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tant à leur sommet une rigole où coule l'eau, se croisent
tout autour des sources susmentionnées et parviennent
quelquefois jusqu'à 300 mètres; c'ëtaiërit probablement
autant de conduits artificiels destinés à diriger l'eau vers
l'édifice thermal; 'ces conduits se sont sans doute exhaussés
peu à peu par les dépôts ; ils reproduisent en petit, exactement
ce que le mur de l'aqueduc naturel représente sûr une
grande échelle.
Sous le rapport de la dirèbtion que suivent les innombrables
Blés d'èau qui sillonnent la terrassé supérieure, on
peut les diviser en deux catégories principales : les unes
coulent au nord-est, les autres au sud 'et sud-est. Excepté
les sources nombreuses groupées daâs lé voisinage dé Tarifique
édifice thermal, Í1 se trouve à l'est de ce dernier un
vaste bassin où viennent Se coricenlrer plusieurs sources
qui se déchargent ensuite sur la terrassé inférieure. Cé
bassin, situé au pied de la chaîne dè tnontaghes qui bordent
lé plateau, est encombré de dalles et de tronçons dé colonnes
en marbre; sa profondeur moyenne est de 2 mett-eS
40 centimètres; mais ÏI y à des endroits qui ont jusqu'à
3 mètres 15 centimètres. l e grand nombre de daîles et
dé colonnes doit faire supposer que jadis le fond du bassin
qui probablement avait été creusé de main d'homme
se trouvait revêtu d'un plancher en marbre, et surmonté
d'une coupole que soutenaient peut-être les colonnes dont
on voit les fragments.
Les intervalles qui séparent les sources nombreuses qui
sillonnent en tout sens la terrasse supérieure, qui nous
occupe én ce moment, sont presque toujours recouverts
d'une écorcé blanche poïeuse qui souvent offre des
nappes non interrompues de plus de 200 mètres de Ion-
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CHAPITRE VII, k®''
gueur; d'ailleurs la surface du plateau est chamarrée dé
traînées -d'incrustations qui représentent autant d'anciens
conduits d'où Veau a disparu.
Après avoir jeté un coup d'oeil sur la terrassé supérieure
du plateau de Pambouk-KalësSi, nous pouvons examiner
maintenant son étage inférieur. Si la première est le foyer
qui donne naissance aux agents qui ont effetetué l'oeuvre
gigantesque des dépôts, cette oeuvre ne sé présente dans
toute sa magnificence que sur la terrasse inférieure du plateau.
En effet, tant que les sources innombrables de la
région supérieure pafaisseitt à la surface presque unie de la
plate-forme, leur ouvrage se réduit à la construction des
remparts et.au revêtement des canaux et des cavités; mais
une fois parvenues aux bords de la plate-formé, on les Voit
se précipiter en cascades sur là terrasse inférieure, où après
avoir élevé des pics et des rochers aux contours les plus
variés,1 elles les franchissent en bondissant le long de la
pente abrupte qui descend vers la plaine ; de cette manière
tout le plateau de Pambouk-Kaléssi se trouve entouré extérieurement
d'une eeinture qui peut avoir environ 100 mètres
de hauteur sur près d'une lieue de longueur, et qui
est exclusivement composée d'un assemblage de masses où
toutes les formes plastiques se trouvent reproduites sur
les échelles les plus variées. Rien »'égale le grandiose
du spectacle, lorsque, descendu vers la plaine, on fait le
tour du plateau : on aperçoit alors de temps à antre des
cascades, qui, de la plate-forme supérieure, se précipitent
sans interruption jusqu'au bas de la. plaine ; mais à une
certaine distance il est impossible de distinguer les gerbes
d'eau avec les masses pétrifiées qu'elles ont formées, et ce
n'est que par le reflet da soleil qui laisse apercevoir fe