1 0 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE,
deux mers qui constituent les derniers, et que, d'ailleurs,
des considérations sur la profondeur, l'étendue et les courants
de l'Archipel grec et de la Méditerranée en général,
nous conduiraient trop loin dans un domaine étranger. Nous
nous bornerons donc à mentionner le résultat des observations
de l'amiral Beaufort sur les courants des parages littoraux
de la Méditerranée. Conformément aux travaux de cet
habile hydrographe, le courant dominant le long de la côte
méridionale de l'Asie Mineure, est celui qui vient du côté
de la Syrie en se dirigeant en moyenne de l'est à l'ouest.
Peu sensible à une certaine distance de la côte, il acquiert
dans quelques parages de cette dernière une force considérable.
C'est ce qui a nommément lieu au cap Adratchan où
le courant, indépendamment de son intensité, présente le
phénomène intéressant d'une action intermitiente, en sorte
que, tandis qu'un jour il coule avec une rapidité de près
de trois milles à l'heure, un autre jour, sans aucune cause
apparente, il n'a pas la moitié de cette rapidité1.
Après ces quelques observations générales sur les mers
qui baignent le littoral de l'Asie Mineure, nous pouvons
examiner de plus près les sinuosités et saillies qu'elles déterminent
dans ce dernier, en commençant par le littoral
de la mer Noire.
Nous avons déjà vu que parmi tontes les grandes lignes
côtières de l'Asie Mineure, la moins variée et la moins riche
en golfes sinueux, est celle qui s'étend depuis l'embouchure
septentriouale du Bosphore jusqu'aux parages du cap Vana-
Bouroun, la point le plus oriental de notre carte; c'est
pourquoi nous nous contenterons de nommer seulement les
1. Karamania, p. 41.
CHAPITRE III 41
golfes principaux de cette ligne, en nous réservant de
nous arrêter davantage sur les lignes littorales de l'ouest
et du sud comme étant celles qui, à l'égard de leur configuration,
offrent lé plus de variétés et le plus d'importance
sous tous les rapports, et entre autres sôus le point
de vue commercial et industriel:
Depuis l'embouchure septentrionale du Bosphore, la
côte suit, sur une ligne ondulée d'environ 46 lieues, une
direction moyenne de l'ouest à l'est. Sur cet espace Tes -
dentelures du littoral n'offrent que des saillies'peu considérables
parmi lesquelles celle formée par le Kefken dagh
est la plus prononcée. A U lieues environ à l'est de l'embouchure
du Sakaria la côte se relève au nord nord-est et
décrit une grande courbe qui se termine parl a saillie trèsprononcée
du cap Iradj (Iradj bournou, le Lepte Vromontorium
desanciens), saillie qui se termine à l'est par l'isthmé
de Sinope1. Cette grande courbe qui, depuis Eregli jusqu'à
Sinope, a près de 89 lieues de développement, ne
présente que des contours légèrement ondulés, dont les
saillies et les inflexions forment des caps faiblement prononcés,
et des baies très-peu sinueuses. Parmi les premiers,
on peut citer le Baba-Bouroun, qui borde au nord-est la
baie d'Eregli ; le Divan-Bouroun, qui termine à l'est celle
d'Amassera; le Karaagatch-Bouroun, qui limite à l'est la
baie de Kidros, te Kérembé-Bouroun, situé à 6 lieues'environ
au nord-est du dernier, c'est le fameux Carambispromontorium
auquel les anciens attachaient une importance
exagérée; l'Istifan-Bouroun, qui forme la saillie la
plus avancée au nord, de tout le littoral septentrional de
1. Voyez la" planche as cpji représente cet isthme.