4 4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
Scutari, est très-riche en saillies, dont la plus considérable
est le Tonzla-Bournou. Les baies déterminées par
toutes ces saillies ne Sont cependant pas suffisamment
garanties contre les vents de sud-ouest, ni assez spatieuses
pour offrir de bonnes stations aux gros bâtiments. A l'entrée
du golfe d'Ismid, la côte méridionale de ce dernier se
termine en une pointe rocailleuse désignée par le nom de
Bos-Bournou (Posidium Promonlorium des anciens); il
forme la limite occidentale du beau golfe de Moudania,
dont la côte méridionale continue, dans une direction
moyenne de l'est à l'ouest, jusqu'à l'entrée des Dardanelles,
et forme le littoral méridional de la mer de Marmara.
Presqu'à la moitié de son développement, la ligne légèrement
ondulée-se trouve brusquement interrompue par
la presqu'île de Cyzic, qui constitue une saillie à contours
très-hardis. A l'ouest de la péninsule, qui n'est qu'un
vaste et rocailleux promontoire, lé littoral devient plus
varié et ses découpures plus accentuées jusqu'à l'entrée des
Dardanelles, où il reprend ses formes arrondies en tournant
au sud-ouest.
Bien que le courant dominant dans la mer de Marmara
soit du nord-est au sud-ouest, cependant il présente, selon
la direction des contours littoraux, plusieurs contre-courants.
C'est ainsi que le courant principal qui débouche du
Bosphore et sé dirige au sud-ouest, rencontre, un peu audessous
dé la pointe du sérail, un contre-courant dont là
direction est, selon célie de la côte, tantôt au nord-est,
tantôt à l'est. Ce contre-courant est très-visible dans les
parages des Sept-Tours, et il serre de fort près les murailles
de Constantinople, où la mer n'a que 3m956 à 14™ 56 de
profondeur; cependant il ne se trouve pas borné à la proxi-
CHAPITRE II. 45
mité immédiate de la côte, et est encore très-distinct à
une distance assez considérable, où la profondeur est de
30m976. Au reste, eette dernière atteint jusqu'à 49™ 35 sur
plusieurs points de, l'espace compris entre la poudrière
(Barout-Hané) et la pointe du S é r a i l , nommément à 3 kilo,
au sud du littoral. Partout ailleurs elle n'est que de 5 m 484 a
24™ 420 et 36"" 56.
Si nous prenons la moyenne de 830 sondes exécutées
dans la mer de Marmara depuis les parages de Gallipoh jusqu'à
ceux d'Ismid, nous aurons une moyenne de 33m348.
Comme dans la partie géologique de cet ouvrage,
nous nous occuperons spécialement des-îles situées dans
la mer.de Marmara, nous ne ferons maintenant que les
mentionner, savoir : I* le groupe des îles des Princes,
connu chez les Tares sous" le nom de Kezil adalar ou îles
rouges; elles sont composées de 9 îles suivantes, Prote,
Prinkipo, Antigone, Chalki, Plote, Oxeia, Pyti, Antirobidos
et Niandro' ; 2° Imrali ou Calolimno ; 3° Aloni; 4° Afsia;
5" Kutali et 6° Marmara (le Proconnesus des anciens).
Avant de quitter la mer de Marmara, nous «lions jeter
un coup d'oeil sur les deux détroits par lesquels elle communique
avec le Pont Euxin et la Propontide.
La longueur du Bosphore, mesurée par une ligne droite
traversant sa région centrale sans tenir compte des anfractuosités
côtières, est, depuis lès deuxFanaraki jusqu'à la
pointe du Sérail, d'environ 6 lieues 3,4. Sa plus grande
largeur, depuis le fond de la baie de Bouyoukdéré jusqu'à
la côte opposée, est I peu près de 3;4 de lieue; son plus
grand rétrécissement entre les deux kavak d'Anatohe et de
1. voy., suil'histoire de ces Iles, Hanrnei, Comtantinotoli, mi der Bosphore,
TQl. II, p. 358.