3 3 2 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
M. L. Smith a trouvé dans deux livres de cette eau, vingtdeux
grains de substances solides composées de la manière
suivante :
Sulfate to soude 13 gr&ms et 1/s
Sulfate de chaux c _ _ A10
Chlorure de sodium t _ tgj, iïio
Sulfate de magnésie " „ _ , ,..„
Alun . . . . . . . . . . , . . „ ; S« N S' • » — — traces.
Les eaux de Yalova ont été connues dans l'antiquité et
étaient fort célèbres à l'époque du Bas-Empire. L'envahissement
de ces contrées par les Musulmans les avait fait
oublier. Toutefois Evliya Effendi ' les mentionne déjà
sans cependant leur accorder la même importance qu'il
attache à la source minérale signalée par lui près de Guebissé
sur la côte opposée. Evliya appelle cette source
Ichmé-sou, et nous apprend qu'au mois de juillet elle attirait,
de Constautinople, une foule immense qui demeurait
bivouaquée dans ces parages plusieurs jours, pendant lesquels
elle se livrait à toutes sortes de divertissements et
d'ébats. Evliya nous décrit l'eau de la source comme parfaitement
pure, ayant une légère amertume. Les malades
buvaient pendant trois jours de cette eau, qui déterminait
des vomissements salutaires. Après ce traitement qui, dit
Evliya, ne doit être que très-modéré et accompagné d'un
régime rigoureux, les malades s'embarquaient pour Yalova,
dont les bains chauds servaient de complément au
traitement éparatif qu'ils venaient de subir.
J'ignore si la source de Guibessé>, dont parle Evliya,
existe encore aujourd'hui.
1. Travels of Evliya B/ftmii, etc., vol. II, p. 30.
CHAPITRE VII. 33 3
Lorsque du golfe de Nicomédie nous avançons à l'est,
vers la Troade, et longeons le littoral occidental de cette
dernière jusqu'au cap Baba, nous trouvons trois localités
caractérisées par des eaux thermales, savoir : les parages
de Bounarbachi, ceux d'Ilidja-sou, et ceux de Touzla.
Les eaux thermales de Bounarbachi ont été chez les modernes
une des arènes principales où les champions et les
adversaires d'Homère s'étaient donné rendez-vous pour
défendre ou pour attaquer le chantre d'Uium; en effet,
comme le poëte avait signalé une sonrce chaude et une
source froide à la naissance même du Scamandre (le Bounarbachi
sou d'aujourd'hui), et que de plus il les avait placées
près des murs de Troie, la constatation de l'existence
ou de la non-existence de ces' sources, devenait une question
vitale pour le sort de cette célèbre cité, que les uns
entouraient de toutes les garanties historiques, et les autres
reléguaient dans le domaine de la fiction.
Or, les explorations multipliées de toute cette docte légion
homérique qui, depuis les découvertes de Lechevalier, s'est
pressée autour des sources du Bounarbachi, n'ont laissé aucun
doute sur l'existence de ces sources, telles que le chantre
de l'Iliade les avait caractérisées. Cependant, il résulte
de ces observations que la différence entre la température de
la source chaude et de la source froide est sujette aux plus
grandes variations : néanmoins, tous, à l'exception du docteur
Clark, ont constaté cette différence comme parfaitement
appréciable. Quant à ce dernier, on sait qu'il était
un des adversaires les plus acharnés de la splendide découverte
de Lechevalier, qui était parvenu à décider le procès
séculaire en faveur du vieux poëte; ainsi, le savant
voyageur anglais, et son compatriote Rennel, étaient