336 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.
C'est ainsi qu'à peu près à dis. minutes de marche de ce village,
là où la vallée se rétrécit en une gorge, on voit sortir
des flancs d'un rocher une magnifique gerbe, dont la longueur
est de 1 mètre 57 centimètres, et la grosseur, à sa base,
de 34 centimètres. L'eau de ce jet a une température tellement
élevée, qu'à deux reprises mes thermomètres éclatèrent
aussitôt que je les y eus plongés. Le goût de l'eau est extrêmement
salé; c'est probablement une dissolution de chlorure
de sodium toute pure, et au plus haut degré de saturation.
Au-dessus de cette gerbe une foule d'autres petits
jets s'élancent des fissures des rochers. Réunis, ces jets
forment un ruisseau d'eau bouillante qui coule rapidement
du nord-est au sud-ouest pour se jeter dans le
Touzla-tchaï. Le croquis ci-joint (fig. 1 ) que je fis sur les
lieux mêmes, servira à donner une idée de l'aspect de cet
intéressant phénomène.
L'innombrable multitude de ces petites gerbes d'eau salée
qui jaillissent dans la vallée de Touzla, pourrait fournir
une immense quantité de sel pour l'usage du commerce.
Dans l'état d'enfance où se trouve l'industrie dans toute
l'Asie Mineure, cette source de richesse a été à peine entamée,
car les salines naturelles de Touzla ne donnent
annuellement que de 18 à 20,000 kilos (le kilo à 44 oks) de
sel. Sur les lieux mêmes, l'ok de sel coûte 6 paras, mais
transporté aux Dardanelles, à Balikesri et d'autres localités
qui servent de débouché à cet article, l'ok se vend à
10 paras.
L'exploitation du sel de Touzla est une propriété du
gouvernement, qui en fait la concession à des spéculateurs,
moyennant 15 à 20 mille piastres par an.
Dans la partie géologique de cet ouvrage, en étudiant
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