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plus certaine que la division de la péninsule en Asie cité-
Heure et ultérieure, parce que d'abord, cette division avail
pour fondement le Taurus même, et qu'ensuite, ainsi que
nous l'avons déjà-observé, elle a été plus ou moins explicitement
admise par les auteurs les plus.considérables de
l'antiquité, sinon en pratique, du moins en principe. Or,
selon les anciens, voici les contrées que comprenaient
l'Asie citérieure ou l'Asie de ce côté du Taurus, et l'Asie ultérieure
ou l'As»e en dtçà du Taurus.
La première embrassait la Bithynie, les deux Mysies, la
Troade, l'Ionie, la Lydie, l'Éolide, la Carie, la Pisidie, la
Phrygie, la Galatie, la Lycaonie et la Papblagonie; la seconde
était composée de la Pamphylie, de l'Isaurie, de la
Lycie, des deux Cilicies, de la Cappadoee et du Pont. Or,
selon cette délimitation des deux provinces de l'Asie, le
Taurus des anciens aurait son point de départ à l'extrémité
occidentale dugolfe d'Adalia (sur les confins de ia Pamphylie
et de la Lycie), et se trouverait bordé au sud par le littoral
qui s'étend depuis la Pamphylie jusqu'au golfe d'Alexandrette,
et au nord par une ligne qui commencerait à une
quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la ville d'Adalia,
se dirigerait d'abord droit à l'est jusqu'aux parages de
la ville deKaraman, puis, se relevant au nord-est, passerait
entre le groupe du Hassan-dagh et le grand lac salé, et irait
ensuite aboutir à l'embouchure du Kizil-lrmak ou Ralus,
qui forme à peu près la limite entre la Papblagonie et le
Pont.
L'espace occupé par la chaîne ainsi délimitée, aurait la
figure d'un Coin irrégulier, dont l'extrémité sud-est, s'appuyant
sur le littoral nord-ouest du golfe d'Adalia, représenterait
la partie la plus étroite, et n'aurait que quarante
CHAPITRE VIII. 43 5
à cinquante kilomètres de largeur du nord au sud. A partir
de Karaman, la partie pointue et rétrécie du coin s'élargirait
en éventail, en comprenant d'un côté VJmmus ' et du côté
opposé le littoral du Pont; ici le Taurus embrasserait toute
la largeur de la péninsule, et aurait environ quatre cent
cinquante kilomètres d'étendue de nord au sud.
Il résulte de cette détermination approximative de l'extension
et de la direction de la chaîne du Taurus, telles qu'il
faut l'admettre comme conséquence directe d® la division
politique à laquelle cette chaîné servait de base, que le
Taurus des anciens comprenait une partie du massif élevé
qui remplit l'espace entre íes lacs d'Eguerdir, de Beychir
et de Soghlu, et la Méditerranée, puis les groupes ramifiés
du Boulgar-dagh, d'Ala-dagh et de l'Anti-Taurus, ainsi que
toutes les montagnes trachytiques du domaine du mont
Argéè, et enfin lés massifs qui hérissent la vaste contrée
comprise d'un côté entre Kaïsaria et Sivas, et de l'autre
entre ces villes et les points correspondants du littoral de
la mer Noire. Toutes les chaînes nombreuses qui sillonnent
la partie occidentale de l'Asie Mineure, comme le
Tmolus, le Missoguis, le Soultan-dagh, le Murad-dagh,
l'Emir-dagh, le Démirdji-dagh, les montagnes de la
Lycie, les chaînes de l'Olympe Mysien, et de l'Olympe
Galatien, etc., seraient donc exclues du système du Taurus
des anciens.
Au moyen âge, ce système du Taurus ne fut plus désigné
par une dénomination collective, et les auteurs orientauxle
qualifient par des noms locaux. Aussi au xn* siècle
Edrisi* l'appelle chaîne du Lekiam-
1 S trabón, 1. JIV, comprend lMmanus dans lu nom collectif du Tauros.
¿ Ocoan'phic a'Eirisi. traduite par Ani. Janliert, vol. II, ç. Ml.