GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
mouvement des rayons fluides, que l'on peut les distinguer
des rayons immobiles qui les entourent de toutes parts.
Parmi le très-grand nombre de ces cascades, il y en a six
qui se détachent du reste par leurs dimensions gigantesques.
La plus magnifique de toutes, est célie qui descend de
l'endroit où s'élève le bel édifice thermal des anciens.
Lorsqu'on la contemple du bas de la plaine, on a devant
soi un immense amphithéâtre composé de masses arrondies
d'une blancheur éblouissante , pétillant au soleil comme
une montagne de cristal. Il faut s'en approcher et l'examiner
de près, pour ne pas se croire devant une énorme
cataracte bouillonnant d'écume. Mais si le grandiose de
l'ensemble du tableau saisit d'étonnement le spectateur qui
le considère de la plaine, sa surprise atteint son apogée'
lorsque, gravissant les masses-ondoyantes, il se trouve placé
au milieu d'une véritable scène dé féerie. Un des phénomènes
qui le frappe le plus d'admiration, ce sont les coupes,
les amphores et les merveilleux bassins que la nature
a échelonnés en terrasses les uns au-dessus des autres : ces
vases bizarres ont souvent des dimensions colossales et
offrent les caractères les plus variés; la forme la plus dominante
est celle d'un immense bénitier ou d'un trydacne
dont les parois mollement ondulées sont sillonnées de côtes
et de cannelures régulières, entourées d'arabesques. Toutes
ces coupes, dont le pinceau ou le ciseau ne pourraient jamais
rendre la fantastique élégance , sont tantôt d'une teinte uniforme
jaune, tantôt bariolées de nuances diverses, simulant
autant de vases de jaspe, d'albâtre ou de porphyre; elles
sont généralement remplies d'eau parfaitement douce;
d'autres fois, celle-ci se trouve remplacée par un dépôt de
tuf blanc, léger et vaporeux comme des bulles de savon.