GÉOG.RAPHIE PHYSIQUE.
la hauteurde lavalléeest de 1678 mètres ; mais cette hauteur
offre de très-grandes variations, car la vallée incline par une
pente assez rapide de l'ouest à l'est, çe qui y détermine une
très-grande différence dans les conditions climatériques,
selon que les localités sont situées dans la partie occidentale
ou orientale de la vallée. C'est ainsi que dans le village de
Hadji-ali, qui n'est qu'à deux lieues à l'est de Boulgarmadène,
la vigne prospère très-bien, tandis qu'à Boulgar
madène on ne peut pas la cultiver.
Les mines principales exploitées dans le Boulgar-dagh,
se trouvent sur son flanc septentrional ; quelques-unes
sont même à une hauteur assez considérable, comme, par
exemple, celles de Kizil-Tépéssi, situées presque sur le som,-
met de la chaîne à une altitude de près de 3000 mètres,
J'ai trouvé la hauteur de la mine.la plus voisine du village
Boulgar-madène (à une heure et demie de marche de ce
dernier) de 2098 mètres.
A mesure qu'on s'éloigne à l'ouest du village, on yoit jes
ramifications du Boulgar-dagh s'abaisser progressivement.
Ainsi, à une lieue à l'ouest de Torbas (et à deux lieues de
Boulgar-madène) la contrée se renfle en un large plateau
traversé du sud-est au nord-ouest par le ruisseau Jiirlanboghaz
sou et entouré de montagnes arrondies. La hauteur
de ce ruisseau, à trois lieues et. demie à l'ouest de Boulgarmadène,
est de 4378 mètres. Plus à l'ouest, près d'un vieux
khan désigné dans le pays sous le nom de Kanimal-khan,
la contrée se trouve Hérissée de collines, tantôt arrondies'
tantôt coniques, qui lui donnent un aspect assez pittoresque.
A six lieues au nord-ouest de Boulgar-madène et à une
lieue au nord de Kanimal-khan, on descend vers un autre
plateau qui, près du village de Bournada, a 1678 mètres
CHAPITRE VIII. 1, 3
de hauteur, mais qui s'abaisse graduellement vers la plaine
d'Érégli par une vallée étroite' et fort pittoresque ou 1 on
voit tes montagnes au nord-est disparaître de plus en plus,
et celles du sud-ouest se confondre en une masse aplatie
qui constitue les plateaux élevés de l'Ivris-dagh. A l'endroit
où la vallée débouche dans la plaine d'Erégli, a trois
lieûes et demie au nord-est de Bournada, sa hauteur est de
1308 mètres ; la plaine s'abaisse doucement vers Erégli,
situé à deux lieues e n v i r o n - d e l'embouchure de la vallée
et où l'altitude de la plaine est de 1038 mètres.
Le revers méridional du Boulgar-dagh paraît être fort
escarpé, mais une fois qu'on a gravi l'Alatépéssi que
M. Russegger1 évalue à plus-4e 10,000 pieds de France,
la masse du Boulgar-dagh parait s'incliner plus brusquemeût
au nord qu'au sud. C'est au pied l'Ala-Tépéssi que
se trouvent les mines qui alimentent tes fourneaux de Gulek
Madène, dirigés pendant quelque temps par te savant
ingénieur autrichien que nous venons dé citer, et qui nous
a laissé, sur cetté partie du Taurus, quelques- observations
pleines d'intérêt. Selon M. Russegger, le revers oriental du
Boulgar-dagh ®e termine d'une manière abrupte vers le
bras occidental du Seïhoun qui coupe transversalement
cette partie de la chaîne du sud au nord ; c'est une gorge
presque inaccessible, et qui n'offre point les métnês conditions
d'une voie naturelle que la vallée de Gulekboghaz,
vallée latérale de cette gorge. Le Gulekboghaz, si célèbre
dans l'antiquité sous 1e nom de Pyles Cilicienhes, est la ligne
de communication principale entre la Earamame et l'intérieur
del'Asie Mineure, surtout depuis tes travaux qu'y fit exé-
1. Mm i» S««**, gÉÈ m* *Mi»i I1S PB P m'