tel GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.. '
tarda pas à le livrer à un repentir si violent, qu'il se précipita
dans les ondes de l'Anaboenon.
.•Noos avons déjà mentionné la tradition ancienne selon
laquelle le limon charrié par le Méandre aurait formé des
dépôts très-considérables qui ont comblé l'ancien golfe
Latmique, et fait disparaître l'île de Ladé, indiquée par
Strabon.
Quant aux affluents du Méandre, les anciens .signalent
les suivants : Lycxts, Capros, Asopos, Hippuris, Harpasûs
et Marsyas.
LeLycus ne peut être que le Tchoruk-tchaï, car Ptolémée,-
Strabon et plusieurs autres écrivains anciens, pour distinguer
la ville de Laodicée, située en Phrygie, de beaucoup
d'autres villes qui portaient ce nom, l'appellent Laodicea
super Lyco. Or, les ruines de Laodicée se trouvent à côté da
petit village d'Eski-hissar, à peu de distance du Tchoruktchaï.
Strabon1 appelle le Lycus « fleuve considérable »,
mais il prend un de ses affluents pour la rivière elle-même,
en la faisant venir du mont Cadmus, le Baba-dagh d'aujourd'hui.
Le Capros et l'Asopos ne doivent être également que les
affluents du Lycus, car Pline1 dit que l'un et l'autre baignent
la ville de Laodicée, « Laodicea imposita est Lyco
flummi, teiera adluentibus Asopo et Capro. » Peut-être le
Gheuk-so.u qui sort au-dessus de Dénizly et débouche près
de 1' ancienne Laodicée, est-il un des- deux torrents nommés
par Pline; quoiquer d'un autre côté, Strabon déclare
positivement que le Caprus débouche directement dans le
Méandre. Jean Cinname dit également3 que la ville de Lao-
1. L, xii. L. V, 29.
3, Joannis Cimami Epitome, I. r, ed. de Bons, p. 5.
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dicée-se trouve près du Lycuoe-.et du Capros, ce qui semblerait
prouver que ces deux cours d'eau avaient encore
conservé.leurs noms antiques vers la moitié du xne siècle.
L'Hippuris, mentionné par très-peu d'auteurs, ne saurait
que difficilement être identifié avec aucun des affluents du
Méandre ; peut-être était-ce le Banas-tchaï.
| Enfin, quant à l'Harpasus, la ressemblance de. ce nom
avec celui d'4rpas-lehaï,, ne peut laisser aucun doute. Au
reste,.Ptolémée,,Tité-L.ive' et Pline2 placent ses sources
sur le mont Lidci, ce qui évidemment est erroné, à moins
que ces auteurs n'eussent donné au sens du nom de mont
Lida une extension tout à fait extraordinaire en conduisant
cette.chaîne, qui est à (¡extrémité orientale de-la Carie,
jusqu'au Bos-dagh, désigné ordinairement dans l'antiquité
par,, le nom d&Salbacum.
Ainsi, nous Voyons que les anciens étaient bien loin de
connaître .parfaitement; le Méandre, puisque parmi les
affluents qu'ils lui donnent, ils en omettent plusieurs qui,
.comme le Sandyklu-tchaï et le Téhinar-tehaï, sont précisément
au nombre des plus considérables.
Il n'y a que des ruisseaux tout à faitinsignifiants, depuis
l'embouchure du Méandre jusqu'au fond du golfe Mendélia,
où débouche la petite rivière. Sary-tchaï ( rivière
Jaune). Elle est formée de deux bras, dont les sources
sonl placées sur des points tout à fait opposés : celles du
bras oriental se trouvent à peu de distance, au nord-ouest
d'Eski-hissar, qui occupe l'emplacement de la Célèbre Stratoniçea,
dont les splendides ruines, encore très-peu connues,
captivant le regard du voyageur. Des parages d'Eski-
1. L. ÏXXVIII. — 2. L. V, 29.