i U *' GÉOGRAPHIE 1MIYSIQDE.
_ Toutes les chaînes que nous venons de passer en revue
a commencer par celle qui renferme le Baba-clash
Zeïtoun-dagh et le Honas-dagh, et à finir par les chaîhês
de Latmus et de Kazykly, avancent, soit directement, soit
indirectement, jusqu'à la grande vallée de Méandre et en
const,tuent le bord méridional, depuis l'embotchure de
cette riviere jusqu'aux parages de la ville de Dénizly tandis
que le bord opposé de la même vallée est formé par une
chaîne non interrompue, à laquelle nous conserverons son
nom ancien de Mmoguis, vu qu'elle n'en a point aujour-
,, qnl P, , i s s e ' lni te* appliqué' dans un sens aussi
etendu.
Cette chaîne qui, selon les localités qu'elle traverse
prend des noms différents, se dirige presque "d'est à l'ouest
depms la ville de Boulladan jusqu'à l'embouchure du petit
Méandre, et a dans cette direction une longueur de plus
de trente lieues. Près, de son extrémité occidentale, et nommément
dans les parages de Tiré/elle s'abaisse au sudouest,
et va, après avoir décrit une ligne courbe, te
terminer en un cap allongé qui fait face à l'île de Samosc'est
la fameuse pointe de MycaU des anciens. Dans sa partie
moyenne elle acquiert une largeur considérable; ainsi
par exemple, entre les villes de Tiré et d'AKIiu, elle a au
delà de six lieues; plus au sud-ouest, elle se rétrécit progressivement.
Sur l'espace compris entre son extrémité orientale et les
parages de Tiré, la chaîne ne forme qu'un rempart continu
; mais, au sud-ouest: de cette ville, les massifs qui la
composent se trouvent séparés par des dépressions où cols
<et des vallées étroites ; parmi ces massifs, il en est trois qui
se dessinent d'une manière très-distincte,'savoir : le Pac-
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tycis, le Guriiuch dagh (mont d'argentjet le Samsoun-dagh,
le Mycale des anciens. Le revers septentrional du Missoguis
est généralement plus rapide et beaucoup moins étendu que
le revers opposé. Dans la ville de Tiré, qui est au pied du
revers septentrional, la hauteur est de 300 mètres environ,
et déjàimmédiatementau-dessus de là ville, la pente devient
assez rapide, en sorte que la route qui conduit de Tiré à
Aïdin, ën coupant la chaîne transversalement, monte constamment
depuis Tiré pendant près de trois heures ; le point
culminant de cette route, et nommément à trois lieues de
Tiré, près de la seconde baraque qui sert de café et de
demeure aux gardiens de la route, est de 1078 mètres.
Le revers méridional de la chaîne a des pentes moins
abruptes, et respire un air beaucoup plus riant et plus
varié ; il est traversé par un grand nombre de vallées dont
quelques-unes sont remarquables par leurs sites pittoresques
, comme entre autres celle qui se trouve àsix lieues de
Tiré; un ruisseau limpide la parcourt dans toute sa longueur;
le pont qui le traverse est connu sous le nom de
Kavé keuprussu (pont du café), à cause d'une baraque,
admirablement située à l'ombre de beaux platanes, où les
voyageurs qui passent par la montagne viennent se reposer
un moment et fumer leur pipe.
Nous avons déjà observé qu'au sud-ouest de Tiré la
chaîne de Missoguis- se divise en trois massifs distincts
échelonnés les uns derrière les autres. Le premier de ces
massifs, le mont Pactyas, est séparé du Gumuch-dagh par
un défilé étroit traversant la route qui conduit de la vallée
du Méandre dans celle du Caïstre, et nommément d'Aïnébazar
(situé au milieu des ruines de Magnesia apud, Moeanrfhim),
à Ayasaulouk, misérable bicoque qui a remplacé la
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