'a
été mise hors de doute que tout récemment. Ce que nous
pouvons reprocher aux anciens, c'est le.vague ét l'arbitraire
qui se manifestent si souvent dans leurs' évaluations
des distances, surtout lorsqu'il s'agit de points sur lesquels
il eût été facile d'éviter des divergences d,e chiffre aussi
considérables que celles qu'ils nous ont fournies. Aussi,
pour ne citer qu'un seul exemple entre mille, presque
tous les géographes anciens qui parlent de l'endroit du plus
grand rétrécissement de la péninsule, avancent là-dessus des
assertions ou tout à fait générales, et par là même n'ayant
aucune signification géographique, ou bien plus ou moins
erronées. Strabon2 se contente de remarquer que l'endroit
1. La différence ente les surfaces des deux pays disparaîtrait complètement si
l'on comprenait dans la dénomination d'Asie Mineure, toute la péninsule, jusqu'à
une ligne tirée du golfe de SkaeÊdéroun à trébisoude; dans ce sens, l'Asie Mineure
serait plus étendue que la France.
s. L. h t , c. î.
CHAPITRE II. 2â
du plus grand développement de la presqu'île dans le sens de
sa largeur est compris entre tssiis ét Sinbpte, indication tellement
faussé, qu'elle 9 serait môins s'il aVait voulu l'appliquer
eu setis cohtMir'éi Quinte-Cùrce « place le p o . i t du plus;
érand rétrebi&setheht dé Ms i é MWëiiré, dans lé méridien
de la ville île «ordium «m Phrygie qu'il dit être également
éldigûée de la mêrPontique etctè la Méditerrfenéfe. L'Asie,
selon Ihi, efet, eti cet endroit, telléinéiit H B H g qu'elle -
né sé rattache au éoutihent qui! par unis étroite, langue de
terre, d^uslissirdhÉ spatium, èt dèVietit presque une île,
speciem insuloe proebkl. ,
Pline-, en parlant Svéc ëxàgératioh de la saillie du promotoife'
Càramlris, obsiifve que là sinuBsité du golfe d'Atriisus
(SàmSOuii)'est telle, qu'il s'àvance dans l'intérieur
dé l'Asie Mineure feu point d'en faire une terié insulaire,.
t/i jMàrri pèn'e îhsutàin fèbit. RS E j j S
Dionysé Périégètë* nous assure qu'à l'est de la ville de
J H qu'if plâcè dans la Pamphylié, là Méditerranée
s'enfonce si avant dans l'intérieur dé l'Asie Mineure qu'elle
atteint presque le Pont-Ëiixin.
Sdymnus dé Chib * placé l'endroit du plus grand étranglètaént
de l'Asie Mineure dfenà lès pàrfege* d'Amisus, ef
il dit qu'entre cette ville et le golfe d'Issus les deux mers
opposées ne sont séparées que par un espace de sept jours
dé marehé. Il aficdsé, % ce'ttè bccàêion , Hérodote â'exagération,
pour avoir évalué à cinq jours de marche la
distance depuis la filicie jusqu'au foàt-Ëuxiri.
1. De rébus gest. Alex. Mag., 1. in,-la.
Hist nat., Vb vi, 2. -
3. Orbxs Descripiio, vers 850. = r v.;,«*-^ gM liÉ
4. Ap. Letrôhû'è, Fragitienis dès pointes gèogr. dé Scymnus deChio, etc. p. 416,