Í 7 I GÉOGRAPHIE PHYSÎQUE.
Le Démjrdji-dagh est composé de trois massifs principaux,
séparés les uns des autres seulement par des dépressions
et des cols, et formant une chaîne presque non interrompue,
dirigée en moyenne du nord-ouest au sud-est; elle
a plus de vingt-cinq lieues de longueur, sur une largeur
moyenne d'une lieue environ.
Les trois massifs principaux qui la composent sont : le
Dérmrdji-dagh proprement dit, qui constitue l'extrémité sudest
de la chaîne, et se rattache immédiatement au Toumandjdagh,
au Khodja-dagh, et au Yanagli-dagh, appelé aussi
Onsoundja-yaïla. Malgré le peu de largeur qu'a la crête de
cette chaîne, ses revers offrent le plus souvent un trèsgrand
développement, car au sud ses ramifications atteignent
la vallée du Bakyr-tchaï, et au nord la plaine de
Balikesri. C'est le revers méridional qui offre surtout des
accidents très-variés, tantôt en se creusant en vallées profondes,
tantôt en se renflant de manière à constituer-des
massifs montagneux, comme c'est nommément le cas dans
Ifl contrée limitrophe de Pergame et de la vallée de Bakyrtchaï
, car là (an-nord-est de Pergame) le revers méridional
de l'Ousoundja-yaïla présente deux montagnes : le Gheuktcbé
dagh et le Kaplu-dagh.
Quoique ces montagnes, aussi bien que d'autres renflements
moins considérables, puissent être regardées comme
se rattachant aux accidents variés qui caractérisent le revers
méridional de la chaîne de Démirdji, cependant le domaine
proprement dit de cette dernière, peut être marqué au sud
par une ligne tirëe à travers les parages de Kirésen, passant
tun peu au nord de Bechkélembé et se continuant aujsud-
,-est parallèlement à la chaîne. En abordant l'Ousoun-
,dja-dagh par le village de Kirésen dont la hauteur est
. CHAPITRE IX. *73
de 328 mètres, on entre tout d'abord dans une contrée
accidentée, sillonnée soit par des vallées peu profondes,
soit par de petits plateaux. La hauteur d'un de ces plateaux,
situés à trois lieues et demie au nord-est de Kirésen
et à cinq lieues au sud-ouest de Balikesri, est de 388 mè:
très, et l'on peut considérer cette hauteur comme l'altitude
moyenne de la partie de la ehaîne traversée par la route
qui conduit de Kirésen à Balikesri, car à peu près à quatre
lieues au nord-ouest de Kirésen commence déjà le revers
septentrional de la chaîne, qui s'abaisse doucement du sudouest
au nord-est, et descend peu à peu dans la plaine de
Balikesri.
La surface ondulée de la plate-forme terminale qui caractérise
cette partie de la chaîne de Démirdji, la rend
éminemment propre aux campements estivaux des tribus
limitrophes ; c'est ce qui a donné naissance au nom d'Ousoundja^
yaïla. Bien que je l'eusse traversée à la fin de décembre
, et qu'aux heures froides de la matinée les ruisseaux
y fussent recouverts d'une pellicule de glace, le gazon n'en
offrait pas moins toute la fraîcheur des plus beaux jours de
printemps ; aussi j'y vis partout las tentes nombreuses des
Euruks, dont les contonrs arrondis leur donnaient quelquefois
dans le lointain l'aspect d'une réunion de ruches d'abeilles,
• -, '
Lorsqu'on franchit l'Ousoundja-yaïla à son extrémité
orientale, là où cette chaîne se confond avec celle de Mouzlouk,
et qu'on y monte parle village d'Eurkut à travers lequel
passe la route qui conduit de Pergame à Tvrendi, l'Ouzoundja
dagh offre les mêmes conditions topographiques et la
même physionomie; ce sont partout des hauteurs ou plutôt
des renflements arrondis à pentes très-douces, revêtus en