Î 6 8 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
eomme sa source principale est située sur le Kizildja-dagh
qui a près de 3000 mètres de hauteur, et que depuis cette
source jusqu'à l'embouchure de l'Ak-tchaî, il y a une distance
d'environ dix lieues; il en résulte une pente de 2 Centimètres
par mètre ou de 80 mètres par lieue.
A près de sept lieues au sud de l'Ak-tchaï, le Kodja-tchaï
reçoit le Guérizbournou-tchaï, qui se précipite également
d'une des montagnes les plus hautes de la Lycie, de I'Akdagh,
qui a plus de 3000 mètres; il coule d'abord du sudsud
est au nord-nord-ouest, puis tourne au sud-ouest et
débouche dans l'Euren-tchaï, près du village de Guérizbournou.
A cinq lieues au sud de ce torrent débouche le
Manguir-tchaï, qui a à peu de chose près la même direction
que le Guérizbournou-tchaï.
L'Euren-tchaï ou Kodja-tchaï a été célèbre chez les anciens
sous le nom de Xanthus. Strabon' dit que le Xanthus
s'appela jadis Sirbes- or, le savant Bocchart observe > que
zirba signifie en arabe flavus, rubeus (jaune, blond), et que
le mot grec Zmmç n'est que la traduction du mot arabe.
Par un retour très-remarquable vers le passé, il paraîtrait
que le nom de Sirbès revint de nouveau au xvi" siècle, car
Matlioli, dans sa traduction de Ptolémée3, dit que de son
temps le Xanthus s'appelait Sirbis. Selon Aristote Homère
ne se servit du nom de Xanthus pour désigner la Scamandre
de la Troade, qu'à cause de la propriété qu'avait son eau
de communiquer une teinte blonde aux moutons dont les
mères s'en étaient abreuvées.
Denys Périégète qualifie le Xanthus de belle rivière5, et
Homère, de torrent à flots impétueux6.
1. L. xiv. - 9. Canaan, p. 363. - 3. t. *,.«. - 4. Hlst Amm., 1. m 9
5. Urb. D„script., vers. 8*8, - 6. liiad., cimt: ti, vers. 377.
, CHAPITRE VI. 269
A l'est de l'embouchure du Kodja-tchaï, la côte lycienne
n'offre point de cours d'eau considérable jusqu'au golfe
bordé par le cap Chelidonia ou cap Sacré.
Presque au milieu de ce golfe débouche le Yaïlani-tchaï.
Il a ses sources sur le revers oriental de TAk d a g h , dont le
versant opposé donne naissance au Guérizbournou que
nous avons déjà signalé comme un des tributaires du Xanthus.
Après avoir reçu plusieurs ruisseaux qui se tordent
et serpentent en tous sens, le Yaïlani-tchaï se dirige avec rapidité
à travers une gorge montagneuse du nord-ouest
au sud-est, ensuite descend dans la vallée de Kassaba, où
il tourne au nord-est, puis se replie de nouveau au sud-est,
et enfin vient déboucher à côté du village deDembré, où se
trouvent les ruines de l'antique Myra. La longueur totale
du Yaïlani-tchaï depuis l'Ak-dagh jusqu'à son embouchure,
peut être évaluée à quatorze lieues environ.
A quatre lieues à l'est du Yaïlani se trouve l'embouchure
de l'Orta-tchaï. Il sort de l'extrémité méridionale du petit
lac d'Avelan, situé à près de trois lieues au sud de la ville
d'Elmalu. C'est un torrent assez rapide qui se précipite à
travers la haute région du Sousous-dagh et n'entre que
vers son cours inférieur dans une vallée d'abord étroite
mais s'élargissant peu à peu en une plage basse qui forme la
lisière septentrionale du golfe, presque jusqu'au cap Sacré.
La direction moyenne de l'Orta-tchaï est de nord-nord-est
au sud-sud-est., et sa longueur de dix lieues environ.
Comme les ruines de l'antique cité A'Arycanda ont été
retrouvées sur le cours supérieur de ce torrent, près du
village d'Arouf, il ne peut y avoir de doute que la rivière
d'Aricandus, mentionnée par les anciens, ne soit l'Ortatchaï
d'aujourd'hui. Seulement, et les erreurs de ce genre