4 3 8 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
trioqale du Taurus, en passant par les parages de Karaman
et aa sud des lacs de Beycher, d'Eguerdir, de Bouldour et
d Aktchétouz-gheul ; jusqu'aux frontières occidentales de
la Lycie, que nous avons admises comme le point de départ
du système du Taurns.
Parmi les massifs montagneux qui se rattachent directement
aux ramifications occidentales de l'Anti-Taurus,
figure d'abord la chaîne du Sagri-dagh qui, par ses embranchements
occidentaux, se réunit au Kalé-dagh. La
chaîne de Sagri se trouve à quatre lieues et demie environ
au nord de Kaïsaria, et sa partie principale se dirige de
l'ouest-nord-ouest à l'est-sud-est, en se rapprochant de plus
en plus de la rive gauche du Kizil-Irmak. La chaîne est
surmontée par une vaste plate-forme qui, dans plusieurs
endroits, a une largeur de près de quatre lieues. Son
revers septentrional et son revers méridional offrent des
pentes plus ou moins abruptes.
Il ne faut pas moins d'une heure pour la gravir do côté
du Kizil-Irmak, et la descente, le long du revors opposé
qui commence à trois lieues et demie au sud du village
Tchoukour-kOï, est également assez rapide. La hauteur du
plateau, qui constitue le large sommet de la chaîne dans
les parages de Karakaya, a une altitude de 1579 mètres. A
quatre lieues au sud de la chaîne de Sagri et à cinq lieues
environ à l'est de Kaïsaria, s'élève le massif isolé du Karamas
dagh. Il commence à une lieue environ au sud de;
Saroumchak, et sè dirige du nord-nord-est au sud, en se
recourbant à son extrémité méridionale un peu au sud-est,
de manière que la chaîne présente eh quelque sorte la formé
d'un croissant dont la eqncavité est tournée à l'est. Sa longueur.
peut être évaluée à neuf lieues, sur une largeur
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moyenne d'une demi-lieue. J'ai mesuré la hauteur d'un des
sommets de la partie de la chaîne qui fait face immédiatement
an village de Yanartach, et je l'ai trouvée de 1798
mètres. L'extrémité septentrionale de la chaîne porte lé
nom de flerdjèmek-dagh, et m'a fourni des fossiles extrêmement
intéressants 1 qui, comme nous le verrons dans la
partie géologique de cet ouvrage, nous mettront à même
de déterminer l'âge du colosse imposant du mont Argée,
dont nous aborderons maintenant l'étude orographique.
Le mont Argée proprement dit, avec les massifs qui se
rattachent directement à son noyau central ou qui servent
soit de ceinture, soit de piédestal à ce dernier, occupe une
surface de près de soixante-dix lieues carrées métriques ;
cette surface est comprise à peu près entre une ligne plus
ou moins courbe tirée d'Indjésou le long du revers méridional
de l'Ilan-dagh, et passant à peu de distance au sud de
Kaïsaria, se recourbant de là au sud-sud-est et se dirigeant
du nord au sud, et puis du sud-est au nord-ouest jusqu'au
village d'EvéreC, enfin , remontant de ce dernier au nordouest,
et ensuite au nord pour rejoindre Indjésou.
Au nord, la limite du mont Argée est marquée d'une
manière assez précise par la plaine de Kaïsaria qui , dans
cette ville, a une altitude de 1084 mètres , et qui Se prolonge
à l'ouest jusqu'à lndjé-sou , en se relevant du nordest
au sud-ouest. L'Ilan-dagh, qui forme le point le plus
septentrional du groupe Argéen, rétrécit la plaine considérablement
, et finit par la réduire à une vallée très-marécageuse.
A l'ouest, le domaine central du mont Argée se trouve
1. Voy. mon Mémoire susmentionné.