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leurs coniques alignées du sud-ouest au nord-est; enfin le
quatrième forme le massif le plus considérable parmi toutes
les montagnes qui figurent dans les deux remparts qui nous
occupent, car le Kara-dagh paraît se prolonger' jusque
dans l'intérieur dû massif de l'Arménie, ce qui augmente
encore la difficulté de délimiter avec un Certain degré de
netteté le système du Taurus. Les deux remparts parallèles
sont séparés par une vallée très-saccadée qui a d'une
à deux lieues de largeur, et qu'envahissent çà et là les
saillies et les ramifications des chaînes qui la bordent, t e
rempart localement interrompu, qui s'étend du Khanzyrda.?
h jusqu'au Kara-dagh, s'abaisse eh forme de terrasses
ou d'amphithéâtres élevés, vers la grande plaine du Kizilfrmak,
tandis que, du côté opposé, il se termine par une
pente moins rapide et beaucoup plus courte, en un vaste
renflement désigné sous le nom d'Ouzounydïla. Il est le
séjour d'été de beaucoup de tribus d'Avchars dont les
habitudes' de brigandage et les instincts fanatiques, rendent
cette contrée très-peu accessible aux étrangers;'du
moins, à l'époque où je la traversais (en 1847) en dépit'
des représentations unanimes des autorités locales, toute
la partie de la population Chrétienne qui s'y trouve
répandue dans de misérables villages, justifia , par la
terreur que leur inspirait le nom seul àWvehav ou dé
Kurde, la réputation dont jouissait alors cette région.
La hauteur moyenne des diverses ramifications septentrionales
par lesquelles se termine vers le Kizil-Irmak le
rempart qui se dirige parallèlement au sud de ce fleuve,
peut être évaluée de 1000 à 1200 mètres, tandis qui
celle du vaste plateau de VOuzounyatla qui constitue, pour
ainsi dire, le pied méridional dé ce rempart, bffre une altir.
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tqde plus considérable, dont la moyenne sera d'environ
1500 mètres.
Terminons maintenant notre étude du Taurus, tel que
nous l'avons observé, par un coup d'oeil rapide sur les
connaissances que les anciens en avaient, et voyons avant
tout le sens qu'ils attachaient a u mot de Taurus.
Le nom de Taurus remonte à la plus haute antiquité, et
son origine se perd dan».la nuit des mythes. Quelques écrivains
le font dériver de l'ancien mot grec Tur ou Tsitr, qui
signifierait fori, vigoureux ' ; d'autres?, avec plus de vraisemblance,
le tirent du mot chaldéen Tchaour ou Tour, qui
veut dire la montagne, ou du mot hébreu Tur, rocher,
mots qui seraient la racine non-seulement du Taurus de
4'Asie,' mais aussi du nom que portent encore aujourd'hui
en Europe plusieurs contrées montagneuses, comme par
exemple .le Tyroj,, la Thuringe et peut-être la Taurine.
Il ne serait même pas impossible que le mot de
Tor, qui dans certaines parties de l'Angleterre figure
comme équivalent des noms génériques de montagne ou
hauteur, eût également la même origine. Quoi qu'il en soit,
c'est un fait assez remarquable que la région de l'Angleterre
où cette dénomination se présente le plus fréquemment,
soit précisément Je Gommali, dont les mines d'étain
y avaient attiré les Phéniciens dès l'antiquité la plus reculée,
ainsi que cela se tr.çiwe constaté par l'autorisé plu-
^eurs écrivains. Or, une foule de hauteurs sont désignées
dans le Çornwall par le nom de Tor3, qij.i es,i parlai,tement
j jiiezkevitGh, Deuxième élude historique, p. 11B.
Vivien de Saint-Martin, ÎiisL des Dicono, géograph., t. III, p. 316.—yojez
urtoutles savantes investigations, sur ce sujet,,4e M. de Hjjn&olit, Asie centrale,
vol." I, p. 1C7 et siuv. j l *
S. Ce sont çarticuli.Tiimsmt les hauteurs isolées, ou surgissant en forme âe/owr.î,