M Í GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Jes magnifiques ruines d'Aïzani que remplace aujourd'hui
le misérable village Tchavdyr-hissar. Lorsque j'y arrivai
par une belle soirée de juin, on voyait à l'horizon transparent
se refléter les sommités argentées du Mourad-daghelles
disparurent promptement au lever de là lune, qui né
semblait réserver toute sa clarté que ponr lés colonnes
solitaires du temple d1 Aïzani; ce majestueux édifice se
trouve représenté sur la planche xi tel qu'on le voit, en
descendant des hauteurs de Keuprédjik sur le plateau de
Tchavdyr-hissar.
Après avoir examiné l'es massifs compris entre la
chaîne de l'Olympe et celle de Démirdji, massifs qui. se
rattachent aux ramifications de cette dernière, et peuvent
être considérés comme faisant partie de sbn extrémité
orientale, nous franchirons maintenant le Saltana,
et étudierons les systèmes montagneux de cette partie
centrale de la péninsule située entre le .Sakaria et le
Kizil-Irmak, et occupant l'intérieur de la Paphlagonie,
de la Galatie et la portion occidentale de la Bithynie.
Presque vis-à-vis du lac de Sabandja,, sur la rive droite
du Sakaria, on voit s'étendre les derniers contre-forts du
massif de Karakaya et de la chaîne de Kurmalu; cet,te dernière
se rattache au premier, et, après avoir décrit une cou rbe
au midi, se relève au nord-nord-est et va se confondre avec
les ramifications méridionales du Yaïla-dagh et du Tchiladagh.
A douze lieues au nord-est de son point de départ,
cette longue chaîne se trouve traversée de sud-est au nordouest
par celle de Tchouroulnou Atylyar qui la coupe sons
un angle presque.droit. La crête de Kurmalu, comprise
entre le massif de Karakaya et le Tchila-dagh, a dans la
CHAPITRE X. S28
direction de sud-sud-ouest au nord-nord-est une longueur
de plus de vingt-quatre lieues et est désignée, selon les contrées
qu'elle traverse, par des dénominations différentes.
Ce n'est qu'à l'extrémité occidentale de la chaîne qu'est
affecté le nom de Kurmalu; sa portion centrale porte celui
d'Abbasdagh; tandis que son extrémité nord-nord-est s'appelle
Boli-dagh.
Le revers septentrional de la chaîne de Kurmalu, surtout
sa partie occidentale à laquelle ce nom S'applique particulièrement,
étend ses ramifications très-avant vers la
càte, et occupe toute la contrée littorale comprise entre
les cours inférieurs du Milan-tchaï et du Sakaria. Dans les
parages de Handek, situé à six lieues à l'est d'Adabazar,
cette partie du revers de la montagne est traversée d'ouest
à l'est par une vallée profonde, qui débouche dans la
grande plaine presque circulaire d'Uskub. Les hauteurs
assez escarpées qui bordent la vallée au sud et qui,
par conséquent, font immédiatement partie du revers
septentrional du Kurmalu , portent le nom d'Eurédagh.
A Gumuchabad, situé à quatre lieues à l'est de
Handek, la vallée s'abaisse considérablement et n'a plus
que 389 mètres d'altitude. Ici, le revers de là chaîne de
Kurmalu, qui s'appelle déjà Abbas-dagh, se trouve arrêté
dans'son développement, vers le nord, par la plaine
d'Uskub, qui le sépare dés massifs de Yaïla-dagh, au pied
duquel se trouve Uskub, la célèbre Prusias des anciens,
dont la planche xvi représente le reste du magnifique
amphithéâtre. La partie du Yaïla-dagh, qui touche immédiatement
Uskub, est désignée par le nom A'Ekisia. Enfin,
le revers nord-ouest du Boli-dagh a peu de développement,
car il est limité par les renflements du revers