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ruisseau écumer sous un pyroscaphe peu inférieur à ceux
q ' " Parc° " r e n t ,e Rhône, en sorte que le bàteau occupe
presque un tiers de la largeur du ruisseau même, dont la
jonction avec le lac est tellement insensible, qu'il devient
difficile de fixer leurs limites respectives.
Ainsi, les cours d'eau de l'Asie Mineure, comparés à
ceux de l'Angleterre, présentent le phénomène inverse de
celui que je signalerai en établissant un parallèle entre les
lacs des deux pays; car si les bassins lacustres de l'Ecosse
et du Cumberland ne forment que des bandes étroites qui
Par leur extension longitudinale, contrastent si fortement
avec 1 ampleur de plusieurs des bassins de l'Asie Mineure
la nature paraît avoir pris plaisir à allonger en minces
cordons ie volume d'eau des rivières de la péninsule,
et a les concentrer en Angleterre dans des bassins également
remarquables par. Ie u r largeùr et leur profondeur
relativement à leur longueur; de manière que si
les lacs de l'Ecosse et du Cumberland sont des lacsrivières,
en revanche les rivières de ces contrées peuvent
être considérées, jusqu'à un certain point, comme des
nvières-lacs. En admettant que le volume d'eau lacustre
qui existe dans les deux pays leur eût été donné sous la
forme de corps métalliques, on pourrait dire alors que
la masse accordée à l'Angleterre y fut façonnée en de
grosses plaques, tandis qu'en Asie Mineure elle fut convertie
en fils d'archal.
2° Les cours d'eau de l'Asie Mineure ayant généralement
leurs sources à une altitude plus ou moins grande
ainsi qu'on a pu le voir, il en résulte entre leurs points de
départ et leurs embouchures, une différence très-considérable,
dont la fréquente reproduction constitue un de leurs
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traits caractéristiques. En effet, en France, par exemple,
parmi toutes les rivières émanant dans l'eflceinte de cet
État, il n'y en a aucune dont !es sources soient situées a
2,000 mètres; l'Adour est la seule qui atteigne 1931 mètres,
et il n'y a que le Tarn (1530 mètres) et l'Allier (1423
mètres) qui suivent de près cette rivière, en laissant a la
Loire, à la Dordogne et à ta Durance des altitudes initiales
toutes plus ou moins inférieures à 1400 mètres, tandis que
la très-grande majorité des rivières de la France ne descendent
jamais d'une hauteur de 900 mètres, et même le
plus souvent s'en tiennent à des altitudes bien moins considérables.
Ainsi, des rivières aussi importantes que la
Garonne, l'Escaut, la Meuse, iaïioselle, la Saône, la Seine,
la Marne, l'Yonne, l'Oise, llsère, etc., ne présentent pour
leurs sources respectives que les chiffres de 881", 90»,
279- 471», 381", 95", 167"» et 250". 11 en-est tout
autrement des cours d'eau de l'Asie Mineure. Ici on vo.t
dêvenir pour ainsi dire norme ce qui en France est exception,
car nous avons vu que l'altitude de 2000 mètres était
un chiffre très-fréquent pour les sources des cours d'eau
de la péninsule.. . -
D'ailleurs si leur point de départ plus élevé donne a ces
dernières une pente moyenne beaucoup plus forte que celle
des cours d'eau français ayant lemême développement, mais
descendant de moins haut; d'un autre côté, le décroissement
de ces pentes sur une distance donnée, offre une
progression plus rapide dans les cours d'eau de la péninsule
que dans ceux de la France, ce dont on peut Se convaincre
lorsqu'on compare les faits que nous avons fournis,
à cet égard, relativement aux rivières et torrents de
l'Asie Mineure, avec le relevé, fait par M. Élie de Beau