2-10 GÉOGRAPHIE l'HÏSlyCK.
chez les anciens, ne disparut qu'au xni* siècle. JLe célèbre
voyageur turc s'exprime avec extase sur le pont qui traverse
le Nilufer, nommé également en l'honneur de la fille
du sultan Ofkhan ; il nous assure qne chaque voûte sur laquelle
il repose paraît être celle du ciel Les nombreux
voyageurs qui, depuis Evliya, ont vu ce pout qui existe
encore aujourd'hui, n'ont certes jamaiséprouvé la moindre
tentation de le confondre avec la.voàte çéle^.
A cinq lieues au nord-ouest du lac Maniyas, se trouve
l'embouchure du Kazdagh-sou , plus généralement connu
sous le nom d'Atkayassi-sou, nom emprunté à la montagne
granitique où se trouvent ses sources. Leur nombre
est très-considérable, mais les plus importantes sont : le
Bachkoï-tchaï, qui sort du rempart circulaire de l'Adjenldiren
dagh, non loin de Tchaouch-koï; le Koanli-sou, le
Kaïsak-tchaï, et enfin l'Atkayassi-tchaï. Ces trois derniers
descendent avec beaucoup de rapidité du rempart syénitique
d'Atkayassi et se précipitent au fond de gorges profondes.
Leur hauteur est à peu près de 658 mètres. A l'endroit
où se trouvait jadis située la célèbre ville Scepsis, à
une lieue et demie au sud-est du village Karabéï, la rivière
a un lit fort large, mais qui ne doit offrir de l'eau que dans
la saison pluvieuse; car lorsque, le 17 octobre 1846, je
le traversai en cet endroit, en allant de Karabéï à Balikesri,
il était complètement à sec..
L'Atkayassi-sou a vingt-trois lieues environ delongueur,
et se dirige d'abord au nord-est; ensuite, en décrivant une
courbe légère , tourne au nord-ouest, puis de nouveau au
nord-est. Il reçoit un grand nombre de ruisseaux qui y
convergent en descendant des hauteurs limitrophes.
Ce cours d'eau, qui e?t assez considérable,dans ses parties
CHAPITRE V. &>
inférieures, a été' célèbre chez les anciens sons le nom
d'Aesopus. Homère le mentionne plus d'une foi», etSlrabon,
ainsi que Ptolémée, le signale comme formant la limite
entre la Troade et la Mysie. Slrabon 1 indique assez correctement
une des sources de l'Aesopus, en disant qu'elle
n'est qu'à 20 stades, c'est-à-dire un peu moins d'une lieue.,
des sources du Scamundre; ce qui prouve, au reste, qu'il
ne connaissait qu'une seule source de. l'Aesopus, celle qne
nous avons indiquée près de Tchaouchkoï.
A six lieues environ au nord-ouest de l'Atkayassi-sou,
.se jette dans la Propontide l e Kodja-tchaï, par deux embouchures.
Cette, petite rivière est composée de trois branches
distinctes dont la plus orientale, nommée Kirkagatch-tchaï,
.vient des,.environs du village Nevrous, et après avoir décrit
plusieurs courbes à l'est, tourne au. nord-ouest et vient se
joindre au Kodja-tchaï, à une lieue environ au-dessus de
son embouchure,, pour en former une seconde à l'est de la
première. La seconde branche, ou le Kodja-tchaï proprement
dit, est la plus considérable,de toutes, et a pins de
seize lieues de longueur. Il sort des masses, trachitiques de
l'Agy-dagh, coule d'abord au sud-est, puis se relève au
nord-est et traverse la belle plaine de Tchan. L'Eltchi-tchaï,
dernière branche du Kodja-tchaï, opère sa jonetion avec
celui-ci à une lieue au nord de la petite ville de Biga. Sa
source est près de celle du Kodja-tchaï; et il coule du sudest
au nord-est.
A Eltchi-koï et Ahmet-koï, l'Eltchi-tchaï a un lit assez
profond bordé de rochers trachitiques. Non loin de son
embouchure, il est à sec pendant l'été, et je n'y ai trouvé
1, L. ziti.