I O T GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
dislance au sud du rempart d'Andricus et s'allonge en
forme d'une large bande presque jusqu'à I'embotTchure de
l'Ermének-sou; enfin le SumakKussa-dagh et le Topguedikdagh,
qui se trouvent presque sur la même ligne que l'Aladagh
et forment avec ce dernier la ligne de circonvallation la
plus septentrionale de la Cilicie, tandis que les chaînes de
Hadji-baba, de Yurtek-dagh et de Dinek-dagh, toutes
situées au nord des trois remparts susmentionnés et déjà
sur-la limite du vaste plateau de Konia, peuvent être considérés
comme autant de bastions extérieurs que flanquent
les avant-postes du gigantesque fort de la Gilicie, et rattachent
insensiblement ce dernier aux ramifications des
chaînes du Soultan et d'Emir, en sorte que, par l'entremise
des massifs de l'isanrie, cette partie du Taurus Cilicien se
confond réellement avec les chaînes centrales de la pénini
suie.
Nous nous arrêterons un moinént devant quelques-unes
des chaînés que nous n'avons fait que nommer.
Les deux chaînes d'Andricus et d'Imbarus ' constituent
un des traits les plus saillants dans la physionomie du
Taurus Cilicien. Elles forment ensemble une large bande
de groupes montagneux dirigés d'abord de nord-nord-ouest
au sud-sud-est, et puis de l'ouest à l'est, et ayant environ
quarante-trois lieues de longueur. Cette muraille gigantesque,
flanquée d'une foule de contre-forts et hérissée de
pics divers, longe le littoral méridional de la Cilicie à une
distance moyenne d'une demi-liène, et descend vers la côte
i. Pour désigner ces chaînes, dont l'enscmhle n'a point de nom dans le pats
nous nous serrïrons de ceux qui étaient en usage chez les anciens ; Msn que coe
derniers ne nous aient laissé que les noms seuls, sans aucun renseignement sur
les chaînes qui les portaient ; ainsi Pline ( 1. y, p. 27) se contents de dire quïi y a
dans l'intérieur de la Cilicie le mont Imbarus.
CHAPITRE VIII. . W
tantôt en amphithéâtres, et en terrasses verdoyantes,
séparés de la mer par des plages plus- ou moins étroites,
tantôt en rochers sourcilleux qui S'y précipitent en masses
inaccessibles. Ainsi, depuis'l'embouchure de l'Erméneksou
jusqu'au village d'Imamly, situé à peu de distance au
sud de l'embouchure du Tédérek-tchaï, tfest-à-dire sur un
développement littoral de plus de quarante-quatre lieues,
les ramifications des deux grandes chaînes de YImbarus et
d'Andricus envahissent presque complètement la côte, et
n'y laissent que localement quelques espaces unis, occupés
par des vallées, comme c'est,, par exemple, le,cas à l'ouest
de Kelendri, où débouche la vallée, arrosée par le petit
torrent limpide de Soouk-sou; ou bien à peu de distance
à l'est du cap Atiémour, où se déploie la plaine traversée
par l'Anémour-tcliaï; ou bien encore au nord-ouest de
csfcap, S l'endroit où débouche la vallée de Kalédéré»
bordée du côté de la mer par une plage assez unie. Mais
ce ne sont que des interruptions locales des hauteurs qui
serrent partout la mer d'assez près. Ces remparts prennent
des proportions beaucoup plus considérables, lorsqu'aux
flancs des deux grandes chaînes d'Andricus etd'Imtarus
s'ajoutent des remparts indépendants amoncelés
parallèlement à ces derniers le long de la mer. C'est ce qui
a nommément lieu sur l'espace qui s'étend entre le cap
Anémour et le village d'Imamly, c'est-à-dire sur une ligne
côtière de près de seize lieues ; car ici le littoral est formé
par trois chaînes qui ne se trouvent que localement interrompues
par des dépressions peu importantes; ce sont :
la chaîne d'Anémour, autrement nommé Gulché-dagh; le
Cragus, et la petite chaîne placée au nord-ouest de ce
dernier et qui en est séparée par la vallée de Sélindjé.