40 GÉ.OGìRAPHIE PHÏgIQUE.
Strabon mentionne également sous le uom de Nacolia, elle a
très-probablement encore existé à l'époque de la première
apparition des Seldjuks en Asie Mineure; son existence est
attestée au iv° siècle par Ammien Marcelliu ', et plus tard par
Zozime; d'ailleurs les évèques de Nacolia sont mentionnés
non-seulement dans les actes du concile de Calcédoine, mais
même dans d'autres documents ecclésiastiqueis du xi* siècle,
et notammenten 1066'. Or, à l'époque où lesnombreujt chefs
des tribus turcomanes se partagèrent l'Asie Mineure en désignantchacun
sa principauté par le nom de la ville laplus considérable
qu'elle renfermait, il ne serait pas impossible que
le prince de Natòlia eût eu assez d'importance pour qu'on
eût donné Le nom collectif de Natolie ou Anatolieà un eertain
nombre de principautés seldjoukides de cette péninsule. Quoi
qu'il en soit, le nom d'Anatolia n'a été d'abord employé que
par les écrivains orientaux, tandis que la plupart des auteurs
byzantins mentionnent rarement cette fraction de la péninsule
etsecontententde désigner cette dernière par le terme d'Asie
Mineure, Mr/pa; Ama, comme le fait entre autres Cedrene3, soi t
simplement par celui d'Asia, à L'exemple des anciens, ainsi
qu'on le voit dans Théophilactès4, et même dans les Byzantins
des xiv« et xv? siècle, comme Cantacuzène et Phrantza.
NicephorusGregoras qui écrivait au xiii* siècle, désigne l'Asie
Mineure par le terme d'Asie de ce côté de l'Euphrate «TÀV
IvSov EùcpjxiTOu 'Auiav ^ » par opposition au reste du ,con-
1. L. xxvi, Oriens Chrisîianus, 1.1, p. 840.
3. Georg. Codimi Bisiór. Camp., ed.' de Bonn., 1.1, p. 79; t. II, p. 38. Cependant,
quelquefois cet auteur se sert aussi du terme d'Anatolie, commet. II, p. 316,
où, en parlant de l'invasion .des Busses sons L'empereur Romanus, il dit que
repoussés du Bosphore, ils se répandirent dans l'Anatolie « si; TTO À.va-oXviv. »
A. Tkeophilacit Histar., 1. vu, 17.
5. Joaunis Cantacuzeni Historiarwn, lib. iv.
fi. Nieephori Gregoroe Hist. Byzant., 1. îv, 1.
CHAPITRE PREMIER.
tinent asiatique qu'il «ppèlte Asie en deçà de l'Euphrate|
on bien encore Asie Inférieure'. Cependant le nom d Asie
Mineure fit peu à peu plaeé en Europe4 celui defi0um, ou
pays des Romains, c'est-à-dire appartenant a 1 Empire de
B y z a n c e qui représentait l'anden Empire des Césars. Ainsi,
pendant que les auteurs byzantins s'efforçaient encore de
conserver la classique dénomination d'Asie, les chroniqueurs
des'croisades ne désignent le pins souvent cette
péninsule que par le terme de- Smani e : c'est, entre
autres, le cas avec Raimond d'Agiles3, de FulcheH et de
Guibert5. Rubruquis emploie l'expression barbare de Turcarname
ei de Turchia, le père Jordanus^ dit en se servant
d u mot Turchia : « Qm Asia Minor voeatur | d autres
auteurs du moyen âge désignent cette contrée par te nom
d ' e m p i r e du milan d'Itanium ou même du sultan des Tftoqarmins,
comme par exempte Benjamin deTudela7 qui nous
apprend8 lui-même qu'il entend parThogarmins lesTuross.
Dans tous les cas, l'expression d •¿natoli* n'a été que
rarement employée par tes auteurs chrétiens comme équivalent
dMsi'e Mneure, on la voit entre autres figurer dans
une curieuse relation d'Angiolello » qui nomme le gou- • t SKli 4 Ïïulcherii-Carnateusis Gesta percgr. Franc. Mu™j,Tir
5. S r i a i W i s Bist. Hierosoi^.,.1. m, 11. Cependant, G«llaume 4e T F
se sert du mot Asia Minor.
ï.p
9. Uàjcménfeû Haitbo appelle la péninsule Asie Majeure, et le reste i w W
« P S * ma Vita e Fatti M « M M M* *
Giovanmaria Ansiolello, ap, Samuîjo, t. Ili, p. 66-7».
. c'estle
i-onquéraût (le Constaùtinofiî«.